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La pandémie de Covid 19 qui s’est brutalement propagée à travers le monde au début de l’année 2020 a mis en lumière le caractère paradoxal et ambivalent des frontières, ainsi que l’instrumentalisation politique que l’on peut en tirer. Si d’un côté elles permettent de déployer des mesures de protection, voire de repli, dans un cadre éprouvé qui rassure, d’un autre, la contagiosité d’un virus qui se joue de limites tracées par les hommes révèle le caractère illusoire de cette fonction de séparation dans une économie et des habitudes sociales largement mondialisées. On relèvera enfin qu’une collaboration scientifique internationale, sans frontière, apparaît comme le moyen le plus efficace de porter remède à la pandémie, en dépit de la convoitise de certains dirigeants politiques qui voudraient au contraire privilégier des logiques d’exclusivité nationale.

Telle la ligne en cartographie qui peut à la fois être rupture et continuité, les frontières se pensent simultanément comme des lignes de séparation et des espaces de circulation, qu’il s’agisse d’une faible porosité ou d’échanges affirmés. L’altérité signifiée par la séparation – par exemple la frontière linguistique – peut tendre à repousser et transformer les espaces frontaliers en finistère ou, au contraire, à promouvoir l’élaboration d’espaces aux caractéristiques singulières que les géographes ont qualifiés de « transfrontaliers ». Cette ambivalence dialectique éclaire certains phénomènes marquants dans le temps long, tel le morcellement européen ou des pays d’Islam qui se démarque des logiques d’empire – par exemple les empires carolingien, abbasside ou chinois – et les altère à partir du Moyen Âge. La nouvelle construction multipolaire qui se structure, induit ainsi simultanément des nécessités de franchissement qui se jouent des frontières naissantes.

Sur ces bases, la multiplication des frontières et l’affirmation des logiques de contrôle d’État ont progressivement créé des espaces complexes qui ont suscité des études toujours plus nombreuses. Les Border Studies, en s’appuyant sur des disciplines variées telles que la géographie, la sociologie, la géopolitique ou l’histoire, proposent, comme d’autres champs d’études comparables avant elles, de privilégier une approche globale de l’objet frontière. Elles ont ainsi pu révéler – non sans un certain effet de mode – le caractère en fait composite des frontières et la richesse des interactions qui en résulte.

Ces réflexions sur les frontières ne peuvent en outre se concevoir sans questionnement sur la notion d’espace dans lequel elles se trouvent projetées. Or, le concept de spatialité, dont « l’objet principal consiste à appréhender l’espace comme une donnée non seulement physique, mais aussi (et surtout) sociale, définie par des pratiques et des notions historiquement variables1 », permet lui aussi d’éclairer et de renouveler l’approche spatiale et cartographique des frontières et de leur franchissement.

Il résulte de ces sources de réflexion des méthodes d’analyse, des projections spatiales et cartographiques qui constituent autant d’outils heuristiques permettant de mieux comprendre l’histoire de la mosaïque européenne et des logiques de démarcation qui la caractérisent dans le temps long, mais aussi de restituer à la frontière sa « densité historique2 ».

Des frontières, on a longtemps retenu principalement la fonction de délimitation linéaire, imposée par le concept de l’État-nation, territorialement bien défini, aux prises avec des voisins dont il s’agissait de se prémunir, par l’art militaire ou la diplomatie. On pense bien évidemment à la politique de pré carré menée au xviie siècle en France dans le cadre de l’élaboration d’un État dit « moderne ». Cette optique avant tout géopolitique a présidé au caractère construit, sinon fini de frontières déterminées par la nature autant que par les hommes, et au-delà à l’image d’un État rationnel, au sens webérien du terme, réinvesti en France au xixe siècle par une histoire officielle qui cherchait à mythifier ses frontières au nom de la cohésion nationale. Enrichie d’une dimension politique, voire sacrée, dès lors qu’elle était malmenée, en 1870, en 1914, ou encore en 1940, la frontière n’était pour autant jamais plus qu’une limite du cadre de l’épopée nationale.

Une telle approche a toutefois connu des inflexions notables à partir des années 1980 notamment par le glissement du regard de l’historien du central vers les échelons locaux qui favorisent une compréhension renouvelée de la construction du territoire. Soumise à des processus historiques complexes et des fragmentations internes dont on n’ignore plus désormais les fortes variabilités, l’élaboration du territoire découle de compromis sociaux qui affadissent l’État « absolu » comme l’État-nation des xixe et xxe siècles. La frontière et l’espace frontalier constituent alors, dans de nombreuses études portant sur les périodes moderne comme contemporaine, un laboratoire pertinent pour analyser la construction de l’État et des nations, en raison de son statut de confins en même temps que d’espace perméable aux circulations et influences voisines3.

Du fait de l’éloignement ou de résistances locales, une autorité amoindrie des structures étatiques a pu y favoriser l’émergence de pratiques singulières qui s’inscrivent en tension avec la Nation et l’État, tels qu’ils sont réifiés par le processus de centralisation et de bureaucratisation que connait l’Europe moderne et surtout contemporaine. Ces tensions entre échelles d’autorité confèrent donc à la frontière une réelle « épaisseur4 ». Celle-ci est particuliè-rement lisible dans l’ambiguïté sémantique soulignée par Daniel Nordman pour l’époque moderne entre la frontière, zonale, et la limite, strictement linéaire qui circonscrit les territoires, quels qu’ils soient, et résulte de conventions passées entre voisins. Si la première, large de plusieurs dizaines de kilomètres, ne justifie initialement son existence que par sa fonction militaire, matérialisée par les têtes de pont que sont les places fortes qui défendent le territoire, la seconde, moins visible, tend toutefois à se renforcer jusqu’à se superposer à la frontière au cours du xviiie siècle. Ces différentes conceptions et matérialisations de la frontière montrent combien cette dernière est un phénomène mouvant et instable, sans pour autant être flou5. Cette frontière est alors à saisir dans son épaisseur géographique, mais aussi sur les plans politique, économique, social, culturel, linguistique ou confessionnel, dimensions qui peuvent aussi relever de frontières invisibles. La sinuosité des tracés, le maintien d’enclaves ou d’exclaves, les conflits de souveraineté ou seulement d’usage, la complexité des agencements confessionnels parfois – l’espace germanique est ici un cas d’école6 –, en font un espace hérité encore à l’époque contemporaine lorsque la frontière devient plus nettement linéaire. Les déplacements de frontières au gré des guerres et des traités montrent combien l’idée de frontières naturelles demeure de l’ordre de la construction mentale, mais signalent aussi la capacité de résilience d’une frontière qui peut devenir « fantôme ». N’existant plus que par un souvenir entretenu par des monuments, une toponymie qui continue à signifier une altérité culturelle et linguistique ou la conservation de cartes anciennes, la frontière disparue se dévoile dans la complexité des processus de construction identitaires qui maintiennent une réalité frontalière si la ligne s’est elle déplacée7.

Ces réflexions et questionnements n’ont pas tardé à susciter aussi l’intérêt des médiévistes qui avaient pu les repousser un certain temps, s’abritant derrière l’argument, contestable, qu’ils ne se révélaient vraiment pertinents qu’à partir de l’époque moderne. Le contexte de rapports militaires entre puissances chrétiennes et musulmanes en péninsule Ibérique, alternant régulièrement avec des phases d’apaisement plus ou moins longues et générant une société spécifique, constitua ainsi le domaine exploratoire rapidement privilégié des problématiques de frontière au cours de la période médiévale8 – au prix souvent de nombreuses simplifications cartographiques9. Il témoignait en effet d’une complexe fixation de limites de façon certes parfois confuse et mouvante, dès ces temps pourtant reculés et très éloignés des circonstances de création de l’État moderne10. Adapté ensuite à des contextes spatiaux et culturels distincts, ce lent processus se révélait pertinent pour analyser et donner une cohérence sur le terrain aux faisceaux de limites variées mais disjointes qui singularisaient ces espaces de confins et généraient d’intéressants phénomènes de cospatialité – entre aires culturelles, linguistiques, politiques et fiscales par exemple. Il permettait en outre de comprendre comment les hommes qui les habitaient et vivaient ces réalités complexes, parce qu’enchevêtrées, animaient ce cadre zonal, s’y adaptant et apprenant ainsi à jouer des différences qui le distinguaient.

Il n’échappe bien sûr pas aux historiens que cette genèse médiévale caractérisée par des frontières qui ne se recoupent pas n’est pas sans évoquer la phase beaucoup plus récente d’édification politique européenne au cours du second xxe siècle, caractérisée par une déconstruction et une redéfinition des frontières internes à l’Union Européenne11. Ce paradoxe apparent et fécond révèle que le paradigme de la frontière linéaire ne saurait marquer une étape définitive d’évolution dans un processus trop hâtivement essentialisé.

Dans l’écheveau de lignes qui quadrille l’ensemble de l’espace européen dans le temps long, auxquelles s’attacher plus particulièrement ? Lesquelles dessinent des axes plus déterminants, voire plus clivants ? Deux d’entre eux ont plus particulièrement retenu notre attention dans le présent volume : les frontières de l’espace germanique et celles avec les pays d’Islam12. Deux ensembles de frontières qui recouvrent des espaces géographiques larges mais aussi deux ensembles de frontières qui présentent une double altérité, culturelle et confessionnelle d’une part, des structures étatiques d’autre part dans la mesure où ils font coexister des États au sens moderne et des espaces impériaux. Deux ensembles de frontières enfin qui structurent l’Europe dans la longue durée, en son centre, au cœur du continent, et en sa bordure méditerranéenne en position dynamique d’interface avec deux autres continents avec lesquels ces limites ne se recoupent jamais exactement.

À travers ce bref recueil d’articles initialement présentés sous forme de conférences lors du séminaire « Frontières et Itinéraires » de l’Unité de Recherche 3400 ARCHE (Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe) de l’Université de Strasbourg au cours des années 2018 et 2019, les organisateurs de ce programme de rencontres ont souhaité rendre compte de la richesse et du renouvellement des études historiques portant sur les frontières, mais aussi de la vitalité de la réflexion sur la frontière et plus globalement la dimension spatiale des phénomènes historiques, longue tradition au sein de l’équipe stras-bourgeoise. Chacun de ces articles porte sur des contextes historiques et spatiaux certes différents mais en lien avec les deux axes de frontières précédemment identifiés.

De cet ensemble peuvent émerger cinq problématiques transversales qui questionnent la frontière et ses modalités de franchissement.

1. La question de la linéarité de la frontière apparaît d’une manière ou d’une autre dans tous les articles qui montrent comment la frontière a pu être perçue, sinon conçue comme une délimitation plus ou moins assumée entre deux ensembles politiques plus ou moins cohérents. Le processus de linéarisation de la frontière entre la monarchie des Habsbourg et l’Empire ottoman (B. Landais) a été précoce, résultant de la réflexion commune des deux autorités étatiques par le biais d’une commission mixte, dont les préoccupations ne sont pas seulement géopolitiques, mais aussi sanitaires et disciplinaires. La frontière est donc soumise à des enjeux de délimitation et de contrôle qui se traduisent par une judiciarisation progressive de la ligne. Les deux études portant sur les frontières de la France contemporaine (A. Dupont et H. Vermeren) mettent ainsi en lumière les modes d’application d’une autorité rationalisée de l’État qui détient le monopole de la contrainte et du droit et que les activités illicites ou répréhensibles mettent en relief. Mais tous les articles, et en particulier ceux relatifs à la période médiévale (L. Dauphant et E. Collet), mettent également en exergue la relativité de cette linéarité.

2. Des enjeux de dessin/tracé des frontières découle une tension entre les deux acceptions de la frontière, linéaire ou zonale, évoquées précédemment. Il est significatif des évolutions de la recherche que même les deux articles portant sur la période contemporaine insistent sur le caractère zonal de la frontière. H. Vermeren met ainsi en lumière la très grande densité historique de la frontière rhénane au travers de ses dimensions multiples, économique, linguistique ou sociale. Dans le contexte topographique plus complexe des Pyrénées, A. Dupont dessine un réseau complexe de solidarités qui jouent à plusieurs niveaux et confèrent une semblable épaisseur à la frontière franco-espagnole. Dans les deux cas contemporains, on sent bien l’impact de l’État-nation sur ses marges à travers la tension intense entre la nécessité de contrôle d’une ligne de démarcation clairement identifiée, et investie d’une dimension identitaire qui sépare d’une altérité mitoyenne, et les circulations formelles ou informelles stimulées par l’exercice de cette autorité étatique.

3. Les jeux d’échelles sont omniprésents et leur dialectique présente une vertu heuristique évidente dans la compréhension du phénomène frontalier. Même si elles la perçoivent comme un objet avant tout local, les différentes communications proposent des méthodologies d’investigation qui font appel à des corpus de sources résultant d’échelles différentes. L’on peut rapprocher les études de L. Dauphant et de B. Furst qui mènent plutôt un travail de terrain, s’attelant à percevoir la frontière à travers des sources locales et matérielles, tout en jouant sur les phénomènes d’imbrications résultant d’une configuration frontalière souvent complexe sur les franges orientales du royaume de France. Les études de B. Landais et d’H. Vermeren convoquent en revanche des sources émanant des services d’un État en voie de centralisation qui n’en mettent pas moins en tension le frontalier et le transfrontalier, le transrégional comme le transnational. A. Dupont use quant à lui de la variation d’échelle que lui offrent les correspondances tissées entre des acteurs qui agissent à différents niveaux dans l’acheminement des soldats rejoignant l’armée carliste. La frontière apparait aussi comme un espace privilégié où s’articulent les échelles et constitue en cela un laboratoire exceptionnel pour l’étude de l’État. H. Vermeren met particulièrement bien en lumière l’éventail des autorités qui s’exercent sur la frontière bas-rhinoise du local jusqu’au national, voire à l’international par le jeu des conventions signées entre les États riverains. B. Landais, quant à lui, montre, à travers le contrôle des circulations, la diversité des échelles de circulation, entre les migrants qui viennent participer à la mise en valeur du Banat et les marchands qui ne font que transiter par la frontière austro-ottomane.

4. Les circulations sont au coeur du dossier et sont très clairement structurantes du phénomène frontalier, à la fois par les capillarités qui dessinent la frontière zonale que par les points de passage qui en rappellent le caractère linéaire. Elles découlent bien souvent d’« effets-frontières » (L. Dauphant) résultant des tensions entre fermeture et connectivité suscitées par la mitoyenneté de territoires qui présentent des caractéristiques politiques et juridiques, économiques ou sociale différentes. H. Vermeren comme A. Dupont mettent en évidence les itinéraires balisés des expulsés comme des engagés carlistes qui font de la frontière à la fois un espace de marge et de connexion. Cette ambivalence fondamentale de la frontière est une autre voie pour repenser l’État nation à travers ses limites. Le contrôle des circulations est alors l’occasion pour l’État habsbourgeois (B. Landais) d’élaborer ou de peaufiner des outils administratifs qui catégorisent les individus selon des critères prédéfinis et permettent à l’autorité étatique de renforcer sa capacité de gouvernance à distance. Ces circulations réintroduisent aussi plus que jamais l’individu dans l’espace frontalier et en font un espace vécu, dans toute l’épaisseur que lui confère l’articulation entre politique, social, culturel et identitaire (L. Dauphant, en particulier).

5. Les quatre phénomènes qui précèdent et s’inscrivent chacun à leur manière dans l’espace, ont enfin vocation à être cartographiés. Bien que les synthèses cartographiques soient par essence des simplifications des réalités de terrain reposant sur des choix, elles permettent d’exprimer simultanément les effets combinés des différents phénomènes précédemment relevés, ainsi que de mieux mettre en évidence le caractère plus ou moins clivant de certaines frontières et les dynamiques de circulation qui les traversent. Elles soulignent ainsi les lignes de force qui structurent l’espace, comme le montre en particulier l’étude d’E. Collet. En outre, la transposition cartographique présente également des vertus heuristiques qui permettent de mieux saisir la projection des rapports de force et des effets de rupture dans l’espace, que des termes, même choisis, n’expriment pas aussi clairement. De surcroît, la démarche cartographique inscrit les phénomènes précédemment relevés dans les réalités spatiales et les contraintes souvent nombreuses qui en découlent. Or, les unes et les autres peuvent parfois finir par échapper à l’historien qui travaille très souvent à distance du terrain. Bien évidemment, la démarche cartographique, qui ne peut intervenir qu’en aval des réflexions menées par l’historien qui s’intéresse au phénomène frontière, nécessite de déterminer avec soin les sources à mobiliser pour la construire, comme s’y appliquent en particulier les articles d’E. Collet et de L. Dauphant ; car dans ce domaine, sans doute plus que dans tout autre, les protagonistes à l’origine de ces sources n’avaient pas ou guère l’intention de laisser des matériaux destinés à la cartographie. Or ces sources sont très diverses, mais aussi inégales, comme le montre chacun des articles de ce dossier : des bornages et traces de postes frontières, les plus évidentes, aux limites de juridiction exprimées dans les documents, aux lieux du prélèvement fiscal sur les circulations, ainsi qu’aux liens de solidarité, en passant bien sûr par les instruments de négociation diplomatique ou les récits de voyage, pour n’en citer que quelques-unes. La diversité de ces sources, de même que la complexité qui résulte de leur combinaison peuvent cependant être retracées en deux dimensions grâce à des moyens techniques, numériques en particulier, toujours plus performants et plus créatifs, du système d’information géographique (SIG) qui permet de fixer avec exactitude cadres géographiques et points de repère, ainsi que d’assembler des cartes se rapportant à des espaces voisins, aux dessins vectoriels avec calques qui transforment la cartographie historique en une tâche de spécialiste expérimenté. Celle-ci achève de démontrer que l’histoire des frontières s’inscrit autant dans l’espace que dans le temps.

Chacun des articles de ce recueil met ainsi en lumière l’enjeu historique et heuristique que recouvre l’étude des frontières et de leurs logiques de franchissement. Il en résulte un ensemble de réflexions cohérent, rendant compte du rôle clé assigné à certains axes, lignes et zones qui ont divisé, mais aussi structuré l’espace européen à travers le temps long. Ces articles ouvrent enfin de multiples perspectives d’appréhension et de réflexion sur les frontières immatérielles dont le rôle n’est pas moins fécond et structurant pour l’histoire des sociétés européennes.

Notes

1 Voir la présentation du concept de spatialité sur le site du LAMOP <https://lamop.univ-paris1.fr/la-recherche-au-lamop/spatialites> (consulté le 11 avril 2020). Return to text

2 Daniel Nordman, « Préface », dans Michel Catala, Dominique Le Page et Jean-Claude Meuret (dir.), Frontières oubliées, frontières retrouvées : marches et limites anciennes en France et en Europe, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p; 13-20. Return to text

3 Peter Sahlins, Frontières et identités nationales. La France et l’Espagne dans les Pyrénées depuis le xviie siècle, Paris, Belin, 1986 ; Hastings Donnan et Thomas Wilson, Border Identities. Nation and State at International Frontiers, Cambridge, Cambridge University Press, 1998 ; David Laven et Timothy Baycroft, « Border Regions and Identity, », European Review of History- Revue Européenne d’histoire, n° 15, 2008, p. 255-275. Return to text

4 Sabine Dullin, La Frontière épaisse. Aux origines des politiques soviétiques (1920-1940), Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales (coll. « En temps & lieux »), 2014. Return to text

5 Daniel Nordman, Frontières de France. De l’espace au territoire, xvie-xixe siècle, Paris, Gallimard, 1998. Return to text

6 Pour un aperçu problématique de ces questions, on renverra notamment à Christophe Duhamelle, La frontière au village. Une identité catholique allemande au temps des Lumières, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2010. Return to text

7 Beatrice von Hirschhausen, Hannes Grandits, Claudia Kraft, Dietmar Mülle et Thomas Serrier (dir.), Phantomgrenzen. Räume und Akteure in der Zeit neu denken, Göttingen, Wallstein Verlag, 2015 ; Beatrice von Hirschhausen (coord.), dossier « Les frontières fantômes », L’Espace géographique, t. 46, 2017/2. Return to text

8 Parmi les publications en français, on peut notamment citer : Jean-Michel Poisson (dir.), Frontière et peuplement dans le monde méditerranéen au Moyen Âge : actes du colloque d’Erice-Trapani (Italie) tenu du 18 au 25 septembre 1988, Rome/Madrid, École Française de Rome/Casa de Velázquez (coll. « Castrum », n° 4), 1992 ; Carlos de Ayala Martínez, Pascal Buresi et Philippe Josserand (dir.), Identidad y representación de la frontera en la España medieval, siglos xi-xiv : seminario celebrado en la Casa de Velázquez y la Universidad autónoma de Madrid, 14-15 de diciembre de 1998, Madrid, Casa de Velázquez/Universidad Autónoma de Madrid, 2001 (contient de nombreux articles en français) ; Pascal Buresi, La frontière entre chrétienté et Islam dans la péninsule Ibérique : du Tage à la Sierra Morena, fin xie-milieu xiiie siècle, Paris, Publibook, 2004. Voir également parmi les travaux plus récents, qui toutefois s’écartent du concept de frontière, Sophie Gilotte, Aux marges d’al-Andalus : peuplement et habitat en Estrémadure centre-orientale (viiie-xiiie siècles), Helsinki, Academia Scientiarum Fennica, 2010. Voir en outre la récente synthèse en espagnol due à Manuel García Fernández, Miguel Galán Sánchez et Rafael G. Peinado Santaella (éd.), Las fronteras en la edad media hispánica (siglos xiii-xvi), Grenade, Editorial de la Universidad de Granada/Editorial Universidad Sevilla, 2019. Pour la période moderne, voir enfin, Michel Bertrand et Natividad Planas (éd.), Les sociétés de frontière : de la Méditerranée à l’Atlantique (xvie-xviiie siècle), Madrid, Casa de Velázquez, 2011. Return to text

9 La plupart des cartes montrent en effet des séries de lignes traversant d’est en ouest la péninsule Ibérique, s’échelonnant régulièrement du nord au sud, gommant en particulier les multiples flux et reflux de ces frontières et surtout leur caractère généralement zonal. Return to text

10 L’importance de la période carolingienne elle-même dans le processus de définition progressif des frontières, en raison des partages successifs de l’Empire à partir de celui de Verdun en 843, a quant à elle encore été rappelée par Lucie Malbos et Stéphane Boissellier dans l’introduction du récent congrès des médiévistes français organisé – en ligne – en mai 2020 sur le thème de la frontière au Moyen Âge ; voir Frontières spatiales, frontières sociales, 51e congrès de la SHMESP (sous presse). Return to text

11 Voir à ce sujet, Odile Kammerer (dir.), Atlas historique du Rhin supérieur. Essai d’histoire transfrontalière, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2019. Return to text

12 Des États et des communautés revendiquant leur appartenance aux mondes musulmans (pluriels et divisés, eux aussi, par de nombreuses limites qui s’affirment après les xe-xie s.) ont en effet durablement marqué les espaces aux confins méridionaux de l’Europe dans le temps long ; d’abord en péninsule Ibérique de 711 à 1492 (et même jusqu’en 1609, date de l’expulsion de la communauté musulmane) ; puis dans les Balkans, de la prise de Gallipoli par les Ottomans en 1354 jusqu’à aujourd’hui. Return to text

References

Bibliographical reference

Damien Coulon and Éric Hassler, « Présentation », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 17 | 2020, 7-14.

Electronic reference

Damien Coulon and Éric Hassler, « Présentation », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [Online], 17 | 2020, Online since 05 octobre 2022, connection on 11 décembre 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=106

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