Auteurs : Maïta Stébé https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=598 Publications de Auteurs Maïta Stébé fr 0 La photographie vernaculaire, un point aveugle de l’histoire de la discipline https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=627 La photographie est à la fois un médium artistique ainsi qu’une technique de création d’image accessible à tous·tes. Les usages qui en sont faits sont nombreux et dépassent largement le cadre de l’art. Afin de désigner ce pan des pratiques photographiques sans visée artistique, l’historien de la photographie Clément Chéroux a proposé une définition de la notion de vernaculaire appliquée à cette discipline. Elle s’articule autour de trois caractéristiques : l’attache à un lieu, la dimension utilitaire et l’altérité face à l’art. Qu’elles soient réalisées par des amateur·ices dans le cadre familial, qu’elles relèvent d’un contexte professionnel ou d’un souci de documentation, ces formes visuelles ont largement inspiré les artistes. Les productions vernaculaires ont pourtant longtemps constitué un impensé des institutions qui célèbrent la photographie. Directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris, Clément Chéroux a auparavant été chief curator au MoMA de New York (2020-2022), senior curator au San Francisco Museum of Modern Art (2017-2020), conservateur puis chef de service au Centre Pompidou (2007-2016). Il est historien de la photographie et docteur en histoire de l’art. Clément Chéroux a été le commissaire d’une trentaine d’expositions et a publié, comme auteur ou directeur d’ouvrage, plus d’une quarantaine d’ouvrages sur la photographie et son histoire. mer., 28 juin 2023 10:20:54 +0200 mar., 24 sept. 2024 15:07:19 +0200 https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=627 Les images zombies, des émulsions altérées révélatrices d’une multiplicité de strates temporelles https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=596 La métaphore fantastique est ici mobilisée pour désigner le statut in limbo d’images dont la matérialité témoigne d’une mutation. On les nommera zombies par analogie entre plusieurs de leurs caractéristiques et celles de ces créatures surnaturelles : leur statut de revenantes, leur positionnement au croisement de deux états et la présence de stigmates d’altération de leur corps. Elles sont le résultat de démarches d’exhumation dans des fonds publics ou privés, dont nous citerons trois cas. À partir d’archives du cinéma, Éric Rondepierre a extrait des photogrammes touchés par l’humidité où les personnages des films semblent interagir avec le soulèvement de la pellicule (Précis de décomposition, 1993-1995). Luce Lebart, alors responsable entre 2011 et 2016 des collections de la Société Française de Photographie, réhabilite les défaillances de la conservation dans une édition où la moisissure se répand sur les sujets des compositions (Mold is Beautiful, 2015). Enfin, Thomas Sauvin récolte des négatifs voués à la destruction pour recréer un récit de la Chine de la deuxième moitié du xxe siècle (Beijing Silvermine, depuis 2009). Dans l’ensemble de sa collection, les clichés victimes de l’usure du temps ont une place spécifique. Cet article s’intéressera au lien de proximité entre la photographie et l’expérience du temps, que les perturbations visibles sur les émulsions des images zombies exacerbent. lun., 26 juin 2023 13:45:17 +0200 mar., 24 sept. 2024 14:11:56 +0200 https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=596