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Pourquoi un discours de réforme passe-t-il par l’invocation de modèles étrangers ? La pratique est-elle ancienne ? Comment sont choisis ces modèles ? Quels sont leurs usages ? Le procédé est-il efficace ? Voici les questions auxquelles voudraient répondre les différents articles de ce numéro de Source(s) en s’inscrivant dans une historiographie sur la France qui s’est intéressée depuis longtemps à la question de l’importation de modèles. Cet intérêt s’explique par une histoire nationale qui a vu se succéder de vifs débats autour du modèle italien dans la Renaissance française1, de l’influence de l’Angleterre sur la révolution industrielle en France2, et enfin de l’américanisation supposée de la France de l’entre-deux guerres et surtout de l’après Seconde Guerre mondiale3.

Les réflexions historiographiques sont d’autant plus dynamiques qu’elles ont connu un renversement dans leur approche. Pendant longtemps, les historiens se sont appliqués à prendre position dans les disputes initiées par les contemporains eux-mêmes : le modèle italien était-il insurpassable ou bien le génie français avait-il puisé en lui-même les ressources à l’origine de la Renaissance4 ? De telles questions sont, depuis quelques décennies déjà, devenues obsolètes et peu à peu, ces efforts pour identifier ce qui relevait de chaque spécificité nationale ont été réorientés vers la recherche des transferts et des échanges. Le schéma diffusionniste a été définitivement abandonné dans tous les cas évoqués, au profit d’une description serrée des réseaux transnationaux d’expertise et l’analyse des caractéristiques des passeurs5. Même si les transferts impliquent deux aires culturelles distinctes, aucune d’elles ne représente un ensemble homogène et encore moins originel, puisqu’elles sont « le résultat de déplacements antérieurs6 ».

Les articles de ce numéro s’inscrivent dans ce contexte et montrent à quel point il est difficile – et souvent vain – de chercher une origine nationale définie à un mouvement. Ainsi, l’influence du Mouvement moderne dans l’urbanisme français des années 1950, étudiée par Gauthier Bolle, ne relève pas d’un modèle national, pas plus que la notion d’exotisme, telle que l’analyse Aziza Gril-Mariotte, ne renvoie à un pays particulier7. Catherine Kikuchi montre même comment est élaboré, en particulier à travers la figure d’Alde Manuce, un idéal d’imprimeur humaniste, « aveugle à l’origine de [celui-ci] ».

Cependant, les mêmes historiens qui mettent au jour les courants transnationaux doivent aussi rendre compte des discours des acteurs qu’ils étudient. Or ceux-ci ne cessent de faire référence à des identités nationales qui leur permettent de promouvoir ou de critiquer des évolutions ou des réformes : les discours anti-américains en constituent une des nombreuses illustrations possibles8. C’est pourquoi on en est venu à distinguer les pratiques, transnationales, des représentations, nationales9. Il ne s’agit pas de renouer avec une histoire des mentalités qui opposerait celles-ci à des réalités sociales et économiques, mais, dans la logique de l’histoire des représentations, de montrer les décalages et les contradictions qui existent entre les phénomènes d’hybridation qui gouvernent largement les pratiques et les discours nationaux qui répondent à des préoccupations différentes.

Utiliser l’histoire des représentations permet ainsi d’être attentif à la façon dont s’entrelacent dans les discours des éléments issus de l’observation de pratiques étrangères et des stéréotypes. Ces derniers présentent une importance particulière en raison de leur permanence dans les représentations à partir de la toute fin du Moyen Âge européen. C’est en effet le moment où on observe les premiers signes d’une constitution des identités nationales10 qui dessinent leurs contours par comparaisons constantes de types nationaux. Les stéréotypes ethniques hérités de l’Antiquité s’enrichissent alors de ceux accolés aux principales nations qui s’affrontent dans l’Europe moderne, Anglais, Français, Italiens, Espagnols, Hollandais et Allemands11. Constamment présents dans les discours sur l’étranger, ces stéréotypes n’en subissent pas moins des modifications importantes, voire des inversions – le courage espagnol du xvie siècle se transforme en vanité ou en cruauté à partir du xviiie siècle, moment où ils sont à peu près fixés. Ils conservent cependant suffisamment de souplesse pour influencer par exemple les relations politiques entre la France et l’Angleterre jusqu’au début des années 196012.

Aussi riche soit-elle, cette analyse des stéréotypes fait courir le risque de reléguer les différences nationales dans la pure subjectivité, une conséquence contre laquelle les promoteurs de l’histoire des représentations mettaient en garde13. De fait, même si l’utilisation de stéréotypes par des hommes politiques ou par des experts est prise en compte, elle semble relever d’une part d’irrationnel, d’un « imaginaire » qui peut être d’ailleurs particulièrement sensible à des opérations de communication voire de propagande14. Dépassant cette lecture, certains historiens ont donc insisté sur les usages qui étaient concrètement faits de ces stéréotypes. A ainsi été étudiée la façon dont les ingénieurs au xixe siècle ont identifié des approches nationales dans leur métier pour mieux valoriser l’importance de leur expertise : les ingénieurs allemands ont ainsi pu développer des discours opposant l’ingénieur français qui, pour chaque nouvelle locomotive, repart d’une feuille blanche, à son homologue américain qui se satisfait des quelques modèles qu’il maîtrise parfaitement. Cette déclinaison professionnelle de stéréotypes nationaux – le Français artiste, l’Américain trop pragmatique – est naturellement destinée ici à valoriser le juste milieu que représenteraient les ingénieurs allemands15. Le plus souvent, le stéréotype se glisse dans un discours plus général sur la compétition internationale, incarnée par des homologues étrangers dont les compétences célébrées doivent stimuler l’orgueil national16 : parfois, le stéréotype est si bien intégré qu’une référence suffit, sans même qu’il soit besoin de la justifier.

Ce dernier exemple montre en même temps que ces représentations stéréotypées ne relèvent pas seulement de la valorisation de soi et alimentent aussi un discours de réforme, sans que l’on puisse véritablement distinguer les deux. C’est alors que la notion de modèle peut servir à décrire cette approche particulière de la réalité étrangère. L’histoire des techniques17 présente différents exemples d’utilisation de ces modèles, mais aussi et peut-être surtout l’histoire intellectuelle et politique. Lucette Le Van Lemesle s’est employée à montrer comment les économistes français ont cherché dans l’argument anglais le moyen de défendre les principes de leur nouvelle discipline avant, toujours au nom de celle-ci, de mettre à distance le modèle anglais, accusé de nourrir la misère sociale18 : dans ce second temps, le modèle risque d’autant plus de se transformer en contre-modèle que la réduction du décalage économique de la France par rapport à l’Angleterre semble rendre le modèle anglais inutile. L’histoire des idées de réforme au xviiie siècle a aussi fourni des cas d’étude de cette fonction de modèle : Édouard Tillet a montré comment les philosophes français se sont efforcés de trouver, d’abord en Angleterre, à partir de 1748 et la parution de L’Esprit des Lois, puis aux États-Unis dans les années 1775-1780, des modèles à opposer à la monarchie absolue19. Le travail d’Arnault Skornicki sur le patriotisme anglais comme source d’inspiration pour les Français vient compléter cette analyse, puisqu’il montre comment fut construit un « référent britannique » qui a permis non seulement de critiquer l’ordre politique « dans des formes acceptables », mais surtout de développer l’idée d’un patriotisme détaché de la personne du Roi20.

L’article d’A. Skornicki provient d’un numéro de la Revue française de science politique qui a publié en 2009 un dossier sur « L’Étranger ou la question des modèles et transferts ». Les sciences politiques se sont en effet particulièrement intéressées à la question de l’usage des modèles, théorisant la question sous le terme de « policy transfer », une pratique particulièrement valorisée dans la politique actuelle. L’enjeu est de comprendre comment sont constitués ces modèles qui tournent ensuite dans les débats et sont utilisés à des fins parfois contradictoires. A cet égard, la référence aux pays nordiques représente un cas exemplaire21, d’autant plus que, depuis plusieurs décennies, les États concernés utilisent eux-mêmes leur statut de modèle pour développer une diplomatie publique22.

Reste que les frontières entre sciences politiques et histoire sont, en la matière, très floues. La construction du modèle suédois a aussi fait l’objet d’études historiques, comme celle de Jenny Andersson23, qui montre comment, en Suède, les différents partis politiques en sont venus à définir l’identité nationale par rapport au « modèle suédois » tel qu’il a été promu à l’étranger. Plus généralement, tout un champ des études historiques, malheureusement non présent dans ce numéro de Source(s), s’est emparé récemment de ce thème : l’histoire des politiques de développement, qui s’enrichit et se diversifie depuis le début des années 2000, a mis en lumière les mécanismes qui ont conduit les sciences sociales, à partir des années 1930, mais surtout après 1945, à se mettre au service des politiques de développement prônées par les grandes puissances comme par les organisations internationales24. Non seulement elles ont mis au point des outils de comparaison systématiques et ont identifié des modèles à suivre, mais elles ont diffusé ces méthodes bien au-delà de la sphère du développement. Ce sont précisément ces évolutions qui expliquent l’intérêt des sciences politiques pour les pratiques actuelles d’évaluation des politiques publiques fondées sur la comparaison.

Les articles de ce numéro de Source(s) viennent donc nourrir à la fois un contexte historiographique très riche, mais aussi une réflexion plus large des sciences sociales en permettant de tirer un certain nombre de conclusions.

Comment sont choisis les modèles ? Si leur sélection répond souvent à la reconnaissance d’une supériorité politique ou économique, dans une logique de rattrapage, notre hypothèse était que ce schéma n’était pas universel. Choisir la puissance dominante comme modèle expose en effet à l’accusation de renforcer la domination de celle-ci en se plaçant résolument dans son orbite : tel a été le procès fait à l’« américanisation ». L’autre critère de choix est alors celui de l’alternative au modèle représenté par la puissance dominante. Parmi différents exemples, on peut citer le Zollverein invoqué en Amérique latine pour combattre le libre-échangisme anglais triomphant, la constitution américaine célébrée par les libéraux allemands des années 1820 contre la Révolution française ou, de nouveau, les pays scandinaves portés aux nues par les social-démocraties européennes à partir des années 1970.

Ce schéma ne se retrouve qu’imparfaitement dans les articles présentés. Dans deux cas, le modèle retenu correspond à la puissance dominante de l’époque, mais les raisons de ce choix et les usages qui en sont faits se révèlent particulièrement complexes. Éric Hassler explique ainsi que le choix du modèle versaillais s’inscrit dans un jeu d’équilibres diplomatiques : la cour de Bavière marque son émancipation de l’influence autrichienne et son alliance avec la France par l’adoption d’un modèle curial français – au reste très aménagé. Dans les années 1950, si certains architectes français choisissent de revendiquer un modèle américain de shopping centers pour la construction de centres commerciaux, leur démarche s’inscrit bien moins dans un processus d’« américanisation » que dans une recherche générale de renouvellement qui s’appuie sur des modèles étrangers, parmi lesquels le modèle brésilien d’Oscar Niemeyer se distingue : Gauthier Bolle rappelle en effet que celui-ci joua un rôle important pour acclimater en France certaines des principales idées de Le Corbusier.

Dans les autres articles, le modèle est choisi sur des critères de supériorité technique, dont le caractère indiscutable fait aussi la fragilité : l’imprimeur allemand n’est reconnu comme modèle que le temps que sa technique soit assimilée par d’autres. L’industrie anglaise de l’indiennage fait l’objet d’espionnage de la part des Français, mais dans un contexte de rivalités permanentes. Enfin, si la Compagnie des Indes orientales est désignée comme le modèle à suivre par les publicistes espagnols qui se veulent conseillers de l’État, c’est pour que l’Espagne puisse retrouver les moyens financiers nécessaires pour vaincre les Hollandais. Ces différents cas montrent qu’on a affaire bien moins à un modèle général qu’à un rival direct dont il faut prendre les armes pour mieux le combattre.

Les modes de formation et de diffusion des modèles sont variés et correspondent à des thèmes et à des pratiques bien ancrés dans chaque période, comme celui de la translatio développé par Catherine Kikuchi, celui de l’espionnage industriel, utilisé par Aziza Gril-Mariotte ou du voyage d’études évoqué par Gauthier Bolle. Ils ont en commun l’échange de pratiques et la circulation des hommes, telle qu’elles ont été étudiées par l’histoire transnationale, et prouvent une fois de plus que celle-ci peut parfaitement s’accommoder d’une réflexion sur la réception de modèles étrangers vus comme des outils de réforme. Que l’on songe à l’importance des voyages non seulement pour apprendre ou développer des contacts, mais aussi pour réaffirmer sa propre identité professionnelle et nationale25. Cette dimension rhétorique est évidente quand le modèle est promu par les livres et les revues, comme ce fut le cas pour les modèles de cour, les réformes éducatives étudiées par Suzon Walin ou les réflexions urbanistiques. Dans tous les cas, ces modèles sont proposés par des professionnels, légitimés par leur expertise mais qui, précisément en raison de celle-ci, tiennent à intégrer le modèle étranger dans une réflexion qui leur demeure propre. De façon un peu surprenante, aucun des articles ne montre le processus d’utilisation en trois temps du modèle, tel que Lucette Le Van Lemesle ou Arnault Skornicki ont pu l’identifier, la promotion, la mise à distance et, finalement, le dépassement, voire le rejet26. En revanche, deux études montrent comment des modèles non revendiqués peuvent avoir une influence considérable : les imprimés anglais sont étudiés avec le plus grand soin, reproduits, parfois adaptés, mais naturellement sans jamais que les industriels français reconnaissent ces emprunts. Plus frappant encore, Gauthier Bolle montre que le véritable modèle américain est un modèle économique : il s’agit de l’agence d’architectes conçue comme un « véritable organe de production industriel », une transformation majeure du métier qui se fait en dehors de tout discours de réforme.

Que ce soit en réaction à la promotion d’un modèle étranger ou parce que ses propres promoteurs jugent stratégique de relativiser celui-ci, l’affirmation d’une voie nationale, sous diverses formes, fait partie du processus d’appropriation d’un modèle étranger. Les architectes français en fournissent un bel exemple, alors même qu’ils se confrontent aux courants internationaux et au modèle américain. Ils sont certes animés par la conviction qu’il faut panser les blessures laissées par la Seconde Guerre mondiale en réaffirmant une supériorité française. Surtout, la conviction d’avoir eux-mêmes un modèle à proposer aux autres pays se nourrit de la présence de nombreux étudiants étrangers, qui semble authentifier l’existence d’une manière française originale. L’étude d’Alexandre Dupont illustre parfaitement la promotion de voies nationales dans un jeu de miroirs avec les modèles étrangers. Dans l’Espagne du xixe siècle, le thème d’une voie nationale est central dans les multiples discours de réforme qui cherchent à combattre le retard économique – et, pour certains, politique et culturel – qui marque le pays. Promouvoir les modèles anglais et français, tout en soulignant la nécessité de les adapter au contexte espagnol, était un choix naturel pour les libéraux. Beaucoup plus intéressant est le choix d’une partie des conservateurs de reprendre à leur compte en la retournant l’image stéréotypée et négative de l’Espagne qui circulait dans la littérature étrangère : ici, il n’est pas simplement question d’affirmer la spécificité d’une voie nationale par rapport au modèle libéral étranger, mais bien de revendiquer un rôle de modèle alternatif à l’échelle de l’Europe, dans un renversement dont il n’existe que peu d’exemples.

Pour finir, comment expliquer que certains exemples étrangers proposés en modèle échouent à servir de référence dans les débats ? Jean-Noël Sanchez et Suzon Walin ont mis cette question au cœur de leurs études et leurs conclusions invitent à explorer le contexte qui a vu naître cette demande de modèle. Dans le cas espagnol, l’échec vient d’un déséquilibre entre les parties favorables ou défavorables à la réforme induite par le modèle : ce sont les milieux préoccupés par le sort de l’État qui ont recommandé de s’inspirer des méthodes de la Compagnie des Indes Orientales Néerlandaise afin que les finances publiques bénéficient du commerce du clou de girofle. Cependant, non seulement beaucoup de ceux qui prônent le modèle néerlandais ne sont pas au centre de l’État, mais ce dernier fait preuve d’une volonté bien insuffisante face à la détermination des commerçants aux intérêts bien identifiés et homogènes. Le cas examiné par Suzon Walin est tout à fait différent, puisqu’il montre que le succès d’un modèle dépend à la fois du moment auquel il apparaît dans le débat et de la présence de modèles concurrents. Enfin, son étude amène à relativiser la notion d’échec : certes, le modèle de Summerhill est rejeté par les experts et ne connaît guère d’efforts d’adaptation en France, mais il s’impose comme une référence incontournable dans les débats. Dans le cas espagnol, réflexion théorique et volonté politique se sont révélées impuissantes à partir du moment où le modèle proposé allait à l’encontre des intérêts des milieux concernés. Dans le cas français, le modèle arrive trop tard, alors que les termes du débat d’experts – largement marxistes – sont déjà posés. Ces différences montrent à quel point, bien plus que l’adaptabilité d’un modèle étranger à une identité nationale, ce sont les modalités concrètes qui doivent être examinées pour expliquer la réussite ou l’échec de sa réception.

Notes

1 Fernand Braudel, Le modèle italien, Paris, Arthaud, 1989. Return to text

2 François Crouzet, De la supériorité de l’Angleterre sur la France : l’économique et l’imaginaire, xviie-xxe siècle, Paris, Perrin, 1985. Return to text

3 Olivier Dard et Hans-Jürgen Lüsebrink (éd.), Américanisations et antiaméricanismes comparés, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2008. Return to text

4 Henri Zerner et Marc Bayard (dir.), La Renaissance en France, renaissance française ?, Paris/Rome, Somogy/Académie de France à Rome, 2009. Return to text

5 Par exemple : Daniel T. Rodgers, Atlantic Crossings : Social Politics in a Progressive Age, Cambrigde (Mass.)/Londres, Belknap Press of Harvard University Press, 1998. Outre ses qualités propres, le mérite de ce livre a été de convaincre les historiens spécialistes de ce thème, de part et d’autre de l’Atlantique, de l’importance de cette approche transnationale pour leurs recherches. Return to text

6 Michel Espagne, « La notion de transfert culturel », Revue Sciences/Lettres, n° 1, 2013 [en ligne : https://journals.openedition.org/rsl/219]. Return to text

7 Ceci n’est pas toujours le cas, comme le montre par exemple Vanessa Alayrac-Fielding, La Chine dans l’imaginaire anglais des Lumières, 1685-1798, Paris, Presses Universitaires de l’Université Paris-Sorbonne, 2015. Return to text

8 Philippe Roger, L’Ennemi américain. Généalogie de l’anti-américanisme français, Paris, Éd. du Seuil, 2002. Return to text

9 Liliane Pérez, « Technique, économie et politique entre la France et l’Angleterre (xviiie-xixe siècles) », dans Patrice Bret, Irina Gouzévitch et Lilane Pérez (dir), Les techniques et la technologie entre la France et la Grande-Bretagne xviie-xixe siècles, Paris, Centre de documentation d’histoire des techniques (« Documents pour l’histoire des techniques », n° 19), 2010, p. 9-29. Return to text

10 Si la notion de nation n’est guère discutée à partir du xviiie siècle, quelles que soient les positions prises par les différentes historiographies sur le degré de conscience nationale développée par les populations, elle est beaucoup plus discutée pour les périodes antérieures. Blaise Wilfert-Portal, « Nation et nationalismes », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia et Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies, II. Concepts et débats, Paris, Gallimard, 2010. Return to text

11 Jean-François Dubost, « Les stéréotypes nationaux à l’époque moderne (vers 1500-vers 1800) », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée. t. 111, n° 2, 1999, p. 667-682. Return to text

12 Agnès Tachin, « La Grande-Bretagne dans l’imaginaire français à l’époque gaullienne », Revue historique, n° 638, 2006, p. 335-354. Return to text

13 Roger Chartier, « Le monde comme représentation », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 44e année, n° 6, 1989, p. 1505-1520. Return to text

14 Ariane d’Angelo, Promouvoir la RFA à l’étranger. L’exemple de la France (1958-1969), Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2018. Return to text

15 Kess Gispen, New Profession Old Order : Engineers and German Society, 1815-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 2002 (réed.). Return to text

16 André Grelon, « Du bon usage du modèle étranger : la mise en place de l’École centrale des arts et manufactures », Bulletin de la Sabix, n° 26, 2000, p. 47-52. Le modèle anglais est mentionné dans le premier paragraphe du prospectus en faveur de la création de l’École centrale, alors même qu’il n’existe aucun équivalent outre-Manche à ce type de formation. Il s’agit donc moins d’un modèle que de l’invocation d’un problème, la supériorité économique et technologique de l’Angleterre, qui conduit entre autres à faire venir à grands frais des techniciens anglais. Return to text

17 Plusieurs exemples sont proposés par L. Pérez, « Technique, économie et politique… », op. cit. Return to text

18 Lucette Le Van Lemesle, « Les économistes français et l’usage des modèles étrangers », Revue d’histoire du xixe siècle, n° 23, 2001, p. 73-86. Return to text

19 Édouard Tillet, La Constitution anglaise, un modèle politique et institutionnel dans la France des Lumières, Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2001. Return to text

20 Arnault Skornicki, « England, England. La référence britannique dans le patriotisme français au 18e siècle », Revue française de science politique, vol. 59, 2009, p. 681-700. Return to text

21 Yohann Aucante, « La chasse au modèle : l’État social suédois en science politique », Raisons politiques, n° 6, 2002, p. 117-133. Return to text

22 Carl Marklund et Klaus Petersen, « Return to sender - American Images of the Nordic Welfare States and Nordic Welfare State Branding », European Journal of Scandinavian Studies, vol. 43, n° 2, octobre 2013, p. 245-257. Return to text

23 Jenny Andersson, « Nordic Nostalgia and Nordic Light : the Swedish model as Utopia 1930-2007 », Scandinavian Journal of History, vol. 34, n° 3, 2009, p. 229-245. Return to text

24 Frederick Cooper et Randall Packard (éd.), International Development and the Social Sciences. Essays on the History and Politics of Knowledge, Berkeley, University of California Press, 1997 ; Nick Cullather, The Hungry World : America’s Cold War Against Poverty in Asia, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2010 ; Matthias Schmelzer, « “Expandiere oder Stirb.” Wachstumsziele, die OECD und die Steigerungslogik wirtschaftlicher Expansion », Geschichte und Gesellschaft, vol. 41, 2015, p. 355-393. Return to text

25 Séverine Antigone Marin, L’apprentissage de la mondialisation. Les milieux économiques allemands face à la réussite américaine (1876-1914), Bruxelles, PIE Peter Lang, 2012, chap. 5. Return to text

26 L. Le Van Lemesle, « Les économistes français… », op. cit.. ; A. Skornicki, « England, England… », op. cit.. ; Séverine Antigone Marin, « Le commis-voyageur allemand : une image mythifiée dans la France de 1900 », Entreprises et Histoire, n° 66, avril 2012, p. 177-194. Return to text

References

Bibliographical reference

Séverine Antigone Marin, « Présentation », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 13 | 2018, 7-14.

Electronic reference

Séverine Antigone Marin, « Présentation », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [Online], 13 | 2018, Online since 25 septembre 2023, connection on 11 décembre 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=185

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