L’enquête de 1521 sur la frontière des Hautes-Vosges

DOI : 10.57086/sources.877

p. 165-174

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L’expérience de la mémoire

La littérature savante ou les sources normatives, règlements, coutumes et contrats ne retiennent pas grand-chose de la vie montagnarde. Il leur manque la dimension spontanée de la mémoire et de l’imaginaire. Pour l’historien, saisir l’expérience des femmes et des hommes est cependant possible, en évitant les généralités et les faux-semblants de la longue durée. En d’autres termes, en retenant une échelle chronologique plus courte centrée sur le concept de génération car la transmission directe d’informations de première main excède rarement plus d’un demi-siècle.

Cette entreprise est possible à partir des expertises menées lors de procès relatifs à des limites de juridiction ou à des empiétements entre communautés. Les enquêtes sont nombreuses, mais très difficiles à traiter du fait de leur technicité. Leur intérêt réside dans le panel des personnes interrogées, et surtout dans le recours systématique à des témoins choisis pour leur ancienneté.

En août 1521, par exemple, une commission impériale diligentée par le Hofgericht de Rottweil enregistre la déposition d’une centaine d’habitants des Hautes-Vosges afin de déterminer le tracé de la frontière entre le duché de Lorraine et le landgraviat de Haute-Alsace1. Ces montagnards vivent principalement sur le versant alsacien du massif entre le Ballon d’Alsace et le col de Saâles ; ils sont interrogés dans leur langue maternelle, à partir d’une liste en dix-sept points correspondant aux « positions » défendues par l’Empire. On indique leur état civil, leur statut, leurs activités, et, en particulier, l’amplitude de leurs souvenirs. En 1521, la moyenne d’âge des personnes interrogées se situe à 56 ans et 10 mois. Sur un total de 100 personnes, 69 ont plus de 50 ans et 5 plus de 80 (donc, une mémoire effective de 60 à 70 ans).

On peut faire des observations similaires à propos des 49 personnes auditionnées en 1583 lors d’un contentieux opposant le baron de Bollwiller à l’abbé de Murbach à propos du château de Wildenstein, au débouché du col de Bussang2. Là encore, le seuil de la mémoire personnelle se situe au début de l’adolescence.

Tab. 1 : Nombre de personnes par tranches d’âge dans les enquêtes de 1521 et de 1583.

Classes
d’âge
Vallées vosgiennes
en 1521
Bollwiller/Murbach
en 1583
moins de 30 ans 2 1
de 31 à 40 14 8
de 41 à 50 16 14
de 51 à 60 39 3
de 61 à 70 19 8
de 71 à 80 5 6
plus de 80 5 2
âge non précisé 1 5
Total 101 49

Fig. 1 : Localisation et langue des témoins de l’enquête de 1521

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Cette carte s’appuie sur celle de Daniel Specklin, Elsass ist der Vier provintzen eine Im teutschen Land…, imprimée en 1576. Le nord se situe à droite.

DAO : Geogres Bischoff. CC BY-NC-SA.

Une frontière encore instable ?

L’enquête de 1521 a une valeur exceptionnelle par son ampleur et par ses enjeux. Il s’agit, en effet, de définir une frontière entre deux États, en anticipant d’une vingtaine d’années sur la reconnaissance du duché de Lorraine comme entité indépendante, dans la mouvance de l’Empire mais en dehors de celui-ci, « libre et non incorporé », « liber et non subjectus ». Le traité de Nuremberg signé le 26 août 15423 ne définit pas de limites, mais celles-ci sont fixées par la coutume suivant la ligne de partage des eaux. En 1525, le duc Antoine avait justifié son intervention outre-Vosges par la menace de la paysannerie insurgée d’Alsace sur ses domaines « uf den frontier und grenzen unser fürstenthum und land4 », en associant deux mots d’origine différente, le roman « frontière », qui possède une acception militaire, et le terme allemand grenze, emprunté aux langues slaves, qui désigne un espace ouvert, propice à l’expansion d’un pouvoir. Ici, dans les Vosges, la notion recouvre des situations très différentes5, au contact des deux langues, de diocèses mitoyens – Bâle et Strasbourg sur le versant alsacien, Toul et Metz du côté lorrain, Besançon au sud du massif, de circonscriptions administratives et de cultures politiques, au sens large.

L’enquête du Hofgericht s’inscrit dans un climat précis. À l’échelle locale, les concurrences se focalisent sur les richesses de la montagne, plus spécialement les mines polymétalliques de la crête, exploitées par des mineurs allemands et des investisseurs de la vallée du Rhin. Elles se traduisent par de longs contentieux, et même par des actes de violence comme la fehde menée par la famille Schenck de Brisach pour recouvrer sa part des mines de la « Fürst » (« le Faîte » ou La Croix aux Mines), vers 15076, et débordent bien au-delà de ce cadre. En effet, en 1516, aux lendemains de Marignan, l’empereur Maximilien avait tenté d’ouvrir un second front face au roi de France, ou plutôt face à son allié lorrain, en envahissant le duché sous couvert d’une guerre privée conduite par le comte Gangolphe de Geroldseck et le condottiere Franz von Sickingen. Faute d’argent, malgré les promesses du roi d’Angleterre qui devait la financer, cette diversion s’était soldée par une débandade, aussitôt suivie par une promenade militaire d’Antoine de Lorraine entre Saverne et Sainte-Marie aux Mines, et, in fine, par un traité de paix aux termes duquel on se proposait de neutraliser les Vosges pour une durée de dix ans7. En sollicitant la tradition orale, les experts de la cour de Rottweil cherchent à établir plus solidement les droits des parties en présence, mais ils ne négligent pas pour autant le recours aux archives des abbayes de Masevaux et de Murbach, de la Régence d’Ensisheim, des villes de Colmar et Munster, ou des pièces relatives au prieuré de Lièpvre fournies par le duc de Lorraine. L’audition des témoins permet de mesurer leur conscience historique, et, pour les plus instruits d’entre eux, administrateurs ou gentilshommes, leur savoir. On trouve des allusions aux événements – par exemple aux guerres de Bourgogne, quarante-quatre ans auparavant, ou des observations « archéologiques ». En attendant une étude exhaustive du registre – un beau sujet de thèse –, on pourrait retenir quelques perles, comme les propos de l’écuyer strasbourgeois Claus Bockel, qui explique avoir été « interrogé sur le fait de savoir comment il savait que les empereurs ont fondé le monastère de Lièpvre » et répond :

qu’il y […] avait lui-même vu un vitrail et qu’il a entendu dire par un vieux prêtre (dont il ne connaît pas le nom) que l’empereur « Karolus », appelé en français Charlemaingne, avait fondé ledit cloître, et que, pour confirmer cela, on avait représenté l’image de Roland et d’Olivier qu’on peut encore voir sur cette fenêtre8.

Ces « preuves » invitent à explorer la culture des hommes de la fin du Moyen Âge et du début des temps modernes, à la recherche du vécu.

La « montaigne de Balon »

L’échantillon qui suit se rapporte au Ballon d’Alsace, qui culmine à 1 247 m au-dessus des vallées de la Moselle, de la Savoureuse et de la Doller. Son intérêt réside dans la qualité des quatre témoins retenus, car ce sont des natifs du pays, ce qui présente une certaine importance compte tenu de l’immigration de mineurs allemands9.

La « fiche » du premier cité répond parfaitement aux critères employés par les enquêteurs pour la quasi-totalité de leurs auditions : les nobles y échappent, parce qu’ils n’ont pas besoin de justifier leur statut d’homme libre. Tout en se reconnaissant sujet du baron de Morimont, il sait que ce dernier n’est pas son souverain – son prince, autrement dit l’archiduc d’Autriche –, mais l’usufruitier (§ 3-4) des seigneuries de Belfort et du Rosemont, qu’il tient alors en gage (§ 6). Ses connaissances résultent d’une véritable familiarité des lieux – il s’est rendu en pèlerinage sur le versant lorrain (§1), en suivant la ligne de crête, 15 km par le plus court chemin, et peut se prévaloir d’informations solides : [Jean-]Guillaume de Chaux est probablement le maire de ce village cité en 1460, à moins qu’il ne s’agisse de son père, receveur de Belfort vers 1426. La « frontière » est définie par la topographie (§2).

Le sixième témoin évoque des pratiques d’estive mais s’exprime au passé, en nommant le grand-père du seigneur actuel, qu’il a pu connaître un demi-siècle plus tôt. On en déduit que la situation s’est modifiée. Le fait de parler de « marchands » laisse à penser que leur bétail est destiné au marché de la viande, et non à la production de fromage. À la fin du xve siècle et au début du xvie, il existe des circuits commerciaux au long cours et des foires régionales, notamment sur l’Ochsenfeld, non loin de Cernay ou au Burner Krutz, à l’entrée du Val de Villé.

Le septième témoin, sujet lorrain, donne des précisions géographiques qui complètent celles du premier (§2). Il intervient en sa qualité de bénéficiaire des pâturages, en association avec un « compagnon », à la suite d’un contrat écrit. Le profil « artisanal » de ce forgeron paraît peu compatible avec l’élevage, ce qui le désigne plutôt comme un « investisseur ».

Le neuvième et dernier de la sélection confirme les indications du précédent. La mention d’un chemin aménagé, en concertation, par les autorités des deux versants, suggère des échanges plus actifs, corroborés par d’autres sources. On peut rappeler que le col de Saverne a fait l’objet de gros travaux en 1524, et qu’il en va de même dans la vallée de la Thur, dotée d’infrastructures nouvelles pour les voyageurs.

Comme on le voit à travers ces exemples, l’exploitation de la montagne s’opère dans des relations de voisinage nourries par une familiarité réelle malgré l’obstacle des langues et par une véritable coopération. Une étude exhaustive de ce document doit permettre de retrouver des pans entiers de la mémoire, aussi bien dans ses aspects quotidiens – un vigneron de Thann affirme avoir traversé le col de Bussang à cent reprises – que du point de vue des événements – les fortifications des guerres de Bourgogne, des faits divers de toute sorte – ou dans le domaine de l’imaginaire : les appartenances territoriales, la sacralisation de l’espace, etc.

Le chantier doit, bien naturellement, croiser l’ensemble des sources.

Fig. 2 : fol. 40r.

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Source : Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9648. Utilisation libre de droits.

Quelques exemples relatifs au Ballon d’Alsace

1er témoin, Henry Perol de Vescemont, 60 ans

[fol. 40r.]

Der erst gezug [le premier témoin]

Henry Perrol de Vescemont demeurant audit lieu, homme laboureur, eagié d’environ soixantes ans, souvenant de cinquante, de non serve condiction, constituy en mariage, homme subiect de monsr de Morimont seigneur de Belfort, interrogé si on luy a monstré ceste affere pour en temoingnez les articles, a respondu ad ce que non, et aux aultres articles généraulx, a respondu qui n’estoit point excommini10, que nul ne lui avoit communicqué ceste affère, qu’il aymait autant l’une des parties que l’autre, du moingz en ce cas, jacoit11 que par raison naturelle il aymoit myeulx son prince que monsr de Loreyne, ne luy a estez rien promis touchant ceste affère, n’a aulcune espérance d’en myeulx valoir, n’a aussi heu aucung conseil avec aultres pour bailler sa déposition, sur ce luy a esté leu et exibez le premier article desdites positions commenceant.

[fol. 40v.]

Le déposant respond audit premier article qu’il y avoit vingt ou trante ans que luy et autres vieilles gens de la terre de Rosemont sont estez ensemble par aultrefois en pèlerinage à Monsr Sainct Maurys12 que est de delà de Balon au pais de Loreyne et que eulx estans au-dessus de la montaigne de Balon darrière Vescemont ung vieulx homme dit Jehan Guillaume de Chaulx monstroit audit déposant ung arbre sur la montaigne qu’estoit un boule13 disant que ledit arbre faisoit séparation de trois éveschés, assavoir de Besançon, de Basle et de Toule, et que ledit Jehan Guillaume de Chaulx disoit en oultre que ce que pendoit du cousté de Sainct Mauris estoit duché de Loreyne et ce qu’estoit devers Beffort estoit de la seigneurie de Rosemont appartenant ès ducs d’Austriche, et de l’aultre costé devers l’éveschié de Besançon c’estoit du conté de Bourgoingne. Et quant aux interrogatz de monsr le duc sur ledit premier article, y respond que y n’en scet rien que ce qu’il a deposé sur ledit premier article.

Interrogé sur le second article commenceant « Item que icelles séparations etc. », respond qu’il a tousiours ouy dire ès anciens que depuis les montaignes de Balon commenceant à Plancher jusqu’à la montaigne de Grasson derrière les (eaux) que s’estoient séparation des pais de Loreynne et d’Alemaignes, ainsy que les eaues pendent d’un costé et d’autre mais ne scait s’il est ainsy ou non, et plus n’en dit quant au second article.

[fol. 41r.]

Sur le troisième article y respond que monsr de Morimont laisse et admodie les pasturage les planches14 de Balon selon les fondues des neiges et selon que l’eauue pend a savoir devers la vallée de Rosemont et qu’il y a la chasse et la justice haulte, moyenne et basse assavoir en la seigneurie de Rosemont et quant aux aultres seigneuries et offices dit n’en rien scavoir.

Sur le quatrième article, dict ledit déposant que ledit seigneur de Morimont laisse et admodie le pasturage au plus hault de Balon, et le dict scavoir car ceulx de Sainct Mauris que sont sous le duché de Loraynne le tiennent par admodiacion tous les ans dudit seigneur de Morimont et plus n’en scet.

Sur le sixième article dict ledit déposant bien scavoir que monsr de Morimont tient la seigneurie de Rosemont jusqu’au plus hault de Balon de la maison d’Austriche, car luy mesme a oy les lectres que ledit seigneur a fait lire devant tous ses subiects, mais ne scet rien des aultres seigneuries.

6e témoin, Jacob Bailli, de Lepuix, 70 ans

[fol. 45r.]

§ 2 : Et le scet par ce que de son souvenant il a ouyr dire par feu messire Pierre de Morimont15 lequel en a aultrefois eu différent avec lesdits Lorreyns et que tousiours ledit seigneur en a esté en joissance et possession sans contredit de personne assavoir dès le courbe boule dont dessus est faict mencion et que les marchands de Denney16 y mectoyent leurs bestialx par le consentement dudit seigneur messire Pierre de Morimont.

7e témoin, le forgeron Jehan Wauldenaire17, de Fresse, 60 ans

[fol. 46v.]

Jehan Wauldenaire mareschaulx demeurant à Fress près de saint Mauris en Lorrene18 |

§2. Sur le second article, dict qui scet bien ou que Balon commence et ou qu’est Grasson darrière Sainct Anthoinne19 et le Pertuis d’Estez20 derriere Tann et ou qu’est la croix au plus hault, ne scet rien de la chappelle et a tousiours ouy dire par les ancyens que le fete et le plus hault de ses trois montaignes font separation du pais d’Alemaigne et de Lorreyne et en a veu user en telle sorte. Du surplus dudict article dict n’en rien scavoir.

§4. Sur le quatriesme article dict qui scet bien que Monsr de Morimont, sgr de Belfort vendt et admodie le pasturaige de Balon qu’apartient à la seigneurie, et semblablement Monsr de Lure derrier sainct Anthoine et le dict scavoir car luy mesmes a retenu les pasturaiges de Monsr de Belfort et en payent luy et son compaignon tous les ans six florins selon que les lectres en sont faictes…

9e témoin, Hans Haller, sous-bailli de Masevaux, tisserand et drapier, 56 ans

[fol. 47v. et 48r.]

Und als ime die artickel Kay. Mt. Auch des hertzogen vonn Lothringen fragstuck darüber furgehalten hatt diser zug gesagt wie hernach volgt : Et quand on lui a présenté les articles de la Majesté Impériale ainsi que le questionnaire du duc de Lorraine, ce témoin a répondu ceci :
§1 Unnd nemblich uff den erstenn artickel also anfahend erstlich ist war unnd landkundig u. sagt bemelter vogt er wisß von der fürst nitzusagen er sige aber wol ingedenck das uff ein berg der genant ist der Kratzen hinder Rymbach Maßmünster herschafft ist der weg gon Blummers von Maßmünster, do hab es sich uff ein zit begebenn das man ein weg doselbs uber den berg inn lothringen hatt wellen machen und ist er diser zeug mit andren des rats von Maßmünster hynuff geschickt worden zu besichtigen wie der weg zumachen were unnd sindt uff die lothringische sit etlich meiger darinnen helffen zuhandeln unnd ratschlagen ver-ordnet worden und wie beiden parthien uff die höhe des Kratzen kumen ward abgeredt unnd gerat-schlagt ein jede party sollt zu irer sit bis uff die hohe des gebirgs den weg machen. Et à propos du premier article commençant par « premièrement, il est vrai et notoire… », le susdit bailli dit qu’il sait qu’il n’y a rien à dire concernant la crête, mais qu’il a bien en tête que c’est sur la montagne appelée Grasson, derrière Rimbach, dans la seigneurie de Masevaux que se trouve le chemin qui conduit à Plombières depuis Masevaux. Quand, il y a quelque temps, quand on a voulu faire un chemin à travers la montagne en direction de la Lorraine, lui-même, avec d’autres membres du conseil de Masevaux, il a été envoyé là-haut pour examiner comment cela devait être fait et du côté lorrain, plusieurs maires ont été désignés pour discuter de la chose. Il a été convenu que chaque parti aménagerait son côté.

1 Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9648. Le registre comprend 200 folios, d’un format proche du A4 actuel. Il peut être complété pour

2 Archives d’Alsace, site de Strasbourg (désormais AA67), 3 B 975.

3 Augustin Calmet, Histoire de Lorraine…, Nancy, t. VI, 1757, Preuves, col. 390-395.

4 « À la frontière et limite de notre principauté et pays ». Politische Korrespondenz der Stadt Strassburg, éd. par Heinrich Virck, t. I, Strasbourg

5 Georges Bischoff, « Les Vosges à la fin du Moyen Âge et au début des temps modernes : l’invention d’une frontière », dans Jeanne-Marie Demarolle (

6 AA67, 3 B 254

7 Georges Bischoff, « Marignan, l’Alsace et la Lorraine. Les Vosges et l’invention d’une Europe nouvelle », Annales de l’Est, 2006, p. 105-120.

8 Fol. 210v.

9 Voir, entre autres, les travaux de David Bourgeois, notamment « La fin des guerres de Bourgogne et le développement des mines polymétalliques des

10 Excommunié : privé de ses droits à la suite d’une condamnation.

11 Jaçoit, conjonction : bien que.

12 Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges).

13 Bouleau.

14 Jean-Pierre Chambon, « Les toponymes Plancher-Bas et Plancher-les-Mines (Haute-Saône) : matériaux pour leur histoire et hypothèse sur leur origine 

15 Engagiste des seigneuries de Belfort et de Rougemont, Pierre de Morimont est mort vers 1474-1475.

16 Denney, dans la Paroisse de Phaffans (Territoire de Belfort). L’accès le plus facile vers les alpages passe par Etueffont et La Madeleine.

17 Ce patronyme est un démarcage de l’allemand Waldner (forestier).

18 Fresse-sur-Moselle (Vosges), entre le Thillot et Saint-Maurice. Les troupeaux empruntent vraisemblablement le tracé de la route aménagée sous Louis

19 Ballon Saint-Antoine, sommet secondaire de la Planche des Belles Filles (Haute-Saône, 1128 m).

20 Pertuis d’Estaye : ancien nom du col de Bussang, formé sur Pertuis, passage, et la francisation de l’allemand Steige (montée).

Notes

1 Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9648. Le registre comprend 200 folios, d’un format proche du A4 actuel. Il peut être complété pour le Val de Lièpvre par l’audition de 32 témoins lorrains, notamment à Nancy (B 952/33).

2 Archives d’Alsace, site de Strasbourg (désormais AA67), 3 B 975.

3 Augustin Calmet, Histoire de Lorraine…, Nancy, t. VI, 1757, Preuves, col. 390-395.

4 « À la frontière et limite de notre principauté et pays ». Politische Korrespondenz der Stadt Strassburg, éd. par Heinrich Virck, t. I, Strasbourg, 1879, p. 146-147, no 264 : lettre du 9 mai 1525 aux autorités de Strasbourg,

5 Georges Bischoff, « Les Vosges à la fin du Moyen Âge et au début des temps modernes : l’invention d’une frontière », dans Jeanne-Marie Demarolle (dir.), Frontières en Europe occidentale et médiane de l’Antiquité à l’an 2000, Metz, Centre de recherche Histoire et civilisation de l’université de Metz, 2001, p. 229-251.

6 AA67, 3 B 254

7 Georges Bischoff, « Marignan, l’Alsace et la Lorraine. Les Vosges et l’invention d’une Europe nouvelle », Annales de l’Est, 2006, p. 105-120.

8 Fol. 210v.

9 Voir, entre autres, les travaux de David Bourgeois, notamment « La fin des guerres de Bourgogne et le développement des mines polymétalliques des Vosges du sud », dans Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Lure, no 39, 2020, p. 100-110 et, prochainement, sa thèse sur ce sujet ; François Liebelin, Mines et mineurs du Rosemont, nouvelle édition sous la direction de Pierre Fluck, Soultz, Éditions du Patrimoine minier, 2015 (1ère éd. 1987) ; Georges Bischoff, « Documents inédits sur les mines de la vallée de Masevaux au début du xvie siècle », dans Pierre & Terre, no 38, 2023, p. 105-114. Les trois premières décennies du xvie siècle sont marquées par une véritable « fièvre de l’argent ».

10 Excommunié : privé de ses droits à la suite d’une condamnation.

11 Jaçoit, conjonction : bien que.

12 Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges).

13 Bouleau.

14 Jean-Pierre Chambon, « Les toponymes Plancher-Bas et Plancher-les-Mines (Haute-Saône) : matériaux pour leur histoire et hypothèse sur leur origine », Annales de Normandie, no 2, 2012, p. 95-109. L’auteur n’établit pas de relation entre ces noms et la Planche des Belles Filles (1 148 m), qu’on aurait tendance à interpréter comme l’équivalent de chaume ou de défrichement, « belles filles » se rapportant à « beaux hêtres », en fonction de la couverture forestière antérieure au défrichement. Dans le contexte du Ballon d’Alsace, il pourrait s’agir d’un lieu-dit, les Planches, de même origine. Le microtoponyme « Planche » apparaît à une vingtaine de reprises dans l’actuel Territoire de Belfort. On trouve le nom Planche-des-Veaux à Lepuix. Voir Jean-Georges Stoffel, Dictionnaire topographique du Haut-Rhin, Mulhouse, 1878 (2e éd.), p. 424.

15 Engagiste des seigneuries de Belfort et de Rougemont, Pierre de Morimont est mort vers 1474-1475.

16 Denney, dans la Paroisse de Phaffans (Territoire de Belfort). L’accès le plus facile vers les alpages passe par Etueffont et La Madeleine.

17 Ce patronyme est un démarcage de l’allemand Waldner (forestier).

18 Fresse-sur-Moselle (Vosges), entre le Thillot et Saint-Maurice. Les troupeaux empruntent vraisemblablement le tracé de la route aménagée sous Louis XV.

19 Ballon Saint-Antoine, sommet secondaire de la Planche des Belles Filles (Haute-Saône, 1128 m).

20 Pertuis d’Estaye : ancien nom du col de Bussang, formé sur Pertuis, passage, et la francisation de l’allemand Steige (montée).

Illustrations

Fig. 1 : Localisation et langue des témoins de l’enquête de 1521

Fig. 1 : Localisation et langue des témoins de l’enquête de 1521

Cette carte s’appuie sur celle de Daniel Specklin, Elsass ist der Vier provintzen eine Im teutschen Land…, imprimée en 1576. Le nord se situe à droite.

DAO : Geogres Bischoff. CC BY-NC-SA.

Fig. 2 : fol. 40r.

Fig. 2 : fol. 40r.

Source : Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9648. Utilisation libre de droits.

Citer cet article

Référence papier

Georges Bischoff, « L’enquête de 1521 sur la frontière des Hautes-Vosges », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 21 | 2023, 165-174.

Référence électronique

Georges Bischoff, « L’enquête de 1521 sur la frontière des Hautes-Vosges », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [En ligne], 21 | 2023, mis en ligne le 15 février 2024, consulté le 28 avril 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=877

Auteur

Georges Bischoff

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