L’engagement de notre revue pour le Nord et son exploration se poursuit dans un dossier thématique portant sur la communication politique. Dirigé par Roberto Dagnino et Elisa Nistri, ce dossier est issu d’un colloque international organisé par ces derniers du 31 mars au 1er avril 2022 à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) en collaboration avec l’unité de recherche Mondes germaniques et nord-européens (UR 1341, université de Strasbourg). Le colloque a été favorablement reçu par les participants et le public, d’ailleurs fort nombreux, qui se réjouissaient de la reprise des évènements scientifiques après une année d’échanges en visioconférence dus à la pandémie de covid.
À l’occasion de ce numéro de Deshima, la perspective a été élargie afin d’appréhender les relations entre le Nord et le Sud de manière complémentaire, plutôt qu’en focalisant sur le Nord, et en portant une attention particulière aux usages de ces concepts en politique (considérée au sens large). Tommaso di Carpegna Falconieri, spécialiste parmi les plus reconnus, nous fait l’honneur et le plaisir d’ouvrir le dossier avec un article présentant le cadre théorico-méthodologique de cette partie thématique en confrontant les concepts de boréalisme et de médiévalisme.
Cet élargissement de la thématique du colloque permet notamment d’ouvrir le concept de Nord à des aires géographiques moins explorées par le passé dans Deshima, comme le monde anglophone, l’Europe méditerranéenne, voire les anciennes colonies. La dichotomie nord-sud étant de tous les temps et de tous les lieux – comme l’a confirmé le covid lui-même, qui a de plus beaucoup ralenti nos échanges scientifiques. Les approches pour faire face à la pandémie, parfois fort divergentes d’un pays à l’autre, nous ont une fois de plus démontré l’urgence de la thématique. Le numéro offre par ailleurs un bon équilibre entre les deux pôles de spécialisation de la revue, la Scandinavie et les pays néerlandophones, y compris dans les Savants mélanges.
Dans ces Savants mélanges, nous ouvrons par ailleurs un espace de débat inauguré par une réflexion de Thomas Mohnike, bien connu de nos lecteurs, sur l’état de la recherche et de l’enseignement en études nordiques. Nous sommes convaincus que ce billet suscitera l’attention de beaucoup de spécialistes de ces régions, mais aussi – nous l’espérons – des études néerlandaises et, plus généralement, des sciences humaines, étant donné le caractère transdisciplinaire de certaines réflexions. Nous invitons toutes les personnes qui se sentent interpellées par ce billet à réagir en nous contactant. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de poursuivre la réflexion en publiant ces réactions dans les prochains numéros de Deshima.
