Un exemple de cheminement idéologique souterrain

DOI : 10.57086/cpe.1381

Notes de la rédaction

Cet article est paru initialement en 1998 : « Un exemple de cheminement idéologique souterrain », dans DELAMOTTE-LEGRAND Régine et GARDIN Bernard (travaux réunis par), Covariations pour un sociolinguiste. Hommage à Jean-Baptiste Marcellesi, Rouen, Publications de l’Université de Rouen, p. 93-100.

Texte

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L’histoire prend son départ dans la pièce du fond, sur cour, au troisième étage d’un immeuble bourgeois loué après-guerre par l’Université de Strasbourg, déjà à l’étroit dans ses locaux. Un bureau s’y trouve aménagé, auprès de l’une des deux fenêtres, où travaille la toute jeune débutante en recherche sur le bilinguisme que je suis alors. C’est la fin des années cinquante. Cette pièce n’est pas bien éclairée, elle sent la poussière, le papier, les livres. S’y trouvent en effet remisés des livres, en doubles rangées ou en piles, sur des rayonnages qui montent jusqu’à de très hauts plafonds. Ces demeures datent de la précédente période d’occupation allemande de l’Alsace, entre 1871 et 1918, elles furent construites dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, tout à proximité de la nouvelle université, alors la Johann Wolfgang Goethe Universität, Reichsuniversität Straßburg. On raconte que la maison dont je parle fut occupée par les nazis et que ce serait eux qui auraient fait faire ces immenses étagères. Je lis beaucoup : il y a là des trésors, des livres qui proviennent de l’ancien institut de philosophie de la période 1871-1914, ceux des tout premiers expérimentalistes, des tout premiers psychanalystes aussi. Pendant la période nazie, tous ces livres furent regroupés dans la bibliothèque de l’Institut für Psychologie und klinische Psychologie, avec de nouvelles acquisitions, couvrant la période entre 1918 et le début des années quarante. Quelle que soit leur période d’origine, tous les ouvrages portent le tampon avec l’aigle et la croix gammée.

Un nombre non négligeable d’ouvrages de l’entre-deux guerres concernaient le bilinguisme, et tout particulièrement celui des enfants allemands de l’étranger2. Le bilinguisme était néfaste pour eux : il les détachait de la langue-mère et de la mère-patrie, mais surtout il les rendait étrangers au Volksgeist3. Mais en 1945 aussi, l’on disait aux Alsaciens non seulement que « c’était chic de parler français » mais que le bilinguisme était néfaste pour les enfants, et surtout pour le développement de leur intelligence.

Parmi les livres lus à l’époque, en figure un à propos duquel j’avais fait une fiche de lecture bien documentée que j’ai ressortie en 1994, pour l’un des chapitres du livre que j’écris sur le mythe de la nocivité mentale du bilinguisme. L’auteur en est Heinrich Geissler, l’ouvrage fut publié en 1938 par Kohlhammer, à Stuttgart4, édité par l’Institut des territoires allemands à l’étranger5. Sur ma fiche de lecture, je note une vingtaine d’entrées. Sur le vocabulaire d’abord. Sur la quantité de termes construits avec Volk, peuple, tels que Volkskultur (culture du peuple), Volkskampf (lutte du peuple), volksfremd (étranger au peuple) mais aussi Entvolkung, Umvolkung, Rückvolkung, sortes de néologismes que je n’ai pas rencontrés récemment6, qui pourraient être traduits par éradication de l’appartenance de peuple, changement de l’appartenance de peuple, retour à l’appartenance de peuple, tous processus auxquels peuvent être soumis les Allemands de l’étranger. Dans le même ordre d’idée, j’ai noté que les colons allemands à l’étranger (die Gruppe der volksdeutschen Siedler im Auslande, Geissler, 1938 : 6), plus particulièrement ceux qui restaient établis comme paysans et avaient conservé leurs coutumes, représentaient une unité par le sang (blutmäßig) dans la mesure où ils ne s’alliaient qu’aux leurs dans leurs propres villages (Geissler, 1938 : 7). Même « sous la croûte de l’analphabétisme, à l’ère de la radio et de l’automobile, l’appartenance au peuple (Volkstum) peut rester conservée un certain temps à condition qu’elle soit fondée par le sang (blutmäßig) » (Geissler, 1938 : 8).

L’alémanité du peuple allemand (Volksdeutschtum) dans le vieux pays-souche est une alémanité restant (Restdeutschtum) des temps où les pays, qu’il habite aujourd’hui, faisaient partie de l’Empire allemand ou en étaient étroitement dépendants. En fait partie l’alémanité hors frontières (Grenzaußendeutschtum) ainsi l’Alsace et les districts allemands de Lorraine et de Belgique, le Schleswig du Nord et le Territoire de Memel, la Prusse Occidentale, la Posnie et la Haute-Silésie, toute l’alémanité des Sudètes, et plus loin celle des Alpes et des Préalpes. En fait aussi partie l’alémanité de frontière (Grenzlanddeutschtum) dans les pays de mélange linguistique et culturel, celle des Allemands en Suisse, au Luxembourg, au Burgenland et en Haute-Silésie, alors que les minorités habitant les États allemands centraux, avec leurs problèmes de langue, restent tout à fait hors de question. Enfin, en font aussi partie ces fragments de l’alémanité insulaire (Inseldeutschtum) européenne, dans la mesure où leur vie culturelle est déterminée par la ville et a des liens étroits avec la culture supérieure allemande de l’intérieur, comme dans les États Baltes et dans les Siebenburgen (Transylvanie)7.

 

À l’époque, je n’avais pas traduit tous les termes, me contentant de les copier en allemand, mais maintenant je dois les traduire. Je refuse d’utiliser ethnique, cet avatar américain qui a servi à remplacer race8 me paraît non seulement équivoque mais inadéquat ; les Alsaciens ne constituent pas une ethnie, ni d’ailleurs les Corses non plus. Ce n’est pas beaucoup plus fatigant de dire appartenance de peuple, de même que l’on dit appartenance de langue ou de culture ; il est vrai qu’un adjectif reste difficile à former. L’on peut dire langagière, linguistique, culturel (elle) mais difficilement peuplière, peupliste, peuplistique. Mais pourquoi pas ? Cela serait toujours mieux qu’ethnique !

L’Alsace, ainsi que certaines régions des États-Unis, sont mentionnées comme exemples d’un type d’alemanité9 caractérisé par un bilinguisme conscient et délibéré, qui partage l’emploi des langues pour les enfants entre le domaine de la vie familiale, l’auteur dit le maternel, le personnel, le domestique (das Häusliche), marqué par l’idiome germanique, et celui de la vie publique, du jeu, du travail, de la rue, marqué par le français ou l’anglais, selon le cas. Plusieurs générations peuvent vivre de la sorte sans être aliénées. Cependant

l’ingérence abrupte de l’État dans cette sorte de situation de langue, telle qu’elle est pratiquée par la politique culturelle française actuelle en Alsace, et telle qu’elle est appliquée depuis longtemps dans des circonstances analogues aux citoyens allemands du pays hongrois (ungarländisches deutsches Bürgertum) conduit nécessairement à l’éradication de l’appartenance de peuple et au combat de nationalités (Nationalitätenkampf) (Geissler, 1938 : 53).

Dans les milieux cultivés, la langue maternelle peut garder ses prérogatives comme l’illustre Albert Schweitzer qui dit que l’allemand est sa langue maternelle parce que le dialecte alsacien, dans lequel il apprit à parler, est allemand10.

J’avais également noté combien la revue bibliographique des travaux sur le bilinguisme chez l’enfant était méticuleuse et complète, que l’auteur y affirmait le caractère accessoire de la question d’une hérédité raciale unitaire de langue, et qu’il était de l’opinion de renoncer à y appuyer les efforts en faveur de l’enfant allemand aliéné, en attendant autre chose que des affirmations de principe. « La réalité, dit-il, de la vie de l’alémanité à l’étranger est celle de la lutte de pouvoir des peuples pour la langue et l’âme de leurs enfants » (Geissler, 1938 : 56-57).

L’on ne sera pas surpris d’apprendre que les langues mélangées (Mischsprachen) sont vilipendées, elles résultent d’un développement lent du changement de l’appartenance de peuple. On ne sera pas plus surpris de l’antisémitisme explicite, dont je n’ai noté qu’une seule occurrence mais de taille, si bien qu’il semble qu’il n’ait pas été nécessaire de revenir sur la question. Elle apparaît dans un contexte traitant des familles plurilingues. On en rencontre particulièrement dans la basse plaine du Danube, de colonisation slave-allemande-hongroise-roumaine (une seule expression). Mais le plurilinguisme social n’y a pas entamé l’emploi de la langue de peuple (Volkssprache) au sein des familles sauf chez « les Juifs immigrés du nord-ouest au cours des dernières décennies » (Geissler, 1938 : 48) :

On y est confronté avec étonnement et effroi à la légèreté irresponsable avec laquelle ces hommes déracinés traitent sans égards leurs biens de peuple si lourds intérieurement et grevés de tant de valeurs. Dans de tels milieux, l’incroyable devient possible, dans une même phrase l’on peut passer deux ou trois fois d’une langue à une autre. (Geissler, 1938 : 48).

Enfin l’on ne sera guère plus surpris de voir Adolf Hitler cité11 dans une longue argumentation qu’il n’est guère possible de reproduire ici in extenso. Le national-socialisme, dit Hitler, écarte par dogme l’idée d’une assimilation nationale. D’où un développement sur la différence de principe entre les idéologies du national-socialisme et de la Révolution française qui, elle, a fondé « le principe ethnocratique du nationalisme de l’Europe de l’ouest » (Geissler, 1938 : 97). Suit un important développement sur la notion d’assimilation.

J’avais aussi retenu que Geissler exposait toute une série de cas de bilinguisme en famille, en milieu urbain (d’où la série où parait l’ouvrage)12. Il en retenait que pour les Allemands dans des villes à l’étranger non seulement le bilinguisme était incontournable mais que bien administré, il ne se révélait pas néfaste. Bien administré signifie pour Geissler dans un milieu éduqué, bourgeois, en tous les cas pas prolétarien, dans une situation politique d’ensemble détendue, sans manifestation majeure d’hostilité.

 

L’histoire se poursuit dans les bibliographies sur le bilinguisme. Après 1945, Geissler est cité par Uriel Weinreich, dans Languages in contact. Findings and Problems (1953, New-York), dans le contexte suivant : un grand nombre d’auteurs, dont Geissler, ont suggéré que les interférences se produiront d’autant moins que la différenciation entre les domaines d’usage des deux langues est élevée, et que l’emploi indifférencié des deux langues, un bilinguisme « inorganique », ne se produit que dans des circonstances d’usage des deux langues fonctionnellement indifférenciées (Weinreich, 1953 : 72). Dans une note attenante à ce passage, Weinreich précise que le matériel de Geissler, quoique suggestif, n’est basé que sur 17 cas, et ne peut donc pas être tenu pour concluant ; un peu plus loin, Weinreich rapporte l’opinion de Geissler selon laquelle l’enfant ne prendrait pas note de son propre bilinguisme avant l’âge de trois ans.

Nouvelle référence dans un ouvrage paru en 1959 à Heidelberg (Karl Winter Universitätsverlag) : Hauptprobleme der Zweisprachigkeit. Eine Untersuchung auf Grund deutsch-estnischen Materials13. Son auteur est Andreas von Weiss. Par sa préface, l’on apprend que la recherche fut commencée en 1938 en Estonie, alors République indépendante, grâce à une dotation de la Deutsche Forschungsgemeinschaft. La mémoire de R. Hippius, professeur de psychologie des peuples (Völkerpsychologie) à l’Université Charles de Prague jusqu’en 1945, est évoquée comme celle du maître. En 1938, 12 % de la population estonienne est de langue allemande, possède et gère 20 % du revenu national (op. cit. p. 38-48), l’objet de la recherche est le bilinguisme allemand-estonien des jeunes issus de cette population : 400 élèves14 de 15 à 19 ans des écoles supérieures (les cinq dernières années de nos lycées d’antan). La thèse principale de l’auteur est la suivante : le bilinguisme n’est pas à considérer comme un ensemble de circonstances, nuisibles ou bénéfiques, mais il est à considérer comme un devoir qui exige d’être rempli. Geissler est cité dès les premières pages de l’ouvrage, dans le premier chapitre (Fragestellung) :

Pendant la période de l’entre-deux guerres, toutes les questions pédagogiques et de politique de peuple (volkspolitisch) ayant trait au bilinguisme sont abordées de manière excellente et compétente par H. Geissler, dont j’ai dit ailleurs les mérites en détail15. La présupposition est naturellement celle d’une politique scolaire, dans le territoire en question, qui ne représente aucun préjudice national-politique délibéré pour le groupe de peuple (Volksgruppe) bilingue ou pour le bilingue isolé (von Weiss, 1959 : 14-15).

La seule autre mention de l’ouvrage de Geissler, sans citation, est faite à propos de la conscience linguistique des bilingues : celle-ci serait incertaine et hésitante (von Weiss, 1959 : 162).

En 1963 paraît l’ouvrage de Veroboj Vildomec Multilingualism (Leyden, A.W. Sythoff)16. Dans la bibliographie, Vildomec précise qu’il s’agit des ouvrages dont il a pu prendre connaissance ; les items importants, dit-il, sont marqués d’un signe et brièvement annotés. Celui de Geissler en est, avec l’annotation suivante : « Basé principalement sur une expérience à Belgrade ; il y a beaucoup de types différents de bilinguisme dont certains sont très nocifs ; les dangers d’un bilinguisme incontrôlé » (Vildomec, 1963 : 246). Différentes conclusions de Geissler sont citées et discutées : un des plus grands dangers du bilinguisme est l’indistinction des concepts dans le langage des enfants (p. 35), le langage des adultes est plus mélangé que celui des enfants (p. 52) ; dans le milieu mixte de Belgrade, Geissler a noté la formation de mots mélangés au moyen de suffixes étrangers, et la simplification de la grammaire des enfants bilingues. Il n’a donc retenu que les observations que l’on pourrait qualifier de techniques.

Dans ma propre thèse Le bilinguisme de l’enfant avant six ans. Étude en milieu alsacien, soutenue en 1969, je mentionne Geissler : il donne une description d’une classe primaire de première année à Belgrade que je rapporte de manière très critique en neuf lignes. Mais je ne dis rien du contexte nazi et raciste de son livre.

La Bibliographie internationale sur le bilinguisme, éditée en 1972 sous la direction de William F. Mackey, mentionne cinq écrits de Geissler, tous publiés en 1938, sur les mêmes questions que celles abordées dans son ouvrage.

 

Plutôt que de conclure, il y a à interroger. Qui faut-il citer ? Que faut-il citer ? Geissler est particulièrement réaliste et raisonnable dans son travail d’observation et, hormis von Weiss qui fait l’apologie politique de l’auteur, c’est cet aspect-là qui fut retenu par les autres auteurs qui le citent. Pourtant ce même homme est convaincu que l’appartenance par le sang est le seul critère qui vaille, argument de type biologique mais certes purement idéologique et mythique. Il distingue clairement la citoyenneté d’État et emploie l’expression État-nation (Nationalstaat) ; pour toute autre appartenance, il emploie le préfixe Volk, appartenance de peuple. Peut-on se contenter de rappeler que la passion, ici pour das eigene Volk (le propre peuple), rend aveugle ? Certes non. Car c’est l’invocation de ce même critère de l’appartenance par le sang qui va fonder l’extermination des Juifs, et de quelques autres, tels les Gitans. Il faut aussi au moins noter que les intellectuels, et Geissler témoigne d’une culture qui le rangerait dans cette catégorie, ne sont pas indemnes de cette division entre convictions passionnelles, adhésion idéologique et démarches, disons objectives, dans des domaines différents. Sans doute faut-il dire que l’on peut et même doit citer toute contribution consultée, la seule sauvegarde étant, le cas échéant, de citer aussi les dérives de l’auteur.

Nous rencontrons aujourd’hui des difficultés analogues à celles que Geissler résolvait naguère par l’emploi de Volk. Des notions comme communauté, ethnie ne valent pas beaucoup mieux et peuvent aussi bien conduire à des dérives nationalistes, voire extrémistes et racistes. La difficulté vient de ce l’on peut nommer des entités institutionnellement définies, ce qui est une démarche claire17, mais de ce que l’on veut aussi nommer d’autres entités, indéfinies pourtant, intuitivement fondées seulement, en imaginant qu’un nom à lui seul leur conférerait la même solidité que celle que confère la définition institutionnelle18. Démarches dangereuses que celles-ci, car qui va posséder le pouvoir de décider des critères attestant telle ou telle qualification ? Où vont se situer les limites des appartenances ? Où se situent les limites des langues ? Les entités intuitives peuvent faire appel à toutes sortes d’ingrédients : une langue, une culture, une religion, une profession, etc. De telles entités requièrent chacune la définition d’un point de vue qui précise leur signification. Pas d’économie ici encore : le point de vue doit être défini de même que le terme, s’il peut l’être. Reste qu’il y a pénurie de vocabulaire, de notions, de concepts.

2 Le terme Auslandsdeutsche peut être traduit par Allemands à l’étranger ou bien Allemands de l’étranger, il me semble que la seconde traduction est

3 Le terme est difficile à traduire : esprit du peuple ? Certains ont proposé conscience collective, mais cela me semble être une erreur.

4 GEISSLER Heinrich, 1938, Zweisprachigkeit deutscher Kinder im Auslande, Stuttgart, Kohlhammer (Schriftenreihe der Stadt des Auslandsdeutschen, Nr. 2

5 Encore un terme difficile à traduire : Deutsches Ausland-Institut signifie Institut qui concerne la terre allemande à l’étranger. L’expression

6 Ils ne figurent ni dans un petit dictionnaire courant comme le Bertelsmann Volkslexikon, 1957, Berlin, Columbus Verlag, ni dans un dictionnaire

7 Ce paragraphe est traduit au plus près du texte original. Comment rendre le sens de Deutschtum ? Reichtum signifie la qualité de riche, mais aussi

8 Voir les articles ethnie, ethnique, groupe ethnique, ethnocentrisme signés de Pierre-Jean Simon, Pluriel-Recherches, 1993, n° 1, p. 50-63, ainsi que

9 Das elsässische Deutschtum, das nordamerikanische Deutschtum (Geissler, 1938 : 53).

10 SCHWEITZER Albert, 1931, Aus meinem Leben und Denken, Hamburg, Felix Meiner, p. 51-52.

11 Dans un discours du 21.5.1935.

12 L. Geissler avait publié la même année un article « Umvolkserscheinungen bei Jugendlichen in der fremdvölkischen Großstadt », dans Auslandsdeutsche

13 Compte rendu par Andrée Tabouret-Keller dans Année sociologique, 1960, 3e série, p. 572-575.

14 136 d’entre eux ont des pères ayant fait des études universitaires et qui sont de gros propriétaires terriens.

15 Il s’agit d’un compte rendu rédigé par von Weiss en 1938 dans Wörter und Sachen, Heft 4, p. 311-314.

16 Compte rendu par Andrée Tabouret-Keller, La Linguistique, 1965, I, n° 2, p. 137-140.

17 Démarche claire sans doute mais comportant ses propres difficultés. Pour une discussion récente de celles qui sont relatives au concept de

18 Voir les travaux du colloque de Bastia organisé en 1991 par Jean-Baptiste Marcellesi, Les langues polynomiques. Voir également TABOURET-KELLER

Notes

2 Le terme Auslandsdeutsche peut être traduit par Allemands à l’étranger ou bien Allemands de l’étranger, il me semble que la seconde traduction est plus précise ; ce que l’on veut souligner – et c’est explicite dans bien des passages des ouvrages de ce type – c’est qu’il y a des Allemands à l’étranger, et souvent l’on précise des populations d’Allemands, on ne dit pas des minorités.

3 Le terme est difficile à traduire : esprit du peuple ? Certains ont proposé conscience collective, mais cela me semble être une erreur.

4 GEISSLER Heinrich, 1938, Zweisprachigkeit deutscher Kinder im Auslande, Stuttgart, Kohlhammer (Schriftenreihe der Stadt des Auslandsdeutschen, Nr. 2).

5 Encore un terme difficile à traduire : Deutsches Ausland-Institut signifie Institut qui concerne la terre allemande à l’étranger. L’expression confère la notion que l’Allemagne n’est pas limitée par ses frontières présentes mais qu’il y a des terres allemandes à l’étranger.

6 Ils ne figurent ni dans un petit dictionnaire courant comme le Bertelsmann Volkslexikon, 1957, Berlin, Columbus Verlag, ni dans un dictionnaire bilingue comme le Sachs-Villate, édition remaniée de 1968.

7 Ce paragraphe est traduit au plus près du texte original. Comment rendre le sens de Deutschtum ? Reichtum signifie la qualité de riche, mais aussi la fortune, Bürgertum la qualité de bourgeois mais aussi la bourgeoisie. En spécifiant les différents cas de Deutschtum, Geissler désigne des groupes allemands homogènes : on est passé de l’appartenance à un peuple allemand défini par sa langue et son sang à la désignation de fragments de l’Allemagne étendue, avec la référence initiale au Reich des anciens temps. L’histoire a révélé la portée de ces glissements sémantiques. Dans le Sachs-Vilatte, édition remaniée de 1968, on ne trouve pour Deutschtum que caractère allemand, pour volkstümlich, populaire, mais pour Volkstum, nation.

8 Voir les articles ethnie, ethnique, groupe ethnique, ethnocentrisme signés de Pierre-Jean Simon, Pluriel-Recherches, 1993, n° 1, p. 50-63, ainsi que du même auteur, dans la même revue, l’article ethnicité, 1994, n° 2, p. 14-20.

9 Das elsässische Deutschtum, das nordamerikanische Deutschtum (Geissler, 1938 : 53).

10 SCHWEITZER Albert, 1931, Aus meinem Leben und Denken, Hamburg, Felix Meiner, p. 51-52.

11 Dans un discours du 21.5.1935.

12 L. Geissler avait publié la même année un article « Umvolkserscheinungen bei Jugendlichen in der fremdvölkischen Großstadt », dans Auslandsdeutsche Volksforschung, 1938, Nr. 2, p. 358-365.

13 Compte rendu par Andrée Tabouret-Keller dans Année sociologique, 1960, 3e série, p. 572-575.

14 136 d’entre eux ont des pères ayant fait des études universitaires et qui sont de gros propriétaires terriens.

15 Il s’agit d’un compte rendu rédigé par von Weiss en 1938 dans Wörter und Sachen, Heft 4, p. 311-314.

16 Compte rendu par Andrée Tabouret-Keller, La Linguistique, 1965, I, n° 2, p. 137-140.

17 Démarche claire sans doute mais comportant ses propres difficultés. Pour une discussion récente de celles qui sont relatives au concept de citoyenneté, voir Hallmarks of Citizenship. A green Paper, édité par J.P. Gardner, London 1994, British Institute of International and Comparative Law.

18 Voir les travaux du colloque de Bastia organisé en 1991 par Jean-Baptiste Marcellesi, Les langues polynomiques. Voir également TABOURET-KELLER Andrée, « Le nom des langues » (Colloque Badumes, standards, normes, Brest, juin 1994. Actes, sous la direction de Jean Le Dû et Yves Leberre, sous presse [article paru en 1996]) ainsi que « Language and identity », à paraître [article paru en 1997] dans Handbook of sociolinguistics, sous la direction de Florian Coulmas, Blackwell.

Citer cet article

Référence électronique

Andrée Tabouret-Keller, « Un exemple de cheminement idéologique souterrain », Cahiers du plurilinguisme européen [En ligne], 13 | 2021, mis en ligne le 01 décembre 2021, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/cpe/index.php?id=1381

Auteur

Andrée Tabouret-Keller

Andrée Tabouret-Keller (1929-2020), professeure à l’Université de Strasbourg

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