Préparer un territoire aux inondations majeures : acteurs, outils et méthodes d’une (re-) construction de la culture du risque dans le contexte transfrontalier alsacien
Laetitia Neuviller-Rodriguez (doctorante contractuelle), thèse en géographie (université de Haute-Alsace, laboratoire CRÉSAT), encadrée par Brice Martin et co-encadrée par Teva Meyer, dir. Valentine Erne-Heintz (2023-2024), puis Guido Braun (2024-2025)
Les crues de juillet 2021 ayant touché l’Allemagne et la Belgique ont eu un bilan catastrophique, aussi bien d’un point de vue humain – près de cent soixante morts – que d’un point de vue économique. La question de la survenance d’un tel événement en Alsace, par sa proximité avec la zone touchée et son historique en matière d’inondations, est légitime. L’hypothèse de cette thèse est que si le changement climatique peut aggraver l’intensité et la fréquence d’un tel événement, les mesures structurelles et organisationnelles pour réduire le coût des catastrophes contribuent également à rendre les sociétés plus vulnérables. Il s’agira donc, dans un premier temps, d’établir un diagnostic précis des causes de la catastrophe allemande et de le transposer dans le contexte du territoire alsacien afin d’identifier ses propres vulnérabilités additionnelles. Dans un deuxième temps, il conviendra de réaliser une évaluation de la conscience et de la culture du risque chez les élus alsaciens, afin de proposer des actions concrètes adaptées aux territoires pour la (re-) construction de la culture du risque.
La géopolitique des risques : approche conceptuelle et méthodologique des conflits autour de la territorialisation des risques à travers l’exemple des inondations dans le contexte multiscalaire du Fossé Rhénan
Hugo Sanchez (ingénieur d’étude Clim’ability Care), thèse en géographie (université de Haute-Alsace, laboratoire CRÉSAT), encadrée par Brice Martin et co-encadrée par Teva Meyer, dir. Valentine Erne-Heintz (2023-2024), puis Guido Braun (2024-2025)
La question des risques et particulièrement des risques naturels est devenue centrale dans nos sociétés du fait de la succession d’événements destructeurs, catastrophiques, dont le coût humain et économique ne fait qu’augmenter. S’il y a eu plus de cent soixante morts dans la vallée de l’Ahr en 2021, c’est d’abord parce que des habitations ont été construites en zone inondable ; s’il y a eu plus de 50 000 morts en Turquie lors du séisme de 2023, c’est parce que des habitations ont été construites en zone sismique. Le risque a donc une dimension fondamentalement spatiale qui conditionne sa gestion dans le but de prévenir l’occurrence de catastrophes.
La plupart des États du monde procède donc de la même manière pour limiter le risque, en effectuant un zonage et, donc, une territorialisation du risque. Celle-ci relève de choix sociétaux et politiques, créant de facto une différenciation entre les territoires, dont la pertinence, l’homogénéité, la compréhension, l’acceptabilité, l’efficacité, etc. dépendent des choix faits par le législateur et des jeux d’acteurs de la gestion des risques. La territorialisation du risque est alors matérialisée par l’élaboration d’une carte qui réglemente les pratiques et usages des territoires. L’objectif de cette thèse consistera donc, à définir puis comparer la mise en rivalité de discours géopolitiques dans le cadre de la négociation de la carte du risque de deux plans de prévention du risque inondation : celui de la vallée de la Bruche et celui de la vallée de la Thur. Pour cela nous nous inspirerons des méthodes d’analyse des courants géographiques que sont la « critical geopolitics » et la « cartographie critique ».
Cette thèse de géographie privilégiant une approche interdisciplinaire est réalisée au CRÉSAT dans le cadre du programme Interreg Clim’ability Care et bénéficie de collaborations avec l’université de Fribourg-en-Brisgau. La thèse pourra également s’appuyer sur les relations déjà établies avec les acteurs territoriaux de la gestion des risques.