Une diplomatie polycentrique en pratique. Secrétaires-diplomates et acteurs diplomatiques des Pays-Bas habsbourgeois pendant et après la guerre de Trente Ans (1618-1659)
Aurélien Destain (doctorant contractuel, université de Luxembourg), thèse en histoire sous la direction de Guido Braun (université de Haute-Alsace, laboratoire CRÉSAT) et de Monique Weis (université de Luxembourg, IHIST). La thèse en cotutelle est en préparation depuis septembre 2024. Elle est financée par le fonds national de la recherche du Luxembourg.
Ce projet explore les pratiques diplomatiques des acteurs dits « secondaires », principalement des secrétaires et conseillers, opérant dans les Pays-Bas espagnols pendant et après la guerre de Trente Ans (1618-1659). En adoptant une approche incarnée du fonctionnement du pouvoir habsbourgeois à l’époque moderne, il cherche à mettre en lumière le rôle méconnu des « secrétaires-diplomates » tout en apportant un éclairage nouveau sur les mécanismes de pouvoir propres à la monarchie polycentrique des Habsbourg au xviie siècle.
À l’intersection de plusieurs champs historiographiques, l’étude porte sur les négociations de paix sur le long terme, le rôle des secrétaires et conseillers dans la construction de l’État moderne, ainsi que sur la place des Pays-Bas espagnols en tant que centre diplomatique stratégique.
Du point de vue des sources, le projet repose sur des documents rarement exploités, comme des correspondances diplomatiques et des archives administratives. Les axes méthodologiques incluent l’analyse des structures institutionnelles, l’étude des pratiques quotidiennes des « acteurs secondaires » tels que les secrétaires-diplomates, aussi bien pendant les conférences de paix qu’en dehors, ainsi qu’une réévaluation de leur rôle à l’échelle transrégionale, au sein des territoires habsbourgeois et au-delà.
La diplomatie des villes impériales d’Alsace au Congrès de paix de Westphalie (1644-1648)
Baptiste Jordan (doctorant contractuel, université de Haute-Alsace), thèse en histoire moderne sous la direction de Guido Braun (université de Haute-Alsace, laboratoire CRÉSAT) et d’Indravati Félicité (université d’Erlangen-Nuremberg, chaire d’histoire moderne). La thèse en cotutelle est en préparation à l’UHA (laboratoire CRÉSAT) depuis septembre 2024. Elle est financée par un contrat doctoral de cet établissement.
Cette thèse tend à étudier la façon dont les villes impériales d’Alsace que l’on peut a priori considérer comme des acteurs mineurs dans la diplomatie européenne du xviie siècle ont pu déployer divers moyens afin de tenter de sécuriser de précieuses alliances défensives au cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648) mais également afin de préserver leurs droits face à la menace exprimée par les demandes de « satisfactions » du roi de France. Largement impactées par les violences de la guerre et le passage des armées en Alsace, les villes de la Décapole, menées par Colmar parviennent à envoyer Jean Balthasar Schneider comme député en Westphalie. La ville de Strasbourg missionne également Henri Otto afin d’y représenter ses intérêts. Si les négociations à Münster et Osnabrück représentent certainement l’apogée des moyens diplomatiques que possèdent ces villes, d’autres perspectives restent à étudier dans l’éventail des possibilités déployées. Colmar négocie par exemple un traité de protection avec le royaume de France en 1634 et s’emploie à faire bénéficier d’autres villes de la Décapole (Turckheim, Kaysersberg notamment) d’avantages similaires. En somme, si l’on considère la diplomatie de ces villes impériales alsaciennes, il est possible de mener une étude multiscalaire alliant à la fois les modes de diplomatie et de représentation, les enjeux, la façon dont les décisions sont prises (et qui en sont acteurs) le tout en alliant une approche interne à la ville, une vision de la diplomatie régionale, avec les autres puissances et enfin à l’échelle européenne puisque les négociations de paix qui se tiennent en Westphalie rassemblent de façon inédite une multiplicité d’acteurs quelle que soit leur taille ou leur puissance sur l’échiquier géopolitique de l’époque.
Enjeux et perspectives des médias guinéens à l’ère du numérique
Thierno Sounounou Diallo (doctorant, université de Haute-Alsace), thèse en sciences de l’information et de la communication, sous la direction d’Eleni Mitropoulou (université de Haute-Alsace, laboratoire CRÉSAT).
Depuis plus d’une décennie, le numérique redessine en profondeur le paysage médiatique guinéen. Notre thèse retrace cette transformation, en accordant une attention particulière à la presse en ligne, aujourd’hui moteur de l’écosystème médiatique national. Depuis 2010, elle s’est imposée comme un acteur incontournable, avec plusieurs centaines d’entreprises.
L’étude s’intéresse à la réorganisation des pratiques journalistiques et des contenus médiatiques sous l’influence du numérique. Elle vise à démontrer comment les pratiques liées à l’écriture journalistique évoluent, ainsi que l’intégration de nouveaux formats, afin de s’adapter aux contraintes du numérique et aux exigences de mise en forme des contenus.
La notion d’éditorialisation sera adoptée comme angle d’analyse privilégié pour appréhender ce phénomène. Notre enquête de terrain sera axée sur plusieurs sites d’information pour dresser un état des lieux précis des pratiques actuelles et identifier les leviers d’innovation pour améliorer la qualité et assurer la performance des médias guinéens.
En alliant une approche historique, contextuelle et analytique, cette thèse apporte un éclairage sur les mutations en cours et propose des pistes concrètes pour accompagner le développement du secteur médiatique dans l’écosystème numérique en pleine évolution.