La revue Cahiers du plurilinguisme européen – Les Cahiers du GEPE (Groupe d’étude sur le plurilinguisme européen) est la continuatrice de la revue Les Cahiers du GEPE et poursuit les mêmes objectifs. L’aménagement de l’intitulé de la revue permet aux lecteurs de mieux identifier son objet. En effet, elle publie des travaux relevant essentiellement de la sociolinguistique, du contact des langues et des cultures et du plurilinguisme.
La revue se veut un espace d’échanges entre chercheur-e-s en (socio)linguistique et chercheur-e-s s’intéressant au plurilinguisme sous toutes ses formes (social, scolaire, institutionnel, des migrants, dans les entreprises…) ainsi qu’aux politiques linguistiques et à l’histoire des sociétés, au contact de langues, aux représentations sociolinguistiques… Il s’agit de champs de recherche privilégiés mais non uniques : la politique et la didactique du FLE, celles de l’allemand langue étrangère (Deutsch als Fremdsprache), l’éducation bi-/plurilingue, l’interculturalité, le contact des cultures… contribuent à l’interconnexion thématique et ont leur place dans la revue.
Parallèlement à la diversification des terrains, la revue met l’accent sur les enjeux théoriques et méthodologiques des recherches sur les contacts de langues et le plurilinguisme, sur la définition en amont des paradigmes scientifiques, des modalités d’approches, des modèles qui restituent les démarches préconisées et les résultats.
La revue rend compte de plusieurs options de principe qui doivent contribuer à renforcer son originalité. Elle cherche :
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à favoriser les approches comparatives, avec les difficultés inhérentes à la comparaison de terrains et de contextes (sociolinguistiques, sociopolitiques, sociohistoriques, etc.) différents ;
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à retenir des thématiques transversales et à approfondir la réflexion sur les concepts relevant des différents champs disciplinaires convoqués, notamment en cherchant à clarifier les définitions des termes apparemment communs ;
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à rendre compte de la dynamique des évolutions et, partant, de la dimension diachronique des phénomènes observés.
Les politiques linguistiques dans l’histoire des sociétés
Cette thématique se fonde sur l’hypothèse que les fonctions politiques des langues dans une société sont le produit dynamique de son histoire, de sorte que le traitement des langues est mis en relation avec la nature et l’évolution des systèmes politiques et des rapports de pouvoirs ainsi que des changements sociétaux.
Bien que l’importance des facteurs idéologiques soit généralement reconnue, il s’agit aussi d’analyser leur influence sur le traitement des langues, d’étudier la façon dont la recherche permet leur identification, la manière dont ses résultats sont repris dans le discours politique commun ainsi que la manière dont s’opère leur mise en mots. Des focus sur le rôle de la langue dans les idéologies nationalistes et le traitement scientifique du rapport entre langue et nation sont les bienvenus.
Les problématiques abordées privilégient une approche comparative qui prenne en compte les axes synchronique et diachronique et qui mette en regard les situations et les faits observés. La confrontation des données et de leur traitement dans des études de cas, par exemple celle des politiques linguistiques éducatives en Europe ou de l’usage des langues dans des espaces économiques singuliers, permet de mettre à l’épreuve les concepts et les cadres épistémologiques impliqués dans ce type de démarche.
Contact de langues et plurilinguisme complexe : variétés, pratiques et représentations
Dans ce champ de recherche, qui est central en sociolinguistique, l’option retenue vise une phénoménologie aussi large que possible des contacts entre des variétés dont le statut, les fonctions et les valeurs sociales et symboliques diffèrent. Tout comme pour les politiques linguistiques, ces travaux cherchent à intégrer les apports des descriptions et des analyses scientifiques, et ceux des typologies des disciplines, dans des modèles théoriques inclusifs. La vocation de notre revue est de favoriser l’articulation entre les facteurs sociaux, politiques, historiques, économiques et idéologiques, lesquels configurent les situations sociolinguistiques à travers les pratiques et les représentations qui les sous-tendent.
La recherche d’une vision à la fois plus globale et plus complexe d’une situation donnée conduit à diversifier les lieux prototypiques du contact et des pratiques plurilingues des locuteurs-acteurs. En partant de l’existant, en particulier des travaux portant sur le paysage sociolinguistique de l’Alsace, espace plurilingue où la revue est publiée, il s’agit d’élargir les investigations à des espaces plurilingues qui présentent des dynamiques et des configurations particulières.
Un volet particulièrement important de la recherche concerne les différentes formes de plurilinguisme dans les institutions, notamment dans le domaine éducatif. En effet, sur le terrain de l’école, les enjeux de contacts de langues sont multiples et d’une grande portée. Didacticiens et sociolinguistes peuvent s’interroger sur la prise en compte, dans la didactique des langues et, plus particulièrement, dans l’enseignement bi-/plurilingue, des différentes formes de bilinguisme ou de plurilinguisme sociétal, des pratiques et des représentations dominantes des groupes linguistiques.
La revue cherche aussi à donner à de jeunes chercheur-e-s (doctorant-e-s et post-doctorant-e-s) la possibilité de publier leurs travaux. Dans une logique similaire, elle accueille les communications de journées d’études organisées par des équipes de recherche. Comme c’est le cas pour chaque article publié par la revue, tous les textes soumis dans ces cadres sont évalués en double aveugle.