Construire à Strasbourg : architectes et avatars (1824-1914)1

Building in Strasbourg: architects and avatars (1824-1914)

Bauen und umbauen in Straßburg zwischen 1824 und 1914

DOI : 10.57086/sources.417

p. 29-48

Résumés

Du milieu du xixe siècle à la Seconde Guerre mondiale, Strasbourg a connu un développement urbain considérable alors même que l’Alsace oscillait de part et d’autre de la frontière franco-allemande. Ce fut un immense chantier aussi bien sur le plan architectural que politique. Quels en furent les bâtisseurs ? Cet article vise, d’abord, à offrir un aperçu statistique de ce millier d’architectes et d’entrepreneurs qui ont œuvré à Strasbourg pendant cette période. Il esquissera, ensuite, des profils-types de ces constructeurs, tantôt bien connus comme Gustave Krafft ou Fritz Beblo, tantôt moins, tel Paul Dürr, proposant ainsi une « typologie » des professionnels du bâtiment en fonction de leur origine et leur formation, et s’interrogeant sur l’éventuel impact qu’ont eu les « annexions » ou « rattachements ». Enfin, il tentera de brosser un tableau du milieu professionnel des architectes dont la corporation était alors, justement, en voie de construction. L’étude est sous-tendue par des recherches en cours dans le cadre du projet métacult dont l’objectif est de mettre en évidence des figures et les protagonistes des transferts culturels, en architecture et urbanisme, entre la France et l’Allemagne. S’appuyant principalement sur les annuaires d’adresses (Adressbücher), elle essaiera, nonobstant, de croiser les informations issues de ces publications avec la littérature existante sur les architectes de Strasbourg et sur le développement de la profession à cette époque.

From the middle of the 19th century to the Second World War, while dominion over Alsace went back and forth between France and Germany, Strasbourg underwent considerable urban development. Both architecturally and politically ; it was an endeavour of gigantic proportions. Who, then, were the town’s makers ? This paper provides a statistical overlook of the about thousand architects and entrepreneurs that worked in Strasbourg during this period of time. It sketches types of builders, whether they be as well known as Gustave Krafft or Fritz Belbo, or less, as Paul Dür. The analysis of the sample offered here focuses on social and educational background. It explores the influence of annexations on entrepreneurial careers. Finally it assesses the professional milieu of architects, at a time of consolidation of the corporation. Some of the data supporting this study has been collected through the métacult research project whose aim is to document figures and actors of cultural transfers between France and Germany in both architecture and urbanism. It relies mostly on addresses yearbooks (Adressbücher) and other primary and secondary evidence regarding Strasbourg’s architects and professional change.

Shahram Hosseinabadi holds a Ph.D. in history of architecture from the university of Strasbourg.

Von den Jahren 1850 bis zum zweiten Weltkrieg wurde die Stadt Straßburg beträchtlich ausgebaut, ungeachtet der Änderung der Grenzen zwischen Frankreich und Deutschland. Wer hat sich an dieser großen Baustelle beteiligt? Dieser Artikel gibt zuerst eine statistische Übersicht der etwa tausend Architekten und Bauunternehmer, die sich in diesem Zeitraum betätigt haben. Aus den Daten über die Herkunft und die Ausbildung der Baumeister (bekannt wie Gustav Krafft oder Fritz Beblo, oder weniger bekannt wie Paul Dürr) wird eine Typisierung entworfen. Gefragt wird auch nach dem eventuellen Einfluss, den der Anschluss des Elsass’ an das deutsche Reich auf solche Lebensläufe gehabt haben mochte. Schließlich wird ein Gesamtbild des gerade entstehenden architektonischen Berufsstands aufgeworfen. Die Grundlage dieser Studie ist eine im Rahmen des Projektes Métacult geführte Forschung, um größere und kleinere Akteure des kulturellen Transfers in Architektur und Städtebau zwischen Frankreich und Deutschland zu erfassen und zu untersuchen. Ihre Hauptquelle sind die beruflichen Adreßbücher, deren Informationen mit der bestehenden Sekundärliteratur über die Straßburger Architekten und der damaligen Entwicklung des Berufsstandes verglichen werden.

Shahram Hosseinabadi ist Doktor für Architekturgeschichte der Universität Straßburg und Architekt.

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Au cours du xixe siècle, Strasbourg connaît un développement urbain considérable ; une province du royaume de France se métamorphose en capitale d’un État de l’Empire allemand. C’est un immense chantier d’architecture et d’urbanisme sur lequel interviennent plus d’un millier d’acteurs : architectes et entrepreneurs. À partir d’un dépouillement des annuaires d’adresses de la ville, cet article tente de brosser le tableau de ce milieu professionnel. Il offre un aperçu statistique, propose une typologie des praticiens en fonction de leur origine et formation, et enfin, essaie d’aborder l’impact des changements de souveraineté sur l’activité des architectes et constructeurs ; cela afin de mettre à l’épreuve la périodisation marquée par les événements politiques, annexion et/ou rattachement.

Un « milieu » d’architectes strasbourgeois (1824-1870)

Des frontières professionnelles floues

La « profession » d’architecte est une invention du xixe siècle, « l’âge d’or des architectes » pour reprendre les mots de François Loyer et d’Antoine Picon2. C’est, en effet, dans la seconde moitié de ce siècle, sous diverses influences et à l’issue de nombreux conflits, que la figure – le statut – de l’architecte telle que nous la connaissons encore aujourd’hui, s’esquisse, se précise, s’impose3. Avant la loi tardive de 1940 instituant l’Ordre des architectes en France, l’acte fondateur de la profession serait, selon Jean-Pierre Épron, le fameux « code Guadet », un texte de déontologie approuvé en 1895 par l’ensemble des syndicats d’architectes4. Les prémices n’en remontent guère plus loin qu’à la troisième voire quatrième décennie du siècle, avec la création de la Société académique de l’architecture de Lyon en 1830, et surtout celle de la Société centrale des architectes français en 18405. Cela dit, le terme même d’architecte est d’usage, un peu partout en Europe, depuis l’Antiquité, dès le ve siècle avant notre ère, plus précisément6. Du sens littéral et initial de maître charpentier – architecton – ce mot grec prend bientôt une connotation intellectuelle pour désigner, sous la plume d’Aristote, puis de Platon, « celui qui n’est pas lui-même ouvrier, mais chef d’ouvriers, car ce qu’il fournit c’est un savoir, non un travail des mains7. » Cette connaissance théorique – savoir dessiner, concevoir l’édifice – est exigée de l’architecte, et cette supériorité hiérarchique – diriger le chantier, mener à bien les travaux – lui est reconnue dans les écrits des siècles suivants, de Vitruve à Alberti, de Philibert de l’Orme à Julien Guadet. Cependant, jusqu’au milieu du xixe siècle, les frontières entre architectes et autres intervenants dans la construction, entrepreneurs et maîtres-maçons, voire charpentiers, restent floues. Ainsi, Abraham du Pradel, dans son Livre commode des adresses pour Paris, publié en 1691, met dans le même sac architectes et maçons, expliquant que « la plupart des maîtres-maçons, qui sont au rang de distinction, savent et pratiquent l’architecture8 ». La même logique semble présider, un siècle plus tard, à la rédaction de l’article 1792 du code civil napoléonien qui, assimilant architectes et entrepreneurs, les soumet pareillement au régime fiscal de patente commerciale et à la responsabilité décennale du constructeur9. Rien d’étonnant donc à ce que le Manuel du commerce, de l’industrie, des sciences, des arts et des métiers de la ville de Strasbourg, publié en 1824 par « le président du Conseil des Prud’hommes », P.-J. Strohl, mêle, sous une même rubrique, les « architectes et entrepreneurs de bâtimens » [sic].

Les professionnels d’architecture à Strasbourg en 1824

Cet annuaire, le premier parmi nos sources, recense, en effet, une douzaine d’architectes-entrepreneurs pour la ville de Strasbourg ; et ce, en plus des trois architectes-fonctionnaires qui sont François Reiner (1763-1843), « architecte du département et du château royal », Nicolas-Jean Villot (1781-1857), « architecte de la ville et des hospices civils », et Henri-Charles Christiani, « chef de bureau de l’architecte, sous-chef à la Mairie ». Si ce dernier reste une figure obscure 10, de Reiner on retient de nombreuses interventions sur les églises du département au cours des années 182011, ainsi que la mairie-école de Schiltigheim, actuellement « Maison du jeune citoyen », conçue en 182912 ; de Villot, le plan général de la ville dessiné en 1821, l’ancien opéra réalisé en association avec l’ingénieur Robin de 1804 à 1821, et la Halle aux blés, avec François-Georges Levrault en 1840 13. Ces notables mis à part, des autres « architectes » mentionnés par Strohl, nous ne savons, à ce stade, que peu de chose ; cela bien que certains d’entre eux aient, apparemment, exercé à Strasbourg pendant plus de 30 ans, figurant régulièrement dans les annuaires jusqu’à la veille de la guerre franco-allemande. Citons comme exemple Philippe Lauer, l’auteur en 1855 de l’immeuble sis 11 rue Brûlée, à qui s’associera, vers la fin des années 1860, l’architecte Schlagdenhauffen – vraisemblablement Auguste (1834-1894) fils de Frédéric-Jacques (1802-1865), tous deux anciens élèves de l’École des Beaux-Arts14. De carrière aussi longue – trois voire quatre décennies – citons également Joseph Wenger (1807-1891). Représentant probablement la troisième génération d’une famille d’architectes alsaciens15, il se fait connaître, en 1846, comme « entrepreneur des travaux du génie militaire ». Mentionnons encore Jean-André Weyer (1805-1865), auteur, avec un certain Eugène Rolland16, de l’ancienne manufacture de tabacs en 1848, puis de l’ancienne gare de Strasbourg, en 185417. L’annuaire de cette année-ci le présente, par ailleurs, comme « architecte de l’administration des contributions indirectes et de la monnaie ».

La porosité des frontières entre les métiers d’architecture à cette époque nous paraît encore plus évidente lorsque l’on examine la liste des « maçons » de l’annuaire. On y retrouve, en effet, deux tiers des « architectes-entrepreneurs », qualifiés cette fois d’« architectes-maçons ». Outre Ph. Lauer et J. Wenger dont nous avons déjà évoqué le cas, trois autres se prévalent également de cette double casquette : Jean-Chrétien Arnold (1766- ?), « l’architecte du Directoire de la confession d’Augsbourg18 », chef d’une famille d’architectes installée rue du Jeu des Enfants jusqu’au lendemain de l’annexion, famille à laquelle appartient, sans doute, Chrétien-Auguste Arnold, architecte-entrepreneur actif entre troisième et septième décennie du siècle ; Joseph Hummel à qui s’associera un temps, dans les années 1840, Philippe-Auguste Brion alors « maître charpentier19 » et enfin, Jean-Jacques Stotz, vraisemblablement père de l’architecte Jean-Geoffroi Stotz (1799-1831). Ce dernier, durant ses études à l’École des Beaux-Arts de 1820 à 182320, y fit la connaissance de Félix Fries (1800-1859), Second Grand Prix de Rome en 182521, architecte en chef de la ville entre 1844 et 1854, avec lequel il s’associa à partir de 1826 et réalisa de nombreux immeubles à Mulhouse, notamment ceux du lotissement concerté de la place de la République, dit « Nouveau quartier », dont une partie est aujourd’hui inscrite à l’inventaire des monuments historiques22.

Si l’histoire a conservé quelques traces de ces maîtres d’œuvre doublement qualifiés, elle nous laisse, en revanche, sur notre faim quant aux maîtres-maçons. Sur la vingtaine d’artisans qui complètent la liste des maçons strasbourgeois en 1824, nos premières recherches sont restées infructueuses. Or, nul doute que l’éventuel apport d’une famille de maçons, telle les Klinck, aux constructions de Strasbourg mérite des recherches plus minutieuses. Natif de Neuffen près de Tübingen, Jean-Michel Klinck (le frère aîné ?) arrive en Alsace à l’âge de 46 ans, obtient du roi, en 1817, la permission de s’établir sur le sol français23, et semble y rester jusqu’à la fin des années 1830. Quant à Jean-Frédéric Klinck (son cadet ?), né en 1779 également dans le « Royaume de Wurtemberg », il se voit accorder par Louis-Philippe « des lettres de déclaration de naturalité » - autrement dit la nationalité française en 183424 ; il figure sur les annuaires de la ville comme maçon pendant une quarantaine d’années, et la mention « père » ajoutée à son nom en 1860 laisserait entendre que son (ou ses) fils exerce(nt) aussi le métier.

Quoi qu’il en soit, dans le Manuel du commerce de 1824, on repère 46 professionnels d’architecture à Strasbourg, toutes catégories confondues, ce qui équivaut à peu près au nombre des architectes et entrepreneurs recensés par l’Almanach du commerce une douzaine d’années plus tard.

Architecte vs entrepreneur

Cette dernière publication, dirigée par Auguste Hoellbeck, marque néanmoins une différence significative avec la précédente. Ici ne sont classés sous la rubrique « Architectes » que ceux qui occupent une « fonction officielle » : « architecte du département », François Reiner ; « architecte de la ville et des hospices civils », Jean-Nicolas Villot ; « architecte voyer de l’arrondissement de Strasbourg », Henri-Joseph-César Samain ; enfin, « appareilleur de l’œuvre Notre-Dame », Chrétien Trescher. Ces deux derniers étaient absents dans l’annuaire de 1824 ; Trescher, d’ailleurs « intrus » en quelque sorte car plutôt artisan qu’architecte, est resté dans l’ombre comme la majorité des artisans de l’époque ; Samain, en revanche, est connu pour avoir fourni les plans de la nouvelle église Saint-Pancrace de Lipsheim et ceux des mairies-écoles de Weitbruch et de Wolfisheim, trois bâtiments réalisés au début des années 183025. On ne retrouve, ailleurs, aucune trace de cet architecte de l’arrondissement, ni avant 1830, ni après 1836. Son nom originaire du Nord-Pas-de-Calais laisse supposer qu’il serait venu en mission en Alsace26. En tous les cas, l’annuaire ne reconnaît que ces cinq architectes, plaçant les « architectes entrepreneurs » des années 1820 au même rang que les maîtres-maçons. Cette nette distinction des « architectes » et des « entrepreneurs (de maçonnerie) » dans l’Almanach du commerce de 1836, principe repris dans le Mercure alsacien de 1846, témoignerait-elle d’une tentative de dissiper la confusion des métiers, de « protéger » le titre d’architecte à cette époque ? Celle-ci correspond, en effet, à l’émergence des premiers débats sur l’organisation de la profession, à l’apparition des premières sociétés corporatives, en particulier la Société centrale des architectes français, un cercle d’élite influent fondé à l’origine pour « obtenir la reconnaissance d’un corps de trois cents27 architectes cooptés et parrainés28 ». Cette société, sélective et élitiste, n’admet en son sein que les professeurs des Beaux-Arts, les Grand Prix de Rome, les chefs des administrations de l’architecture, des architectes de renom et patrons de gros cabinets majoritairement – mais pas exclusivement – parisiens29. Seule et dominante organisation représentant les « architectes » jusqu’aux années 1870, elle soutient néanmoins le caractère « vocationnel » et l’ouverture de la profession selon le principe de la liberté de l’art. Or, étant donné le centralisme de l’École parisienne, l’absence de « diplôme » consacrant les études ou de « licence » attestant des compétences, quels critères pouvaient-ils permettre la reconnaissance comme architecte, autrement dit l’accès à la commande publique et aux postes institutionnels en province ?

Les voies professionnelles

Claude Mignot indique que, sous l’Ancien Régime, « origine et formation » étaient les deux voies d’accès au « titre » d’architecte. Encore la première était-elle la plus sûre et la plus commode, car l’essentiel de la formation se faisait « sur le tas », et donc, plus facilement en famille : « Être architecte, écrit-il, est le produit d’une détermination sociale plus qu’une vocation30 ». Malgré la création de l’École des Beaux-Arts dès 1807, à la fin du xixe siècle, seul un quart des praticiens y avaient été formés31, ce qui permet de supposer que la même primauté de l’« origine » sur la « formation » existait encore sous le régime républicain. Ceci est, de surcroît, corroboré par le constat que, à l’aube du xxe siècle, « près de 30% des élèves sortis de l’École sont fils d’architectes32 ». Pour en revenir au cas de Strasbourg, parmi la vingtaine de professionnels d’architecture les plus présents dans les annuaires d’avant 1850, seuls deux sont passés par les Beaux-Arts de Paris, Félix Fries et Gustave Klotz (1810-1880), tous deux occupants de postes institutionnels : l’un, architecte adjoint puis en chef de la ville ; l’autre, « architecte du département et de la cathédrale33 ». Ces deux cas particuliers, le premier fils d’instituteur, le second fils de brasseur, pourraient suggérer le caractère vocationnel de la « profession ». Or, dans le même échantillon, la moitié des individus appartiennent à des familles d’architectes, de maçons ou d’artisans de bâtiment comme Arnold, Berg, Klinck, Mertz, Perrin, Weber ou encore Weyer. Par conséquent, si les études à l’École des Beaux-Arts semblent ouvrir les portes aux fonctions officielles, c’est au sein des familles de praticiens que le corps de la profession se forme, se régénère. Il faudrait évoquer, ici, l’existence d’une « école gratuite de dessin établie à l’hôtel de ville de Strasbourg », qui pourrait avoir contribué à la formation des « architectes ». Elle nous semble, cependant, de moindre importance, au moins jusque dans les années 1830. Une liste des inscrits à cette école, portant la date du 4 août 183134, permet de constater que, d’une part, le nombre des élèves par session y est plutôt restreint et ne dépasse pas la douzaine ; d’autre part, l’école serait a priori destinée, non pas aux aspirants aux métiers d’architecture, mais aux enfants de familles démunies, d’où l’accent mis sur sa « gratuité », et sur les professions des parents, souvent de rangs inférieurs (veuves, officiers en retraite, cordonniers, cordiers ; seuls un employé et un charpentier se démarquant légèrement des autres). De plus, nous ne retrouverons aucun des élèves de cette « promotion » parmi les praticiens recensés dans les annuaires postérieurs. Tout cela conduit à minimiser la portée de l’enseignement de cette école dans la première moitié du siècle. C’est, en effet, à partir des années 1850 qu’elle commence à prendre de l’ampleur ; en témoigne notamment un « Règlement pour l’école municipale de Dessin », rédigé le 18 septembre 1856 et signé « Coulaux maire de Strasbourg35 ». Ce règlement fixe à 13 ans l’âge requis pour entrer à l’école, et confie à l’appréciation du maire la sélection des élèves. Il est toutefois exigé des « candidats » de fournir soit un certificat de l’instituteur communal rendant compte du « temps passé à l’école », de leur « assiduité » et de leur « conduite », soit une attestation de « moralité » établie par le maître chez lequel ils travaillent. L’attestation devra porter, également, « le visa soit du ministre du culte professé par le candidat, soit du Monsieur le Commissaire de Police de son canton ». Ceux-ci « constateront en outre l’insuffisance de fortune du candidat » ; ainsi est conservée la priorité aux enfants de familles modestes – ou peut-être simplement la gratuité de l’école pour eux. Au programme il y a trois cours : le dessin d’imitation et le dessin linéaire, deux jours par semaine, de 7h à 9h du soir ; et le cours du dimanche, de 10h à 12h, comprenant les deux types de dessin, réservé aux ouvriers qui travaillent dans la semaine. Le nombre des élèves pour les cours de la semaine est limité à 50, pour celui du dimanche, à 40. Cela dit, un « état de situation » de l’école datant du 26 novembre 1865 montre qu’elle est alors fréquentée par 172 élèves dont une trentaine assistant à deux voire trois cours36. L’effectif de l’école, à cette époque, est en grande partie composé d’artisans : menuisiers, maçon, charpentiers, mais aussi marbriers, ébénistes, mécaniciens et serruriers. Quelques « artistes » viennent également s’immiscer : des peintres, sculpteurs et lithographes, un « compositeur de typographie » et un « photographe ». Les élèves des écoles, de lycée et du gymnase constituent une toute petite minorité. On y repère, quand même, deux « élèves architectes » assistant au cours de dessin linéaire : Joseph Kaltenheiser et Auguste Kretzmeyer ; mais aucune trace de ces deux aspirants à l’architecture sur les listes de l’École des Beaux-Arts, ni dans les annuaires d’adresses. En fait, de cette « promotion » de l’école, seuls quatre élèves seront recensés, plus tard, comme professionnels du bâtiment – et encore pourrait-il s’agir d’homonymie : Joseph Reiner, Chrétien Rosenthiel (dans l’annuaire, Eduard Rosenstiehl), Tobie (Tobias) Klein et Charles Stoltz. Ce dernier, inscrit à l’école de dessin comme sculpteur, apparaît sur les Adressbücher de 1901 à 1904, sous la rubrique « Architekten », avec nom et prénom germanisés « Karl Stolz », puis jusqu’à la Grande Guerre, on retrouve à la même adresse, un certain Ludwig Stolz, sans savoir s’il s’agit d’un descendant ou d’un second prénom. Quant aux autres, Reiner et Rosenstiehl, connus comme « menuisiers » à l’école, ils figurent dans l’annuaire comme maître-maçon et Baumeister, respectivement en 1854-1868 et 1874-1876. Tobie Klein, lui, enregistré comme maçon sur la liste des élèves, est cité parmi les « Architekten und Baumeister » dans l’Adressbuch de 1878 et de 1880. À défaut d’un échantillon représentatif des élèves de l’école municipale de dessin, il est difficile de se prononcer sur sa réelle contribution à la formation des « architectes » à proprement parler. Bien que dans la seconde moitié du siècle elle ait connu un certain succès, à travers l’étude de ses élèves en 1865, il semblerait que peu de futurs architectes de Strasbourg l’aient assidûment fréquentée. En revanche, dans la même période, le nombre des jeunes strasbourgeois qui vont se former à l’École des Beaux-Arts augmente considérablement.

La tentation des Beaux-Arts

Des 19 architectes et entrepreneurs apparus dans les annuaires et mentionnés régulièrement entre 1850 et 1870 (voire au-delà), cinq ont fait des études à l’École parisienne, soit plus d’un quart, contre un dixième pour la période 1824-1850. Ceux-ci sont tous nés entre 1824 et 1834, dans des familles apparemment étrangères aux métiers du bâtiment. On y retrouve Jean-Geoffroi Conrath (1824-1892), fils de Jean Frédéric, cordonnier, et de Salomé Dorothée Berg ; celle-ci, est-elle de la même famille Berg, de maîtres-maçons et d’entrepreneurs, installée à Neuhof pour plus d’un demi siècle jusqu’en 1870 ? En tout cas, assez tôt, à l’âge de 19 ans, Conrath est recruté au bureau des travaux de la ville, d’où il est envoyé à l’École des Beaux-Arts pour faire des études de 1845 à 184837. De retour à Strasbourg, le jeune Conrath est nommé « architecte en second de la ville », puis il succédera, en 1854, à son chef, Félix Fries ; poste qu’il conservera pendant plus de 30 ans, même sous le régime allemand38. Son œuvre est marquée, en particulier, par le plan d’extension de la ville arrêté en 188039, et la construction de nombreuses églises et écoles, aussi bien sous la municipalité française qu’allemande, à l’instar de l’école Sainte-Madeleine conçue en 1867, et de l’école Schoepflin, en 1876. Malgré ses origines modestes, il est le seul, parmi les élèves strasbourgeois des Beaux-Arts, à accéder alors à un poste institutionnel. Émile Wieger (1830-1880), par exemple, plus jeune de six ans, fils d’un négociant, débarque plutôt tardivement à l’École des Beaux-Arts, et fréquente l’atelier d’André de 1857 à 186040. De retour à Strasbourg, il se fait inscrire comme « architecte-entrepreneur en tous genres » sur le Manuel des adresses de 1868. Il fonde alors un cabinet, domicilié d’abord quai Kellermann, puis 30 Faubourg de Pierre (Steinstrasse) qui fonctionnera jusqu’en 1925, et ce malgré son décès prématuré en 188041. À compter de cette date, c’est sa veuve qui assure la gestion de l’entreprise, d’abord seule, puis assistée de son fils, Albert, qui prendra finalement le relais à partir de 1903. Vu que l’épouse s’appelle Emma Wieger, le nom « E. Wieger » continue de paraître dans les Adressbücher, parfois – mais pas toujours – suivi de la mention « Wwe » (Witwe = Veuve). Cette entrepreneuse est, par ailleurs, née Schlagdenhauffen, une famille de praticiens d’architecture dont trois générations successives ont œuvré à Strasbourg tout au long du xixe siècle : le grand-père, Jacques, « entrepreneur de bâtiment » déjà en l’an x de la République (1802) ; le père, Frédéric-Jacques (1802-1865), élève des Beaux-Arts en 1826, architecte-entrepreneur dans les années 1840-1850 dont César Daly publiera, par ailleurs, deux des réalisations dans la Revue générale en 1860 et 187242 ; enfin, le fils, Auguste (1834-1894?)43, également formé aux Beaux-Arts, de 1855 à 1858, condisciple d’Émile Wieger et d’Émile Salomon (1833-1913). Si Auguste Schlagdenhauffen est le dernier maillon d’une lignée d’architectes qui s’éteint à l’aube du xxe siècle, Émile Salomon, lui, est le premier d’une autre dont les descendants sont toujours actifs à Strasbourg au début du xxie44. Fils d’un « marchand de houblon », Émile Salomon intègre l’École des Beaux-Arts à la fin de l’année 1855, et poursuit ses études jusqu’en 185945. Dans l’annuaire des adresses, dès 1868, il est mentionné comme « architecte des fondations du Séminaire protestant », et à ce même titre, il reconstruira l’église protestante du Temple-Neuf détruite lors des bombardements de 187046. Il restera actif quatre décennies durant, de 1868 à 1909, toujours au même cabinet, 21 rue Finckwiller. À cette dernière date, son fils Henri le rejoint pour y travailler pendant deux ans ; puis survient une lacune de dix ans avant la réapparition du cabinet dans les annuaires, et ce de manière régulière pendant tout l’entre-deux-guerres ; en 1939, « Mlle Léna », pour reprendre les termes mêmes de l’annuaire, la petite-fille d’Émile Salomon, depuis peu architecte DPLG, sera également indiquée comme travaillant dans cette agence familiale.

Pour esquisser un aperçu statistique plus général des deux décennies précédant la guerre franco-allemande, nous disposons encore de trois annuaires : l’Almanach alsacien de 1854 et les Manuels des adresses du commerce de 1860 et de 1868. Dans ces publications, le même principe, adopté en 1836, préside à la catégorisation des praticiens d’architecture : c’est-à-dire qu’une catégorie unique intitulée « Entrepreneurs de Bâtiments » englobe tous les prétendants, hormis bien entendu les « architectes » titulaires d’un poste institutionnel. Ainsi, une cinquantaine de noms constituent la liste des professionnels du bâtiment à chacune de ces dates. Cela montre, d’une part, une hausse d’environ 25% par rapport à la première moitié du siècle, le chiffre qui avait été quasi stable de 1824 à 1846, avoisinant la quarantaine. D’autre part, une certaine stabilité est constatée pendant une quinzaine d’années, car la liste ne dépasse pas 53 occurrences en 1868. En outre, une « nouveauté » est à remarquer par rapport aux années 1830-1840 : des mentions suivant certains noms précisent désormais la « spécialité » de chacun. Trois sous-catégories sont ainsi reconnues : les architectes ou entrepreneurs-architectes, les maîtres-maçons ou entrepreneurs-maçons, et enfin, les maîtres-charpentiers47. L’annuaire de 1854 dénombre 7 « architectes », 14 maîtres-maçons et 11 charpentiers, les autres individus recensés se contentant d’un titre général d’« entrepreneur en tout genre ». En 1860, le nombre des architectes augmente au détriment des charpentiers ; celui des maçons se maintient. L’annuaire de 1868, lui, compte 13 architectes, 16 maçons et 8 charpentiers. Ces chiffres révèlent, d’emblée, la tendance progressive des praticiens à préciser leur « spécialité ». En effet, à cette époque, la « confusion des métiers » semble de plus en plus bannie ; les barrières entre les « professions » se profilent. Le débat associatif déclenché dans les années 1830 prend un nouvel essor ; les sociétés corporatives commencent bientôt à se multiplier à compter de 1872 ; et les architectes de province sont au front48. À défaut d’étude approfondie sur le cas alsacien, nous étendons à Strasbourg ce constat général sur le contexte professionnel des architectes en France dans les années 1860. D’autant plus qu’à la veille de la guerre, on relève, à travers les annuaires, un certain engouement pour le titre d’architecte. Le nombre de ceux qui se l’attribuent a presque doublé en l’espace de quinze ans, alors même que le total des professionnels du bâtiment est resté presque constant. Si la formation aux Beaux-Arts de Paris est alors nettement plus fréquente que dans la première moitié du siècle, elle reste nonobstant l’apanage d’une minorité ; moins d’un quart des soi-disant architectes de l’annuaire de 1868 ont connu les ateliers de la rue Bonaparte49. Malgré l’attrait grandissant de l’École parisienne, la proximité géographique, culturelle et linguistique pourrait avoir drainé une partie des aspirants aux métiers d’architecture vers des établissements outre-Rhin, notamment vers les écoles polytechniques de Karlsruhe et de Stuttgart, fondées respectivement en 1825 et 1829, un peu à l’image de celle de Paris50. Or, contrairement à la période du Reichsland, la formation des jeunes Strasbourgeois dans ces écoles avant 1870 n’a pas fait, à notre connaissance, l’objet d’études à ce jour. Par ailleurs, à cette époque, le droit au titre d’architecte ne découle pas exclusivement d’un parcours scolaire. La formation sur le tas, voire sur le chantier, permet aussi de gravir les échelons comme aux siècles précédents. En témoigne le parcours de Chrétien-Auguste Arnold, tour à tour recensé comme maçon (1836-1846), entrepreneur-architecte (1854-1860) et enfin architecte tout court (1874). Ce genre d’ « ascension professionnelle » – réussite de carrière – est nettement plus facile et fréquent lorsqu’il s’agit d’un descendant ou d’un apprenti d’un autre praticien51 ; ce qui semble être le cas de la plupart des dix architectes « autodidactes » de 1868 : Chrétien-Auguste Arnold, mais aussi Gustave-Adolphe Beyer et Jules Goerner, tous fils d’entrepreneurs, ou encore Gustave Petiti, associé de Klotz dès 1854, puis mentionné tout seul comme Baumeister (maître-maçon) en 1874, et enfin « architecte » dans les années 1880. Tout cela suggère qu’à la veille de la guerre franco-prussienne, s’est établi un certain milieu d’architectes, composé de réseaux tissés de liens de parenté, d’associations et de successions. La mise en évidence de l’importance et de l’influence de ce « milieu » nécessite de plus amples recherches.

La Capitale d’un Reichsland, « Eldorado » des architectes (1870-1914)

Après la proclamation du Deutsches Reich dont l’Elsaß-Löthringen devient « la terre », Strasbourg se transforme en un immense chantier de construction sous l’effet de multiples motifs et causes : de l’urgence de reconstruire les ruines des bombardements à la nécessité d’extension de la ville ressentie depuis les années 183052 ; de la volonté de réparation à la stratégie de séduction de la population53. Un autre volet de cette politique d’intégration consiste à encourager les flux d’immigration d’Allemands de souche (Altdeutsche) vers les régions nouvellement annexées54 ; ainsi se répand, dans tout le Reich et pendant toute cette période, « le mythe de l’Alsace, terre prospère et hospitalière, et de Strasbourg “ville ouverte”55 ». La vague ininterrompue d’immigrants vers « la terre d’Empire » accentue les besoins en différents types d’édifices : logement, certes, mais aussi lieux de culte et bâtiments d’école, d’autant plus que l’obligation de scolarisation, instaurée plus tôt en Allemagne qu’en France, est appliquée en Alsace après l’annexion56. L’enjeu est, en outre, de transformer Strasbourg en une capitale de Land, vitrine du prestige et de la modernité de l’Empire à la frontière française. Le chantier de cette capitale à construire ne devrait pas manquer d’attirer les professionnels d’architecture à travers le Reich. C’est effectivement ce que l’on peut, peu ou prou, constater dans les annuaires d’adresses de la ville.

Le premier Adressbuch, de 1874, reprend le principe de distinction des architectes vis-à-vis d’autres praticiens, notamment des maîtres-maçons (Baumeister). Ces deux catégories représentent alors respectivement 30 et 32 occurrences, soit un total de 62 professionnels du bâtiment ; ce qui montre une hausse d’environ 20% par rapport à l’année 1868. Parmi ceux-là, seuls 28 étaient déjà présents dans les annuaires d’avant la guerre ; cinq d’entre eux, mentionnés dès les années 1830, continueront de l’être dans les Adressbücher jusqu’au milieu des années 1870 ; Jacques Henninger et Jacques Dieguel, tous deux actifs de 1836 à 1876, d’abord comme maçons puis architectes-entrepreneurs, en sont deux exemples. Les autres, ayant pour la plupart débuté leur carrière dans les années 1860, resteront sur le marché jusque dans la période wilhelmienne, voire au-delà, à l’instar de Philippe-Auguste Brion (1832-1902), charpentier, puis entrepreneur et enfin architecte, dont le cabinet sis 11 rue Sainte-Aurélie dès 1868 sera légué à son fils aîné, Auguste (1861-1940), qui en fera une grosse agence fonctionnant jusqu’à la veille de la Seconde guerre mondiale57. La « lignée » Brion – Philippe-Auguste, son frère Jacques-Albert, ses fils Auguste et Paul – incarne un exemple de persistance du « milieu » d’architectes strasbourgeois indépendamment du changement de souveraineté. Ce dernier semble, néanmoins, marquer la fin d’activité d’autres praticiens à Strasbourg : on en compte pas moins d’une quinzaine qui, présents dans les annuaires d’avant-guerre, disparaissent définitivement après 1870. Si le départ des fonctionnaires d’État français, Morin et Matuszinski, architectes du département et de l’arrondissement, n’est pas une surprise, l’absence en 1874 d’une douzaine d’entrepreneurs et de maîtres-maçons recensés en 1868 reste en revanche à expliquer ; d’autant plus que, hormis un certain Joseph Bourdeau, « entrepreneur des travaux en ciment », et Jean Blanchard, « maître charpentier », les autres portent des noms plutôt alsaciens. A contrario une trentaine d’architectes et de Baumeister apparaissent alors pour la première fois sur l’annuaire de Strasbourg. Une partie de ces « nouveaux arrivés » sont, sans doute, des Alsaciens, soit des jeunes qui entament leur carrière, soit des praticiens confirmés qui s’inscrivent pour la première fois dans l’annuaire. La famille Haussmann en est un exemple58. Strasbourgeois âgé de 52 ans, Jacob Haussmann (1822-1911) apparaît dans l’annuaire de 1874 comme architecte, puis comme « Architekte-Baumeister » jusqu’au début des années 1880. Jean-Frédéric Haussmann (1847-1900 env.), fort probablement fils du premier, part faire des études à l’École des Beaux-Arts entre avril 1869 et août 1870. Rentré à Strasbourg, il figure dans les Adressbücher de 1878 à 1900, vraisemblablement date de sa mort59. De la même génération alsacienne et de parcours semblable, il faudrait citer Jacques-Albert Brion (1843-1910). Après avoir fréquenté l’École parisienne de 1865 à 186860, il regagne Strasbourg à la veille de la guerre, et apparaît dans l’annuaire à compter de 1874. Associé, d’abord, à Julius Berninger pour une courte durée (1888-1890), il trouvera ensuite un collaborateur en la personne d’Eugène Haug ; leur association perdure une quinzaine d’années, jusqu’à son décès.

La « ruée vers l’or »

Cette entrée en scène d’une nouvelle génération d’architectes alsaciens ne saurait minimiser la part de l’immigration depuis les autres États de l’Empire. L’état actuel des recherches ne permet guère de chiffrer les proportions des deux groupes61, mais on peut, néanmoins, citer autant d’exemples pour l’un que pour l’autre. En effet, nombre de jeunes architectes débarquant d’outre-Rhin parviennent à effectuer une carrière à Strasbourg, à l’instar d’Otto Back (1842-1914) et de Maximilian Metzenthin (1843-1921). Le premier, né à Meersburg dans le Bade-Wurtemberg, est un « Rhénan » formé à l’école technique de Karlsruhe, qui acquiert une certaine expérience à Baden-Baden et Fribourg avant de venir s’installer définitivement à Strasbourg62. Le second, un prussien natif de Brandebourg, est nommé architecte du gouvernement à Strasbourg aussitôt après ses études à la Technische Hochschule à Berlin63. Ils incarnent deux types distincts d’immigration mis en évidence par François Uberfill64. Celui-là appartient à une « aire rhénane » au sein de laquelle « la mobilité des jeunes » est une tradition ancienne ; celui-ci, en revanche, est l’exemple d’une immigration favorisée sinon poussée par le Reich dans la perspective du brassage des populations. Or, leurs profils profondément différents n’empêchent pas ces deux « Altdeutsche » de réussir leur carrière à Strasbourg, réalisant des œuvres aussi remarquables que la Direction des douanes et les anciennes Archives départementales du Bas-Rhin. Certes, les immigrants allemands ne connaîtront pas tous une telle réussite, ni un aussi long séjour en Alsace. À travers les annuaires des quatre décennies du Reichsland, on dénombre plus de 220 architectes et entrepreneurs – soit environ 20% de l’effectif total de cette période – dont le nom n’est mentionné qu’une seule fois, ce qui signifie, souvent, une courte présence et une activité occasionnelle à Strasbourg, affirmation corroborée par le constat que l’immigration provisoire ou la mobilité des immigrants est un phénomène caractéristique de cette époque65. Il faudrait ajouter à cela la spécificité de la profession d’architecte et d’entrepreneur qui implique parfois des déplacements, à l’occasion d’un projet remporté au concours ou commandé par les autorités. Otto Warth (1845-1918) et Hermann Eggert (1844-1920), auteurs des bâtiments de la nouvelle université de Strasbourg entre 1877 et 1884, illustrent ce cas de figure66. Malgré leurs réalisations importantes, celui-ci ne figure qu’une seule année dans l’annuaire de la ville, celui-là jamais. Peut-être ne voient-ils pas l’intérêt de s’y inscrire, ou ne sont-ils pas domiciliés à Strasbourg, une situation que partagent, par ailleurs, la plupart des architectes allemands des édifices de prestige du Reichsland. Ceux-ci constituent une petite minorité. L’apparition sporadique et brève des deux cents autres praticiens sur les Adressbücher de Strasbourg évoque une « ruée vers l’or », avec une poignée de gagnants et la masse des infortunés.

L’engouement des professionnels du bâtiment à venir s’établir en Alsace est de plus en plus évident à partir de 1876. À cette date, le nombre des architectes et des entrepreneurs enregistrés à Strasbourg double d’une année à l’autre, pour dépasser la centaine en 1878. Par la suite, malgré quelques légères baisses aux alentours de 1884, 1905 et 1911, la courbe ira toujours ascendant pour culminer à la veille de la Grande guerre, avec environ 300 praticiens répartis en quatre catégories : architectes, entrepreneurs et maîtres-maçons, constructeurs en béton, et constructeurs en béton armé67. Sur un échantillon de 45 professionnels, architectes ou entrepreneurs, présents pendant plus de 20 ans dans les Adressbücher, seuls 26, soit un peu plus de la moitié, sont originaires d’Alsace. Une dizaine sont « Altdeutsche », autrement dit, un quart sont des Allemands natifs des autres États du Reich, et enfin, 8 viennent d’autres racines, germaniques ou d’Europe de l’Est : Suisse, Austro-Hongrie, mais aussi Russie et Pologne. Citons comme exemple, pour les Alsaciens, Eugène Haug (1864-1936), fils d’un charpentier et père d’un architecte strasbourgeois, l’auteur entre autres de l’actuel tribunal administratif, avenue de la Paix68 ; pour les « vieux allemands », Gottlieb Braun (1857-1914 env.), originaire de l’actuel Baiersbronn dans le Bade-Wurtemberg, qui s’installe dès 1872 à Strasbourg, comme simple maçon, puis à partir de 1890, apparaît régulièrement comme architecte dans les annuaires jusqu’en 191469. Parmi les immigrants « étrangers », au-delà du célèbre Eduard Züblin, concessionnaire de Béton armé Hennebique en Alsace et Suisse alémanique70, on relève Waldemar Osterloff (1858-1933). Né à Saint-Pétersbourg, ayant grandi à Fribourg, puis fréquenté l’école polytechnique de Karlsruhe, il y fait la connaissance d’Otto Back qui lui propose de travailler dans son agence à Strasbourg71. Ainsi figurera-t-il dans les annuaires de la ville, de 1893 jusqu’à son décès, alors même que, depuis peu, son fils, Alex, est également recensé comme architecte, actif de 1932 à 1942. Cet examen des origines permet d’apprécier la place et l’importance des immigrés dans le milieu des professionnels du bâtiment à l’époque wilhelmienne. L’étude de leur formation pourra révéler l’attrait et l’influence des différentes écoles, ainsi que leur apport à la culture architecturale des praticiens les plus actifs à Strasbourg. Les recherches dans cette direction sont actuellement en cours, mais d’ores et déjà, on peut affirmer qu’après l’annexion, avec la montée des écoles polytechniques de Karlsruhe, Stuttgart et Munich, puis la création de l’École impériale technique de Strasbourg (l’actuel INSA)72, le regard des aspirants à la profession d’architecte n’est plus uniquement tourné vers Paris73 ; encore que, depuis la réforme de 1863, avec l’institutionnalisation croissante de l’enseignement et l’instauration, en 1874, du diplôme consacrant les études aux Beaux-Arts, l’établissement parisien ait conforté sa position comme « l’École d’architecture » par excellence. Le dilemme est d’autant plus délicat pour les Alsaciens qu’il pourrait traduire une prise de parti entre les cultures française et allemande.

« Paris ou Karlsruhe? »… Ou les deux ?!

La génération qui entame sa carrière au lendemain de la guerre de 1870 n’a pas eu à affronter ce choix. Un certain Paul Dürr (1850-1910), par exemple, actif à Strasbourg de 1878 jusqu’à sa mort, monte sans hésitation à Paris, au moment des conflits, suivre l’enseignement des Beaux-Arts pendant cinq ans pour en sortir finalement diplômé en 1874. Les jeunes de la génération suivante optent, majoritairement, pour un autre parcours ; Charles Théophile Berst (1881-1962) en est l’exemple typique. Fils d’un ingénieur du Chemin de fer, il commence sa formation à la Kaiserliche Technische Hochschule nouvellement inaugurée à Strasbourg, fréquente en parallèle l’école municipale des arts décoratifs, puis part compléter ses études à Karlsruhe74, avant d’ouvrir son cabinet à Strasbourg et d’y travailler pendant quatre décennies, de 1906 à 1942. Un autre type de parcours, également orienté vers l’outre-Rhin, est celui adopté par l’architecte mulhousien Paul Horn (1879-1959, actif à Strasbourg 1904-1939). Celui-ci débute ses études à l’école polytechnique de Karlsruhe pour les terminer à celle de Munich75. Si la majorité des aspirants à la profession d’architecte semble opter pour la formation plutôt technique des écoles allemandes, quelques-uns tentent, néanmoins, de profiter aussi de l’enseignement réputé artistique des Beaux-Arts ; Henri-Gustave Krafft (1861-1927) en fait partie. Fils d’un ingénieur civil, il est envoyé, en 1878, à Stuttgart pour se former à l’école polytechnique76. Quatre ans plus tard, il se trouve à Paris et intègre l’École des Beaux-Arts, établissement qu’il fréquentera jusqu’en 1886 pour devenir architecte DPLG77. La suite de son histoire, notamment les propos qu’il tiendra envers ses collègues allemands après le rattachement de l’Alsace à la France, dévoilera a posteriori sa francophilie78, sans que cela l’ait empêché de produire une œuvre abondante durant la période du Reichsland. Cette question des rapports des architectes au pouvoir en place, des plus complexes, appelle une étude plus minutieuse. François Uberfill dans son ouvrage sur la société strasbourgeoise, inclut les architectes parmi les élites ayant été les plus touchées par « l’épuration » qui suivit la fin de la Grande Guerre79. L’examen des annuaires corrobore ces propos : l’effectif des professionnels d’architecture diminue presque de moitié, passant de 300, en 1914, à 160 en 1919. Bien que le chiffre remonte l’année suivante pour atteindre 260, l’étude en détail des listes révèle que, de 1914 au début des années 1920, environ 150 architectes et entrepreneurs ont disparu des annuaires de la ville. Certes, ceci n’est pas le résultat de la seule épuration. La guerre et ses conséquences (mort, invalidité, émigration, etc.) marquent souvent la fin de l’activité d’une partie des praticiens. Le départ volontaire d’ « Altdeutsche », voire d’Alsaciens pro-allemands, n’est pas à exclure. Mais alors, quelle est la proportion des victimes de l’épuration ? François Uberfill a dressé une liste d’une quarantaine d’architectes, alsaciens et allemands confondus, actifs à Strasbourg sous le Reich. Affirmant qu’une trentaine d’entre eux auraient été expulsés, il estime les sévices de l’épuration sur le milieu des architectes comparables à ceux subis par les universitaires allemands. Cependant, une douzaine des architectes recensés comme expulsés au début des années 1920, figurent régulièrement dans les annuaires du milieu voire de la fin des années trente, parfois même jusqu’en 1942, et sont associés avec leurs descendants architectes. Cela mérite de plus amples recherches ; peut-être permettront-elles de relativiser l’ampleur de la « rupture » de 1918, au moins dans le milieu des architectes au service du privé. Le cas « dramatique » d’architectes titulaires de postes institutionnels, tels Johann Knauth, Fritz Beblo et ses collaborateurs, reste, néanmoins, symbolique. Encore que la prise de relais par l’adjoint et le disciple de Beblo, Paul Dopff, accuse une certaine continuité dans la vision présidant à l’administration architecturale et urbaine de la ville ; ce qui ne manque pas de rappeler celle de 1870, avec la reconduite de Jean-Geoffroi Conrath en tant qu’architecte en chef de la ville. Certes, la différence des conjonctures interdit de pousser plus loin le parallèle.

Au-delà des continuités ou ruptures lors des tournants politiques, ce panorama montre aussi bien le développement continu d’une « profession » que la précision progressive d’un « titre ». Aux frontières d’abord floues (vers 1820), puis très restreintes (1830-1840), le titre d’architecte est de plus en plus prisé, donc convoité, à partir des années 1860 ; ce qui se traduit par l’intérêt croissant de la jeunesse strasbourgeoise pour l’École des Beaux-Arts dans le troisième quart du siècle. Mais le passage aux ateliers parisiens est loin d’être la seule voie d’accès au « titre ». Comme dans toute profession libérale, le taux de « reproduction » est important et la formation sur le tas permet l’ascension dans la hiérarchie. Ceci explique l’importance de familles alsaciennes à l’origine de lignées voire de « dynasties » d’architectes, et l’existence de réseaux tissés de liens matrimoniaux, d’associations et de successions. Alors qu’en France le débat sur l’instauration d’un diplôme d’architecte bat son plein, Strasbourg bascule dans l’Empire allemand. Avec le chantier de reconstruction et d’extension de la ville, qui attire une vague ininterrompue de professionnels allemands vers l’Alsace, le nombre des architectes de Strasbourg double en quelques années, dépasse la cinquantaine à la fin des années 1870, la centaine au tournant du siècle, et devient ainsi, pour la première fois, supérieur à celui des entrepreneurs (figure 1). Bien que la distinction entre architectes et entrepreneurs (Bauunternehmer et Baumeister) se conforte à partir de 1880, nombre d’architectes ont alors la double casquette ; ce qui marque une nette différence avec le statut libéral et le caractère artistique préconisés pour la profession au même moment en France. Cette différence fait d’ailleurs écho à celle qui existe entre le système d’enseignement de l’École des Beaux-Arts et celui des écoles polytechniques outre-Rhin, à l’image desquelles est créée l’École impériale technique de Strasbourg. On peut supposer que c’est en raison de sa proximité que cette dernière aura été fréquentée par les architectes strasbourgeois des années 1900-1930, plus que les écoles allemandes, et celles-ci plus que l’École parisienne. N’est-ce pas pour remédier à cela qu’au retour de l’Alsace dans le giron de la France, une école régionale d’architecture sera implantée à Strasbourg80 ? En tous les cas, de l’enseignement à la pratique, l’écart est souvent non négligeable. D’où la nécessité, dans la suite des recherches, d’étudier et la quantité et la qualité des réalisations des architectes dont nous avons esquissé le portrait, cela afin de mettre à l’épreuve la fiabilité de nos sources, les annuaires d’adresses, et d’apprécier l’influence des différentes écoles d’architecture.

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Figure 1 : Graphique détaillé de l’évolution du nombre des professionnels d’architecture à Strasbourg 1824-1920

1 Cet article émane des recherches en cours dans le cadre du projet Métacult, « Transferts culturels dans l’architecture et l’urbanisme de Strasbourg

2 François Loyer et Antoine Picon, « L’architecte au xixe siècle », dans Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 

3 Pour l’histoire de l’institutionnalisation de la profession d’architecte, on lira avec plaisir Denyse Rodriguez Tomé, Les architectes en République

4 Jean-Pierre Épron, Architecture, une anthologie, tome 2 : Les architectes et le projet, Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1992, p. 251 ; pour un résumé

5 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », Le Mouvement Social, n° 214, 2006/1 ; voir en particulier la

6 Pour l’étymologie du mot voir Louis Callebat, « Architecte : histoire d’un mot », dans idem (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion

7 Ibidem, p. 12.

8 Cité dans Claude Mignot, « Architectes du Grand Siècle : un nouveau professionnalisme », dans Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, op.

9 Denyse Rodriguez Tomé, Les architectes en République, op. cit., p. 4.

10 Est-il descendant de Charles Christiani (1744-1802) architecte-ingénieur des Ponts et Chaussées, auteur, entre autres, du portail d’entrée des

11 À titre d’exemple, voir, dans la base Mérimée, la fiche descriptive de l’église paroissiale Saint-Georges d’Achenheim : <http://www.culture.gouv.fr

12 Voir la fiche correspondante dans la base Mérimée : <http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr>

13 Pour une brève notice biographique voir : Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, op. cit., p. 533-534.

14 Voir le Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts (1800-1968), accessible en ligne : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/servlet/Lo

15 Fils de François-Joseph (1770-1829) et petit-fils de Jean-Michel Wenger (1745-1813), tous deux architectes ;<http://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr

16 À ne pas confondre avec Eugène Rolland, l’ethnologue-folkloriste messin ; celui-là, ingénieur-architecte, se spécialise dans la construction des

17 Voir la notice rédigée par Théodore Rieger dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, Strasbourg, Fédération des sociétés d’histoire et d’

18 Daniel Zimmer, Le château de Brumath, œuvre de l’architecte Christian-Ludwig Hermann, 2010, mémoire publié sur le site de la Société pour la

19 L’entreprise d’Hummel lui survivra d’ailleurs, gérée jusqu’en 1868 par sa veuve associée à un certain Falckner.

20 Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’École des Beaux-Arts, Paris, Librairie de la Construction moderne, 1907, p. 407.

21 Archives nationales, Dossier des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 239 ; pour une biographie, voir Georges Foessel, dans Nouveau Dictionnaire

22 <http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR42/IA00096471/index.htm>  ; pour la biographie de J.-G. Stotz, voir Th. Rieger, dans

23 Bulletin des lois du Royaume de France, 7ème Série, tome IV, Paris, L’Imprimerie royale, 1817, p. 167.

24 Bulletin des lois du Royaume de France, XIe Série, Paris, L’Imprimerie royale, 1834, p. 191.

25 <http://patrimoine-de-france.com/Acteurs/samain.php>

26 Sur l’origine du nom de famille Samain, voir :<http://www.geneanet.org/nom-de-famille/samain>

27 L’effectif de la Société centrale sera finalement limité à 500 membres ; voir Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe

28 Daniel Le Couedic, « Nantes et la douloureuse gestion des écoles régionales d’architecture », dans Dominique Amouroux (dir.), Le livre de l’École

29 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., 2006, p. 68.

30 Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 108.

31 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 58 ; chiffre donné pour l’année 1896 précisément.

32 Ibidem, p. 59.

33 Pour la notice biographique de Klotz : François-Joseph Fuchs, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 21, p. 2016.

34 AVCUS 2MW 239 ; Archives du Service de l’instruction publique de la ville.

35 AVCUS 2 MW 240.

36 Ibidem.

37 Théodore Rieger, « Il y a cent ans, mourait Jean-Geoffroy Conrath, architecte et urbaniste, auteur du plan d’extension du Strasbourg wilhelmien »

38 Ibidem.

39 Sur l’histoire de ce plan, on lira Klaus Nohlen, Construire une capitale : Strasbourg impérial de 1870 à 1918, Strasbourg, Société savante d’Alsace

40 Voir le Dictionnaire des élèves architectes de l’école des Beaux-Arts : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PER

41 La date de décès « après 1906 » dans le Dictionnaire ci-dessus cité est vraisemblablement une erreur relevant de l’activité posthume de son agence.

42 César Daly, « Construction en bois à Strasbourg », Revue générale de l’architecture et des travaux publics, n° 11, vol. 18, novembre 1860, p. 

43 Le Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts annonce 1894 comme sa date de décès. Or il est toujours présent dans les annuaires

44 Pour une monographie récente d’un membre de cette « dynastie », voir Marine Bernard, Léna Steinlen-Salomon (1909-2008). Biographie d’une femme

45 Archives nationales, dossier des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 381 ; voir aussi les deux notices biographiques dans Nouveau dictionnaire

46 Sur cet édifice, voir De l’église des Dominicains au Temple Neuf, collectif, Strasbourg, Éditions R. Hirlé, 1998.

47 L’intégration de ce dernier groupe pourrait être, par ailleurs, à l’origine de l’importante hausse de la population des entrepreneurs au tournant

48 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 64-65.

49 Ce chiffre ne prend pas en compte les architectes titulaires de postes institutionnels qui sont au nombre de cinq et tous sortis de l’École des

50 Christian Weber, « La formation en architecture à l’École impériale technique de Strasbourg », dans Anne-Marie Châtelet et Franck Storne (dir.)

51 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 61.

52 Certaines recherches mettent en cause l’existence d’un projet d’extension avant 1870, et affirment l’existence d’un projet de promenade intégrant

53 Sur les intentions politiques derrière les constructions de cette époque, voir Klaus Nohlen, Construire une capitale : Strasbourg impérial de 1871

54 Pour une analyse de ce phénomène et la composition des immigrants allemands voir François uberfill, « L’immigration allemande : 1870-1918 »

55 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), Strasbourg, Société savante d’Alsace, 2001, p. 79.

56 Pour un ample descriptif du système pédagogique allemand, voir Ferdinand Buisson, Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire

57 Pour Philippe-Auguste Brion, voir aux AVCUS, Fichier domiciliaire, 603 MW 101 ; quant à Guillaume-Auguste-Édouard, voir la notice rédigée par Denis

58 AVCUS, Fichier domiciliaire, 603 MW 272.

59 Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’École des Beaux-Arts, op. cit., p. 290 ; Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts 

60 <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PERSONNES__81119>

61 Pour une étude générale sur l’origine et la formation des architectes intervenant à cette époque voir : Niels Wilcken, Architektur im Grenzraum

62 Pour sa biographie voir Gérard Cames, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 2, p. 82 ; pour ses œuvres : Théodore

63 Voir la notice biographique rédigée par Robert Metzenthin, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 26, p. 2624.

64 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), op. cit., p. 49‑62.

65 Ibidem, p. 79.

66 Pour une notice biographique des deux architectes, voir Niels Wilcken, Architektur im Grenzraum, op. cit., respectivement p. 368 et p. 359.

67 « Architekten », « Baumeister und Bauunternehmer », « Betonbauten » et « Eisenbetonbauten » ; voir le graphique de l’évolution du nombre des

68 Théodore Rieger, Denis Durand de Bousingen, Klaus Nohlen, Strasbourg Architecture 1871-1918, op. cit., p. 169.

69 AVCUS, Fichier domiciliaire, 602 MW 89 ; pour un aperçu de ses œuvres,ibidem, p. 168.

70 Sur ce personnage et son entreprise voir Senta Everts-Grigat et Karlheinz Fuchs, Züblin 100 Jahre Bautechnik 1898-1998, Stuttgart, Züblin AG, 1998.

71 Voir Shelly Hornstein-Rabinovitch, Tendances d’architecture Art nouveau à Strasbourg, Thèse de doctorat de 3e cycle, sous la direction d’Albert

72 Sur l’histoire de cette école voir Christian Weber, « La formation en architecture à l’École impériale technique de Strasbourg », op. cit.

73 Pour une étude générale sur ce thème, voir Klaus Nohlen, « Paris ou Karlsruhe ? La formation des architectes en Alsace à l’époque du Reichsland

74 Voir la notice rédigée par François Uberfill, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 48, p. 5060.

75 Voir la notice rédigée par Aimée Bleikasten, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 17, p. 1667.

76 Shelly Hornstein-Rabinovitch, Tendances d’architecture Art nouveau à Strasbourg, op. cit., p. 27‑28.

77 Archives nationales, Dossiers des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 370.

78 Lettre à C. Risler, 31 décembre 1918 (Archives de la SADG, Dossier Krafft) ; cité par Marie-Jeanne Dumont, « L’École des Beaux-Arts et la création

79 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), op. cit., p. 265‑287.

80 Sur l’histoire de l’école régionale d’architecture de Strasbourg, voir Anne-Marie Châtelet et Franck Storne (dir.), Des Beaux-Arts à l’Université

Notes

1 Cet article émane des recherches en cours dans le cadre du projet Métacult, « Transferts culturels dans l’architecture et l’urbanisme de Strasbourg, 1830-1940 » ; pour plus d’information sur ce projet, voir : Anne-Marie Châtelet, « Le programme ANR-DFG Métacult : Métissage, Architecture, Culture », Source(s), n° 2, Premier semestre 2013, p. 169-175, <https://arche.unistra.fr/productions/sources-arts-civilisation-et-histoire-de-leurope/#c33389>

2 François Loyer et Antoine Picon, « L’architecte au xixe siècle », dans Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 153.

3 Pour l’histoire de l’institutionnalisation de la profession d’architecte, on lira avec plaisir Denyse Rodriguez Tomé, Les architectes en République, la codification d’une profession 1880-1905, thèse de doctorat soutenue en 2008 sous la direction de Christophe Charle, Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne.

4 Jean-Pierre Épron, Architecture, une anthologie, tome 2 : Les architectes et le projet, Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1992, p. 251 ; pour un résumé du « code Guadet », ibidem, p. 293.

5 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », Le Mouvement Social, n° 214, 2006/1 ; voir en particulier la chronologie des sociétés corporatives dans le tableau p. 68.

6 Pour l’étymologie du mot voir Louis Callebat, « Architecte : histoire d’un mot », dans idem (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 11-17.

7 Ibidem, p. 12.

8 Cité dans Claude Mignot, « Architectes du Grand Siècle : un nouveau professionnalisme », dans Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, op. cit., p. 107.

9 Denyse Rodriguez Tomé, Les architectes en République, op. cit., p. 4.

10 Est-il descendant de Charles Christiani (1744-1802) architecte-ingénieur des Ponts et Chaussées, auteur, entre autres, du portail d’entrée des haras de Strasbourg ? Pour la biographie de celui-ci, voir Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Illkirch-Graffenstaden, Le Verger, 2012, p. 463.

11 À titre d’exemple, voir, dans la base Mérimée, la fiche descriptive de l’église paroissiale Saint-Georges d’Achenheim : <http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR42/ia67007105/index.htm>

12 Voir la fiche correspondante dans la base Mérimée : <http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr>

13 Pour une brève notice biographique voir : Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, op. cit., p. 533-534.

14 Voir le Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts (1800-1968), accessible en ligne : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/servlet/LoginServlet>

15 Fils de François-Joseph (1770-1829) et petit-fils de Jean-Michel Wenger (1745-1813), tous deux architectes ;<http://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr;p=francois+joseph;n=wenger>

16 À ne pas confondre avec Eugène Rolland, l’ethnologue-folkloriste messin ; celui-là, ingénieur-architecte, se spécialise dans la construction des manufactures de tabac, réalisant, outre celui de Strasbourg, ceux de Nantes et du Mans ;<http://www.pss-archi.eu/architecte/3024/>

17 Voir la notice rédigée par Théodore Rieger dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, Strasbourg, Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, 1982-2007, vol. 40, p. 4213.

18 Daniel Zimmer, Le château de Brumath, œuvre de l’architecte Christian-Ludwig Hermann, 2010, mémoire publié sur le site de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace : www.monuments-alsace.com/pieces-jointes/memoire.pdf

19 L’entreprise d’Hummel lui survivra d’ailleurs, gérée jusqu’en 1868 par sa veuve associée à un certain Falckner.

20 Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’École des Beaux-Arts, Paris, Librairie de la Construction moderne, 1907, p. 407.

21 Archives nationales, Dossier des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 239 ; pour une biographie, voir Georges Foessel, dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 12, p. 1050.

22 <http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR42/IA00096471/index.htm>  ; pour la biographie de J.-G. Stotz, voir Th. Rieger, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 36, p. 3795.

23 Bulletin des lois du Royaume de France, 7ème Série, tome IV, Paris, L’Imprimerie royale, 1817, p. 167.

24 Bulletin des lois du Royaume de France, XIe Série, Paris, L’Imprimerie royale, 1834, p. 191.

25 <http://patrimoine-de-france.com/Acteurs/samain.php>

26 Sur l’origine du nom de famille Samain, voir :<http://www.geneanet.org/nom-de-famille/samain>

27 L’effectif de la Société centrale sera finalement limité à 500 membres ; voir Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 68.

28 Daniel Le Couedic, « Nantes et la douloureuse gestion des écoles régionales d’architecture », dans Dominique Amouroux (dir.), Le livre de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes, Paris, Infolio, 2009, p. 18.

29 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., 2006, p. 68.

30 Louis Callebat (dir.), Histoire de l’architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 108.

31 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 58 ; chiffre donné pour l’année 1896 précisément.

32 Ibidem, p. 59.

33 Pour la notice biographique de Klotz : François-Joseph Fuchs, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 21, p. 2016.

34 AVCUS 2MW 239 ; Archives du Service de l’instruction publique de la ville.

35 AVCUS 2 MW 240.

36 Ibidem.

37 Théodore Rieger, « Il y a cent ans, mourait Jean-Geoffroy Conrath, architecte et urbaniste, auteur du plan d’extension du Strasbourg wilhelmien », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, n° 35, 1992, p. 197-205 ; c’est une biographie mieux documentée que les notices biographiques courantes sur Conrath ; la partie sur le passage aux Beaux-Arts est à compléter avec le Dictionnaire des élèves architectes des Beaux-Arts : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PERSONNES__81248>. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la ville de Strasbourg envoie un jeune se former à Paris pour devenir ensuite l’architecte municipal ; le cas de Pierre-Valentin Boudhors (1754-1831), étudié par Véronique Umbrecht, en est un précédent.

38 Ibidem.

39 Sur l’histoire de ce plan, on lira Klaus Nohlen, Construire une capitale : Strasbourg impérial de 1870 à 1918, Strasbourg, Société savante d’Alsace, 1997.

40 Voir le Dictionnaire des élèves architectes de l’école des Beaux-Arts : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PERSONNES__81785>

41 La date de décès « après 1906 » dans le Dictionnaire ci-dessus cité est vraisemblablement une erreur relevant de l’activité posthume de son agence.

42 César Daly, « Construction en bois à Strasbourg », Revue générale de l’architecture et des travaux publics, n° 11, vol. 18, novembre 1860, p. 224-226 ; idem, « Chalet à Strasbourg », Revue générale de l’architecture et des travaux publics, n° 4, vol. 29, avril 1972, p. 198.

43 Le Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts annonce 1894 comme sa date de décès. Or il est toujours présent dans les annuaires de 1895 et de 1896, et puis encore, après une lacune de dix ans, dans celui de 1907 !

44 Pour une monographie récente d’un membre de cette « dynastie », voir Marine Bernard, Léna Steinlen-Salomon (1909-2008). Biographie d’une femme architecte, Mémoire de P.F.E. Recherche, soutenu en 2013 sous la direction de Anne-Marie Châtelet, École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg ; en particulier l’arbre généalogique de la famille, p. 30.

45 Archives nationales, dossier des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 381 ; voir aussi les deux notices biographiques dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 47, p. 4908 et vol. 48, p. 5139.

46 Sur cet édifice, voir De l’église des Dominicains au Temple Neuf, collectif, Strasbourg, Éditions R. Hirlé, 1998.

47 L’intégration de ce dernier groupe pourrait être, par ailleurs, à l’origine de l’importante hausse de la population des entrepreneurs au tournant des années 1840-1850.

48 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 64-65.

49 Ce chiffre ne prend pas en compte les architectes titulaires de postes institutionnels qui sont au nombre de cinq et tous sortis de l’École des Beaux-Arts : Conrath, Klotz et Salomon dont nous avons déjà dit quelques mots, mais aussi Alexandre Matuszinsky (né en 1812 à Varsovie), architecte de l’arrondissement, et Charles-Alexandre-François Morin (1810-1897), architecte du département ; voir Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’École des Beaux-Arts, op. cit., respectivement p. 343 et p. 354.

50 Christian Weber, « La formation en architecture à l’École impériale technique de Strasbourg », dans Anne-Marie Châtelet et Franck Storne (dir.), Des Beaux-Arts à l’Université, enseigner l’architecture à Strasbourg, Strasbourg, ÉNSAS-Éditions Recherches, 2013, p. 145-153.

51 Denyse Rodriguez Tomé, « L’organisation des architectes sous la IIIe République », op. cit., p. 61.

52 Certaines recherches mettent en cause l’existence d’un projet d’extension avant 1870, et affirment l’existence d’un projet de promenade intégrant les parcs de l’Orangerie et de Contades ; voir Marie Pottecher, « La Neustadt de Strasbourg », dans Jean-Louis Cohen et Hartmut Franck (dir.), Interférences/Interferenzen, Strasbourg, Éditions des Musées de Strasbourg, 2013, p. 175.

53 Sur les intentions politiques derrière les constructions de cette époque, voir Klaus Nohlen, Construire une capitale : Strasbourg impérial de 1871 à 1918, Strasbourg, Société savante d’Alsace, 1997.

54 Pour une analyse de ce phénomène et la composition des immigrants allemands voir François uberfill, « L’immigration allemande : 1870-1918 », Saisons d’Alsace, n° 128, 1995, p. 63-71.

55 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), Strasbourg, Société savante d’Alsace, 2001, p. 79.

56 Pour un ample descriptif du système pédagogique allemand, voir Ferdinand Buisson, Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, Paris, Librairie Hachettes et Cie, 1911 ; accessible sur le lien : <http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2017>

57 Pour Philippe-Auguste Brion, voir aux AVCUS, Fichier domiciliaire, 603 MW 101 ; quant à Guillaume-Auguste-Édouard, voir la notice rédigée par Denis Durand de Bousingen, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 5, p. 363.

58 AVCUS, Fichier domiciliaire, 603 MW 272.

59 Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’École des Beaux-Arts, op. cit., p. 290 ; Dictionnaire des élèves architectes de l’École des Beaux-Arts : <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PERSONNES__78025>

60 <http://agorha.inha.fr/inhaprod/jsp/reference.jsp?reference=INHA__PERSONNES__81119>

61 Pour une étude générale sur l’origine et la formation des architectes intervenant à cette époque voir : Niels Wilcken, Architektur im Grenzraum, Sarrebruck, Institut für Landeskunde im Saarland, 2000, p. 30-34.

62 Pour sa biographie voir Gérard Cames, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 2, p. 82 ; pour ses œuvres : Théodore Rieger, Denis Durand de Bousingen, Klaus Nohlen, Strasbourg, Architecture 1871-1918, Strasbourg, Le Verger éditeur, 1991, p. 168.

63 Voir la notice biographique rédigée par Robert Metzenthin, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 26, p. 2624.

64 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), op. cit., p. 49‑62.

65 Ibidem, p. 79.

66 Pour une notice biographique des deux architectes, voir Niels Wilcken, Architektur im Grenzraum, op. cit., respectivement p. 368 et p. 359.

67 « Architekten », « Baumeister und Bauunternehmer », « Betonbauten » et « Eisenbetonbauten » ; voir le graphique de l’évolution du nombre des professionnels d’architecture.

68 Théodore Rieger, Denis Durand de Bousingen, Klaus Nohlen, Strasbourg Architecture 1871-1918, op. cit., p. 169.

69 AVCUS, Fichier domiciliaire, 602 MW 89 ; pour un aperçu de ses œuvres,ibidem, p. 168.

70 Sur ce personnage et son entreprise voir Senta Everts-Grigat et Karlheinz Fuchs, Züblin 100 Jahre Bautechnik 1898-1998, Stuttgart, Züblin AG, 1998.

71 Voir Shelly Hornstein-Rabinovitch, Tendances d’architecture Art nouveau à Strasbourg, Thèse de doctorat de 3e cycle, sous la direction d’Albert Châtelet, soutenue à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg, Institut d’histoire de l’art, en 1981.

72 Sur l’histoire de cette école voir Christian Weber, « La formation en architecture à l’École impériale technique de Strasbourg », op. cit.

73 Pour une étude générale sur ce thème, voir Klaus Nohlen, « Paris ou Karlsruhe ? La formation des architectes en Alsace à l’époque du Reichsland, 1871-1918 », dans Urbanisme à Strasbourg au xxe siècle, actes du colloque des 100 ans du Stockfeld, 2010, accessible en ligne : <http://media.strasbourg.eu>

74 Voir la notice rédigée par François Uberfill, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 48, p. 5060.

75 Voir la notice rédigée par Aimée Bleikasten, dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, op. cit., vol. 17, p. 1667.

76 Shelly Hornstein-Rabinovitch, Tendances d’architecture Art nouveau à Strasbourg, op. cit., p. 27‑28.

77 Archives nationales, Dossiers des élèves de l’École des Beaux-Arts, AJ 52 370.

78 Lettre à C. Risler, 31 décembre 1918 (Archives de la SADG, Dossier Krafft) ; cité par Marie-Jeanne Dumont, « L’École des Beaux-Arts et la création des écoles régionales d’architecture », dans Anne-Marie Châtelet et Franck Storne (dir.), Des Beaux-Arts à l’Université, enseigner l’architecture à Strasbourg, op. cit., p. 20-21.

79 François Uberfill, La société strasbourgeoise entre France et Allemagne (1871-1924), op. cit., p. 265‑287.

80 Sur l’histoire de l’école régionale d’architecture de Strasbourg, voir Anne-Marie Châtelet et Franck Storne (dir.), Des Beaux-Arts à l’Université, enseigner l’architecture à Strasbourg, op. cit.

Illustrations

Figure 1 : Graphique détaillé de l’évolution du nombre des professionnels d’architecture à Strasbourg 1824-1920

Citer cet article

Référence papier

Shahram Hosseinabadi, « Construire à Strasbourg : architectes et avatars (1824-1914) », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 3 | 2013, 29-48.

Référence électronique

Shahram Hosseinabadi, « Construire à Strasbourg : architectes et avatars (1824-1914) », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [En ligne], 3 | 2013, mis en ligne le 22 septembre 2023, consulté le 29 mars 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=417

Auteur

Shahram Hosseinabadi

Shahram Hosseinabadi est docteur en histoire de l’architecture et architecte.

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