Texte

Lorsque Þorbjǫrg, la célèbre prophétesse, se présenta à Herjólfsness, une des fermes de la colonie scandinave du Groenland, elle demanda à Guðríðr de l’assister dans ses pratiques divinatoires. Guðríðr finit par accepter, non sans hésitation, car elle considérait que celles-ci s’accordaient mal à la foi chrétienne, à laquelle elle s’était récemment convertie. Guðríðr put pourtant réciter le poème nécessaire au rituel, qu’elle connaissait parfaitement, ce pourquoi la prophétesse la remercia. Ce célèbre épisode qui se trouve au chapitre 4 de la Eiríks saga inn rauða est l’une des descriptions les plus détaillées de pratiques magiques au sein du corpus littéraire islandais médiéval. Il rend compte de la nature ambiguë de ces pratiques qui tiennent à la fois du licite et de l’illicite, de la norme et de la marginalité, du paganisme et du christianisme et qui se trouvent à l’intersection de très nombreuses problématiques de recherche, interrogeant entre autres les rapports politiques, sociétaux, le genre en Islande et Scandinavie médiévale. Dans ce numéro sont rassemblés des articles qui s’intéressent à la représentation des agents de la magie dans les textes littéraires du xiiie au xve siècle ; il s’agit de la publication des actes de la journée d’étude internationale « Agents imaginés de la magie », qui a eu lieu en Sorbonne en novembre 2021, fruit d’une collaboration entre Sorbonne Université et l’université de Strasbourg. Cette journée a été l’occasion d’explorer les conceptualisations de la magie dans les imaginaires qui sous-tendent la pensée des auteurs médiévaux ; de se demander plus largement ce que nous disent ces textes des sociétés qui les ont produits. Ces textes médiévaux, principalement les sagas, présentent une grande diversité de récits, situations et personnages, depuis des scènes réalistes qui décrivent la gestion de grandes propriétés agricoles jusqu’aux récits de voyages merveilleux dans le monde des géants. On y trouve également des rivalités politiques entre chefs, évêques ou rois, des explorations de régions lointaines, des combats contre des dragons et des berserkir. L’individu ici nommé « agent de la magie », que nous préférons aux termes plus ambigus et connotés tels que « sorcier » ou « magicien », est un personnage-type récurrent de cette littérature, que l’on retrouve dans des récits fantastiques telles que les sagas légendaires mais aussi, de manière plus surprenante, dans des textes plus réalistes comme les sagas des Islandais. Ce personnage peut être un homme, une femme, un étranger, ou même un être non-humain ; membre rejeté de sa communauté ou reconnu pour sa sagesse et ses bons conseils, il peut être selon les cas l’ami ou l’ennemi du protagoniste. Il apparaît sous des formes très diverses et endosse des fonctions variées selon les récits. Le terme d’agent de la magie permet de décrire ces personnages d’une manière neutre. Il a été popularisé par François-Xavier Dillmann, dans son étude fondatrice Les Magiciens dans l’Islande ancienne (Dillmann 2006). Cet ouvrage avait l’ambition d’étudier les représentations sociales et conceptions sociétales de la magie dans la société islandaise. Les articles rassemblés ici, en revanche, ne s’intéressent qu’aux questions de représentations littéraires, en partie pour éviter les insolubles problèmes méthodologiques liés à l’utilisation de textes médiévaux pour étudier les premiers temps de la colonisation et l’âge viking. Le terme d’« agent » est purement descriptif et permet d’éviter certains biais ainsi que les jugements moraux qui peuvent être associés aux termes médiévaux ou modernes. Il permet également de restreindre la définition des pratiques magiques aux actes intentionnels. Dans les sources norroises, les agents de la magie sont souvent présentés comme des marginaux. Cette marginalité revêt des formes très diverses en fonction de caractéristiques telles que le genre, la classe sociale, l’origine ethnique, l’affiliation politique, etc. Les agents peuvent aussi bien être de dangereux étrangers, comme Ǫgmundr Eyþjófsbani de la Ǫrvar-Odds saga (La saga d’Oddr aux flèches), des séductrices, comme Snæfríðr dans la Haralds saga Hárfagra (La saga de Haraldr à la belle chevelure), le protagoniste éponyme de la Egils saga (Saga d’Egill) ou même le narrateur de certains poèmes eddiques comme Hávamál (Dits du Très-Haut). S’intéresser à ces personnages permet d’observer de manière privilégiée les représentations de la marginalité dans les sources norroises, et ainsi participer en creux aux discussions scientifiques sur le sentiment d’identité en Islande médiévale. La magie est une catégorie conceptuelle qui fait référence à un ensemble de pratiques jugées irrationnelles, qui s’oppose à des formes de savoir socialement acceptables comme la connaissance religieuse ou scientifique. L’usage du concept de magie reflète en réalité les mentalités médiévales et n’est pas une description fidèle des coutumes pré-chrétiennes que les auteurs médiévaux entendent décrire.

Les sources norroises contiennent un vocabulaire varié pour évoquer la magie et ceux qui la pratiquent. Les termes latins habituels (magia, maleficus) ne sont jamais utilisés par les auteurs norrois. Les agents de la magie y sont décrits par des termes en langue vernaculaires. Par exemple, les auteurs scandinaves insistent sur le grand savoir des agents de la magie. On retrouve dans leurs descriptions des termes tels que kunnasta (savoir) et son dérivé fjǫlkynngi ou encore fróðr (sage). D’autres thèmes importants reviennent régulièrement comme celui du galdr (chant) des agents de la magie ou de leur capacité à pratiquer le trolldómr (l’illusion), etc. (Raudvere 2003, Dillmann 2006, Jakobson 2008, Korecká 2019). La magie est souvent décrite comme un ensemble de connaissances exceptionnelles et secrètes qui permettaient aux individus d’acquérir un pouvoir qu’ils n’auraient pas dû détenir (Raudvere 2002, Mitchell 2011). Elle réside en dehors des structures sociales et légales ; accuser une personne de la pratiquer participe d’un discours d’aliénation et sert processus de marginalisation, où l’autre représente une menace à l’ordre chrétien (Korecká 2019 : 12, 17). En revanche, il n’est pas question de forces diaboliques ou de pactes avec le diable à l’époque médiévale dans les sources scandinaves (Mitchell 2003). Malgré son très fort ancrage dans les conceptions chrétiennes, les récits islandais diffèrent ainsi légèrement de leurs contreparties européennes. Les recherches antérieures sur la magie dans les sources norroises se sont concentrées sur des approches historiques ritualistes et sur la recherche d’hypothétiques échos pré-chrétiens contenus dans ces récits. Les premières études sur le sujet remontent au xixe siècle (Fritzner 1877, Finnur Jónsson 1892). En 1935, Dag Strömbäck publie la première étude philologique et folkloristique qui prend en compte l’ensemble des sources mentionnant le rituel du seiðr. Les études sur la question se sont diversifiées depuis la fin du xxe siècle. Pour l’histoire des religions, les travaux de Catharina Raudvere (Raudvere 2002, 2003) mettent en avant l’importance de distinguer deux niveaux de lecture dans nos sources écrites, celui de la religion pré-chrétienne, et celui de la manière dont la société médiévale islandaise a conceptualisé cette religion. Les textes littéraires ont également fait l’objet d’études qui questionnent les ambiguïtés de genre de ceux qui sont amenés à pratiquer la magie, notamment les travaux de Jenny Jochens (Jochens 1996) et Jóhanna Katrín Friðriksdóttir (Friðriksdóttir 2009). Dans sa monographie Magic and Kingship in Medieval Iceland: The Construction of a Discourse of Political Resistance, Nicolas Meylan présente l’utilisation de la magie comme un outil discursif au sein du texte, porteur d’un message politique qui vise à critiquer l’hégémonie norvégienne sur la société islandaise (Meylan 2014). Plus récemment, Lucie Korecká a étudié le vocabulaire lié à la magie et cherché à en déduire les conceptualisations afférentes dans l’Islande médiévale (Korecká 2019). La magie n’est plus alors considérée comme un écho tardif d’un passé païen, mais possède sa propre pertinence dans le contexte spécifique du xiiie siècle. Toutes ces études prennent en compte les différences entre les pratiques historiques et leurs représentations littéraires. Cette distinction cruciale entre réalité et représentation littéraire se trouve être au cœur des communications du présent numéro. Les articles rassemblés ici mettent en évidence plusieurs points d’importance. Le premier est la question de la définition même de la magie, que ce soit en tant que catégorie utilisée par commodité par les chercheurs, ou pour les auteurs islandais eux-mêmes, qui nous pousse également à interroger la pertinence des catégorisations et la possibilité même de la généralisation quand il est question de magie. Les études de cas nous montrent l’existence d’usages très divers qui remettent en question les catégories usuelles utilisées par les spécialistes de la Scandinavie médiévale. Un autre objet de discussion qui revient dans tous les articles est la dimension sociale et politique portée par les agents de la magie. Ceux-ci participent toujours d’un discours politique, qu’il s’agisse d’un positionnement par rapport aux pouvoirs en place ou sur la place de l’individu dans l’ordre social. Cependant, la teneur du message diffère en fonction des textes, qui comportent des nuances infinies.

Nous ouvrons ce numéro par un article de Nicolas Meylan (université de Lausanne) qui propose un retour sur la construction de la « magie » comme catégorie conceptuelle dans les sciences humaines, insistant sur le rôle fondateur des travaux de James George Frazer dans la dernière décennie du xixe siècle et son articulation spécifique dans la triade science-magie-religion. Cette triade conceptuelle a connu un grand succès et a malheureusement entraîné certains biais cognitifs qui ont pour effet de placer le chercheur dans une posture de domination, voire de mépris vis-à-vis de son objet de recherche, mais également de le pousser à plaquer une conception unique sur des sources très diverses. À l’aune de ces remarques, Nicolas Meylan propose ainsi sa propre analyse d’un problème qui a longtemps agité agité la recherche : pourquoi donc l’Ynglinga saga offre-t-elle une image positive d’Óðinn pratiquant le seiðr, alors que ce rituel est critiqué dans tous les autres textes dès lors qu’il est performé par un personnage masculin ?

Lucie Korecká (université Charles) analyse l’ensemble des agents de la magie présents dans le corpus des Íslendingasǫgur et met au jour un schéma par lequel ces pratiques servent un discours politique aux connotations différentes en fonction du genre. La magie est une forme de connaissance secrète et cachée, qui n’a pas de légitimation sociale. Lorsqu’elle est pratiquée par des hommes, elle est perçue comme une menace directe à l’ordre social qui doit être matée par l’autorité royale, son incarnation directe. Lorsqu’elle est pratiquée par des femmes, elle est présentée comme une forme d’empowerment, une manière de parvenir à ses fins lorsque les moyens usuels ont échoué. Il s’agit aussi pour certaines femmes du seul recours par lequel elles peuvent protéger elles-mêmes un ordre social mis à mal par des conflits.

Gaïa Perreaut (Sorbonne Université) s’intéresse à la Egils saga Skallagrímssonar et analyse les différentes manières par lesquelles magie et émotions sont liées dans le texte. Si les sagas sont réputées pour leur apparente froideur, le texte regorge en réalité d’énoncés qu’il faut interpréter comme des manifestations émotionnelles. Le recours à la magie peut être l’une de ces manifestations, et par-là, permet de porter un discours sur le licite ou l’illicite qui participe de la caractérisation des personnages et interroge le lecteur ou l’auditeur. Les pratiques magiques ne sont pas uniquement des réactions à certaines émotions, elles visent également à plonger les victimes dans l’état émotionnel désiré par l’agent. Elles peuvent également entraîner des conséquences néfastes non désirées sur les émotions de l’agent. Cet article met en avant des aspects de passivité inhérente souvent laissés de côté dans des conceptions où la magie est souvent vue comme une forme d’action ou d’empowerment.

Alessia Bauer (EPHE) s’intéresse à la magie runique. Les textes islandais présentent des personnages qui utilisent des runes à des fins magiques, les plus célèbres étant Sigrdrífa et Egill. En comparant les textes aux usages magiques connus par l’épigraphie runique continentale et au vu des spécificités des usages des runes en Islande, elle argumente en faveur de la thèse suivante : la magie runique telle qu’elle apparaît dans les textes islandais est une invention d’auteurs qui exotisent des pratiques ayant cours à l’étranger ou aux époques précédentes. Ces textes nous offrent de précieuses informations sur l’imaginaire des auteurs de sagas, mais ne doivent surtout pas être utilisés comme sources pour une connaissance historique sur les usages des runes à l’époque viking.

Francesco Sangriso (université de Gênes) analyse les interventions de l’ensemble des agents de la magie mentionnés dans la Óláfs saga Tryggvasonar d’Oddr Snorrason. Il montre comment ces différents personnages de prophétesses, sorciers, etc. participent tous à leur manière d’un discours qui visent à mettre en avant la sainteté du roi christianisateur. Les catégorisations habituelles ne permettent pas de comprendre ce texte où christianisme et pratiques magiques païennes ne sont pas opposés frontalement, mais s’entremêlent pour créer des parallèles bibliques qui identifient Óláfr au Christ. Cet article illustre ainsi parfaitement l’idée que les conceptualisations de la magie peuvent avoir des spécificités dans chaque texte et que les catégorisations générales empêchent plus que participent à la compréhension de textes précis.

Jules Piet (université de Strasbourg) compare la représentation des agents de la magie de la Heimskringla à celle des Gesta danorum. Les deux œuvres historiographiques ont souvent été comparées, notamment parce qu’elles laissent toutes les deux à Óðinn/Othinus un rôle dans la création des royaumes de Norvège et du Danemark. Cependant, si les épisodes impliquant des agents de la magie possèdent indubitablement des similarités de surfaces, lorsqu’ils sont chacun replacés au sein du contexte de l’œuvre, ils ne servent pas à véhiculer un même discours. Si Saxo se base sur la tradition savante européenne pour créer ses personnages de magiciens, ceux-ci peuvent se résumer à de dangereux étrangers. Au contraire, Snorri fait intervenir les agents de la magie à des moments clefs afin de porter un discours sur le pouvoir royal et ses limites.

Solveig Bollig (université d’Umeå) nous propose une dernière étude de cas, celle d’un texte moins connu, Þórhalls þáttr knapps, où elle analyse le rapport entre magie, paganisme et conversion au prisme du concept de l’« Autre ». Dans ce þáttr, le païen Þórhallr guérit de sa lèpre suite à sa conversion. Sa voisine, Þórhildr, qui porte un regard critique sur la nouvelle religion, parvient grâce à sa magie à mitiger les effets de la colère des dieux abandonnés. Ce texte présente un rapport entre magie et religion différent de celui décrit dans les précédents articles de ce numéro.

Ainsi, les contributions rassemblées dans ce numéro nous offrent de nouvelles perspectives enthousiasmantes sur les rapports entre magie et religion (chrétienne ou païenne) et mettent en exergue la complexité que ces questions peuvent prendre dans nos sources littéraires. Loin d’être un reflet de pratiques réelles, elles servent des stratégies discursives complexes qu’il importe d’analyser texte par texte pour en saisir les enjeux et les portées politiques, théologiques ou sociales. Toutes ces questions se cristallisent fréquemment autour de la figure de l’agent de la magie. S’il peut occasionnellement jouer un rôle marginal dans les récits, il est cependant presque systématiquement un signe au moyen duquel un narrateur prend position sur des questions plus larges.

Bibliographie

Dillmann, F.-X., 2006, Les Magiciens dans l’Islande ancienne : étude sur la représentation de la magie islandaise et de ses agents dans les sources littéraires norroises, Uppsala, Kungl. Gustav Adolfs Akademien för svensk folkkultur.

Jakobsson, Á., 2008, « The Trollish Acts of Þorgrímr the Witch: The Meanings of Troll and Ergi in Medieval Iceland », Saga-Book, vol. 32, p. 38-69.

Jónsson, F., 1892, « Um galdra, seið, seiðmenn og völur » in Jónsson, F., Guðmundsson, V., Melsteð, B. Th., Þrjár ritgjörðir, sendar ok tileinkaðar Herra Páli Melsteð, sögufræðingi og sögukennara, á áttatugasta fæðingardegi hans þ. 13. nóvember 1892, af þremur lærisveinum hans, Kaupmannahöfn, Nielsen & Lydiche, p. 5-28.

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Fritzner, J., 1877, « Lappernes Hedeneskab og Trolddomskunst sammenholdt med andre Folks, især Nordmændenes, Tro og Overtro », Historisk Tidsskrift, vol. 4, p. 135-217.

Jochens, J., 1996, Old Norse Images of Women, Philadelphia, Penn.

Korecká, L., 2019, Wizards and Words: The Old Norse Vocabulary of Magic in a Cultural Context, München, München Utz Verlag.

Meylan, N., 2014, Magic and Kingship in Medieval Iceland: The Construction of a Discourse of Political Resistance, Turnhout, Brepols.

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Strömbäck, D., 1935, Nordiska texter och undersökningar 5: Sejd: textstudier i nordisk religionhistoria, Stockholm, Hugo Gebers Förlag.

Citer cet article

Référence papier

Virginie Adam, Gaïa Perreaut et Jules Piet, « Présentation », Deshima, 18 | 2024, 7-14.

Référence électronique

Virginie Adam, Gaïa Perreaut et Jules Piet, « Présentation », Deshima [En ligne], 18 | 2024, mis en ligne le 04 décembre 2025, consulté le 05 décembre 2025. URL : https://www.ouvroir.fr/deshima/index.php?id=82

Auteurs

Virginie Adam

Laboratoire REIGENN – Sorbonne Université.

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