Lapproche comparative, une méthode pour comprendre les stratégies dadaptation au changement climatique dans les vignobles alsacien, badois et palatin

DOI : 10.57086/sources.880

p. 186-199

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Le réchauffement des températures moyennes à la surface du globe est un phénomène aujourdhui incontestable et sans précédent depuis lapparition de lespèce humaine1. Estimé à 0,95-1,20 °C entre les périodes 1850-1900 et 2011-20202, il entraîne de graves conséquences, en particulier sur les systèmes agricoles3. Deux types dactions sont entreprises pour y répondre : latténuation, qui consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre et donc à sattaquer à la cause du changement climatique, et ladaptation4. Cette dernière a pour objectif de « limiter les dommages ou dexploiter les opportunités5 » du changement climatique. Elle a longtemps été critiquée et jugée secondaire dans les « pays du Nord6 », mais laggravation des conséquences du changement climatique entraîne progressivement une prise de conscience de la nécessité de sadapter, y compris dans les pays a priori les moins menacés7. Or, se fait sentir un manque de données sérieuses, issues de la recherche sur les déterminants des stratégies dadaptation, en particulier à léchelle locale8. Pour la filière viticole, les processus de décision sont insuffisamment étudiés9, alors que son caractère pérenne, dans une logique de monoculture, la place parmi les plus vulnérables et ayant les plus forts besoins danticipation10.

Cette contribution s’appuie sur la comparaison comme outil permettant de compléter les recherches existantes, en offrant une méthode de compréhension des processus dadaptation. Nous nous appuyons sur le cas des vignobles alsacien (France), badois et palatin (Allemagne, à lest et au nord de lAlsace), très similaires du fait de leur situation « symétrique11 » de part et dautre du Fossé rhénan et des types de vins produits. Ces territoires sont en revanche séparés par une frontière administrative, qui implique de potentielles disparités réglementaires et/ou culturelles. Des entretiens semi-directifs ont été menés en 2021 avec des producteurs et autres acteurs de la filière (17 en France et 10 en Allemagne ; fig. 1), afin de comparer les stratégies dadaptation et leurs déterminants. Lanalyse des convergences et divergences a mis en évidence des facteurs partagés mais aussi spécifiques à chacun de ces trois vignobles.

Méthodologie de lenquête

Les acteurs enquêtés sont essentiellement des producteurs, au nombre de 20. Lobjectif étant didentifier des pratiques dadaptation et danalyser leurs déterminants, ils ont été choisis sur la base des pratiques déjà adoptées et de leur sensibilité aux questions environnementales. Les articles de presse professionnelle et régionale ont permis didentifier les premiers acteurs et le panel a été complété par une méthode « boule de neige » consistant à demander en fin dentretien des contacts de collègues jugés intéressants. Cette manière de procéder induit nécessairement un échantillon peu représentatif des viticulteurs de ces régions (cela nétant pas lobjectif), comme en témoigne une forte représentation de domaines labellisés en agriculture biologique ou biodynamie (tab. 1). Il est néanmoins très diversifié, tant en termes de taille que dancienneté dans la profession, ce qui devrait faire ressortir différents freins et leviers à ladaptation.

Les entretiens auprès de producteurs ont été complétés par des entretiens réalisés auprès dacteurs professionnels du conseil ou de la recherche en agriculture. Le tout a été complété par des données statistiques, permettant une analyse qualitative et quantitative à léchelle locale et régionale.

Fig. 1 : Localisation des vignobles et des entretiens

Image

Source : Georhena, Occupation du sol du Rhin Supérieur, 2018 ; <https://geoportal.georhena.eu/geonetwork/srv/fre/catalog.search#/metadata/c0ccbf45-2620-4bde-93f8-869558e51d7e>. Sans restriction d’usage. GADM maps and data, <https://gadm.org/data.html>. Utilisation non commerciale libre de droits. DAO : Gaël Bohnert. CC BY-NC-SA.

Tab. 1 : Caractéristiques des acteurs enquêtés

Acteur Type Pays Surfaces
de vigne
(en ha)
Modes de
commercialisation
Activités de
diversification
Label Ancienneté
dans la
profession et
perspectives
VFP1 salariée FR 15 100 % en bouteilles ; 70 % d’export, restaurants et particuliers (au caveau et livraison) gîte AB fin de carrière
VFP2 salariée FR 45 100 % bouteille ; 20 % d’export, restaurants, cavistes, particuliers (dont vente au caveau) musée en conversion AB début de carrière
VFP3 exploitante FR 12 100 % bouteilles ; principalement aux particuliers (dont vente au caveau), un peu d’export   AB, Demeter fin de carrière
VFP4 exploitant FR 3,9 majoritairement en bouteilles ; cavistes et restaurants notamment parisiens, un petit peu de raisins au négoce aucune en conversion AB début de carrière, reconversion professionnelle
VFP5 exploitant FR 10 100 % bouteilles ; 60-70 % à l’export, particuliers (caveau et expédition), cavistes, quelques restaurants arboriculture (3 ha) AB fin de carrière, reprise par le fils
VFP6 exploitant FR 19 raisins à deux coopératives petit activité de négoce HVE milieu de carrière ; conversion AB en réflexion
VFP7 salarié FR 15-16 100 % bouteilles ; 70 % export aucune AB, Demeter milieu de carrière
VFP8 exploitant FR 20 100 % bouteilles ; ⅓ au caveau, ⅓ expéditions en France et pays limitrophes, ⅓ export lointain arboriculture (6 ha) AB, Demeter début de carrière
VFP9 exploitant FR 65 100 % bouteilles ; 50 % export, cavistes, restaurants, caveau   AB  
VFP10 exploitant FR 32 95 % bouteilles, 5 % vin en vrac ; 50 % particuliers (caveau et expéditions), cavistes, 8‑10 % export, quelques restaurants et supermarchés aucune HVE, Terra Vitis milieu de carrière
VFP11 exploitant FR 10 50 % bouteilles ; 95 % caveau, un peu d’expéditions aux particuliers, de cavistes et restaurants ; 50 % raisins vendus à une coopérative et un négoce grandes cultures (30 ha), asperges (< 1 ha) HVE, partiellement AB milieu de carrière ; objectif de passer intégralement en AB dans les prochains 5‑10 ans
VFP12 exploitant FR 17 100 % bouteilles ; 45 % aux particuliers (caveau et expéditions), 30 % à des restaurants, 25 % export aucune HVE, en conversion AB
VFP13 exploitant FR 12 100 % bouteilles ; particuliers (caveau et expéditions), cavistes, restaurants, supermarchés, export aucune AB début de carrière
VFC1 conseiller FR          
VFC2 conseillère FR          
VFC3 chercheur FR          
VFC4 chercheur FR          
VAP1 salarié DE 30 100 % bouteilles ; principalement restaurants, un peu supermarchés et particuliers aucune Fair N Green milieu de carrière ; conversion bio en réflexion
VAP2 exploitant DE 35 100 % bouteilles ; 35-40 % cavistes, 30‑35 % restaurants, le reste au caveau aucune conversion bio et Demeter début de carrière ; restaurant en construction
VAP3 exploitant DE ? 100 % bouteilles ; 90 % aux particuliers (caveau et expédition) aucune Bioland fin de carrière
VAP4 salarié DE 65 100 % bouteilles ; 30 % aux particuliers, 30 % négoce, 20 % supermarchés, 20 % restaurants aucune Demeter  
VAP5 exploitant DE 12 100 % bouteilles ; 90 % aux particuliers, 10 % au négoce restaurant Bioland fin de carrière
VAP6 exploitante DE 7,5 ⅓ bouteilles, ⅔ de raisins en cave coopérative ; particuliers (caveau et expéditions), quelques restaurants et cavistes grandes cultures (50‑60 ha selon nos estimations), arboriculture (1,5 ha), petit élevage (bovins, ovins, caprins, porcins, poules) Naturland, EcoVin, Demeter fin de carrière ; pas de repreneur
VAP7 exploitant DE 7,5 ⅓ bouteilles, ⅔ de raisins en cave coopérative ; particuliers (caveau et expéditions), quelques restaurants et cavistes grandes cultures (50‑60 ha selon nos estimations), arboriculture (1,5 ha), petit élevage (bovins, ovins, caprins, porcins, poules) Naturland, EcoVin, Demeter fin de carrière ; pas de repreneur
VAC1 conseiller DE          
VAC2 conseillère DE          
VAC3 chercheur DE          
VAC4 conseiller DE          

Des stratégies dadaptation similaires témoin de la prédominance des contextes pédoclimatiques locaux

Les viticulteurs rencontrés partagent des stratégies dadaptation, mais les déclinent à travers des pratiques très diversifiées. Ainsi, tous les producteurs enquêtés poursuivent lobjectif daméliorer la structure des sols et leur taux de matière organique afin, notamment, de favoriser linfiltration et la rétention de leau et ainsi amortir les excès et déficits de précipitations. Pour y parvenir, ils enherbent leurs vignes, mais avec divers modes de gestion. Certains enherbent totalement les parcelles, dautres seulement un rang sur deux, dautres encore ne désherbent que le cavaillon12. Certains fauchent, dautres aplatissent le couvert avec un « rouleau faca13 ». Lenherbement est parfois naturel et spontané, mais des viticulteurs sèment également des mélanges despèces sélectionnés.

Cette diversité de pratiques est présente aussi bien du côté français que du côté allemand, et cest davantage à une échelle locale quapparaissent les différences, en fonction, notamment, de la topographie, comme lexplique ce viticulteur :

Le problème chez nous du rouleau faca, cest que lherbe couchée, sil pleut derrière, cest ultra casse-gueule, à cause de la pente […] Donc cest trop dangereux dans les pentes les plus raides. Par contre dans les pentes plus douces, 25 % et en dessous, là le rouleau faca est plus intéressant […] Honnêtement on serait dans des conditions différentes, on passerait plutôt un rouleau faca je pense, plutôt quun fauchage. Ça me paraît une méthode plus efficace pour gérer les problèmes de stress (VFP12).

Comparer les différents contextes locaux permet ainsi de comprendre que pour chacun dentre eux, les stratégies dadaptation reposent sur les mêmes principes, ce qui incite à généraliser la pertinence de ces principes dans la majorité des situations rencontrées dans la région.

Si la comparaison à léchelle locale a ici permis dexpliquer les variations techniques de lenherbement, du fait, notamment, de la topographie, la mise en regard de la France et de lAllemagne permet de comprendre comment et pourquoi dautres stratégies dadaptation ne se développent pas davantage et sont donc moins répandues.

Une réglementation plus ou moins permissive de part et dautre de la frontière

Certaines pratiques dadaptation telles que le recours à lirrigation ou à la plantation de nouveaux cépages diffèrent de part et dautre du Rhin. En effet, alors que les cépages traditionnels et la typicité des vins qui en sont issus sont menacés par le changement climatique14, certains viticulteurs allemands se tournent vers des cépages plus méridionaux, mieux adaptés à un climat estival plus chaud et plus sec. Lun dentre eux explique par exemple avoir introduit Sauvignon blanc, Merlot, Cabernet franc, Syrah, Chenin blanc, Tempranillo, Malbec, Tannat, Grenache et Mourvèdre, car il observe que « les températures, ou les conditions microclimatiques, sont déjà trop chaudes pour les Pinots ». En Alsace, plusieurs viticulteurs voudraient faire de même, mais ne peuvent le faire sans sortir de lAOP :

Pour linstant on est contraints par lappellation. Si je change de cépages, je ne suis plus dans lappellation AOC Alsace. Je me retrouve en vins de pays ou vins de France. Donc ça cest pas du tout le but, cest pas du tout lobjectif ni lenvie (VFP10).

En effet, lAOC Alsace nautorise que 9 cépages15, contre 63 dans lAOP badoise16 et 121 dans lAOP palatine17 qui offrent donc beaucoup plus de possibilités dadaptation.

Or, très peu de producteurs sessaient à la commercialisation hors AOC, du fait du conservatisme des consommateurs et du manque à gagner entre un vin AOC Alsace et un vin de France18. Il existe certes quelques exceptions19, rares, certains jugeant le cahier des charges trop contraignant et anachronique face aux évolutions climatiques. En effet, entre 2000 à 2008, près de 99 % des vins dAlsace ont été commercialisés sous AOP20. Lappellation structure ainsi complètement le marché du vin alsacien, et en sortir est perçu comme un risque commercial majeur :

La question des cépages, cest clairement une histoire dimage et de cahier des charges […] Derrière il y a un objectif commercial, dêtre sous une marque Alsace […] La plupart sont sous le schéma AOC […] ça ne facilite pas les changements (VFC3).

Dans le pays de Bade, la part des vins hors AOP représente également moins de 2 % de la production21, mais lappellation nest pas évoquée comme une contrainte : « LAllemagne est maintenant assez libérale. On peut donc changer à volonté (VAC1) ». Il apparaît ainsi que la frontière sépare deux cadres géolégaux différents, qui conditionnent les stratégies dadaptation.

Néanmoins, les demandes pour autoriser dautres cépages dans lAOC Alsace sont encore timides, car derrière la question réglementaire, cest bien celle de limage et de la commercialisation qui est en jeu. Beaucoup de viticulteurs expriment ainsi une peur de perdre en typicité en cas de changement de cépages, et par conséquent de rencontrer des difficultés à se différencier sur un marché fortement concurrentiel :

En Alsace, les viticulteurs voudraient quand même rester plus ou moins spécialistes des vins blancs, dAlsace. Parce que bon, cest quand même notre spécificité […] Cest bien beau de mettre de la Syrah, mais maintenant si tout le monde met de la Syrah… (VFP1).

Je pense que ce nest pas la solution. Il vaut mieux quon adapte nos cépages en les retardant, en retardant la précocité, et rester sur une identité, que de vouloir faire de la syrah […] pour avoir bossé dans le Languedoc, ils le font déjà très bien (VFP6).

Les quelques cépages listés dans lAOC sont ainsi perçus comme une caractéristique essentielle didentité et de typicité des vins dAlsace. À linverse, en Allemagne le choix des cépages ne conditionne pas forcément la typicité du vin. Par exemple, ce viticulteur explique même quil a introduit du Chenin blanc pour remplacer le Riesling, car le premier devient mieux adapté, pour produire les mêmes types de vin :

Si vous prenez le Chenin blanc, cela pourrait être pour cette région un remplacement idéal au Riesling, qui est généralement aussi très traditionnel ici, dans lOrtenau, mais pour qui il fait déjà trop chaud […] parce quil a une acidité assez forte qui se conserve et reflète très bien la minéralité, comme le Riesling le fait aussi (VAP1).

Contrairement à lAlsace où le cépage est déterminant, laccent est donc davantage mis sur les caractéristiques organoleptiques finales du vin. Changer de cépage apparaît alors moins risqué commercialement. De plus, il est courant de rencontrer des producteurs allemands proposant deux gammes de vins : lune basée sur les cépages « traditionnels », majoritaires de leur région, et une gamme plus « atypiques » mettant à lhonneur dautres cépages. Une différence, cette fois culturelle, apparaît ainsi dans limportance accordée aux cépages. Ce résultat est paradoxal, dans la mesure où la culture viticole française repose sur la dénomination du lieu, quand, dans la culture viticole germanique, que lon retrouve en Alsace comme héritage historique, lindication porte sur le cépage. Le vignoble alsacien peut être considéré comme une hybridation de ces deux cultures, puisque la mention des cépages est une particularité par rapport aux autres vignobles français22 et empruntée aux pratiques allemandes. Limportance accordée aux cépages en Alsace est un des éléments de construction de lidentité des vins alsaciens, lui permettant de se différencier du reste de la France, notamment par ses cépages germaniques tels que le Riesling, tout en favorisant une dynamique commerciale collective du nord au sud de lAlsace. À cette situation se rajoute vraisemblablement la crainte de rentrer en concurrence avec les vignobles du sud de la France en cas dintroduction de cépages tels que la Syrah, car les vins alsaciens sont globalement plus chers que les vins du Languedoc par exemple23.

Le même contraste réglementaire apparaît pour lirrigation, lAOP allemande étant beaucoup plus permissive. En effet, elle ne contient aucune restriction, contrairement à lAOP alsacienne qui la proscrit totalement, hormis dans les jeunes plantations avant que ces dernières nentrent en production. Le cas de lirrigation est intéressant car il est très débattu24 et, dans leurs argumentaires, beaucoup dAlsaciens se réfèrent directement aux pratiques outre-Rhin : « Vous traversez le Rhin, vous allez du côté allemand là, de lautre côté du Rhin […] ils ont de lirrigation (VFC1) ». Contrairement à la question des changements de cépages, la perte de typicité est une crainte moins présente en cas de recours à lirrigation. De ce fait, la pression est plus intense pour faire évoluer le cahier des charges de lAOP Vin dAlsace, identifié comme la principale contrainte par certains : « Après ça dépend du cahier des charges. Moi jaimerais bien irriguer mais je nai pas le droit (VFP2). » Pourtant, lirrigation pose aussi une question dimage : « irriguer cest souvent signe dexcès de production, de baisse de qualité (VFC1). » Mais, à linverse de lutilisation de nouveaux cépages, si lirrigation était autorisée en Alsace, sa mention sur létiquette nirait pas de soi, nétant pas non plus imposée en Allemagne. Le consommateur, très conservateur et constituant un réel frein au changement, ne pourrait donc pas savoir si la vigne a été irriguée, ce qui peut expliquer une moindre crainte des producteurs quant aux répercussions sur leurs ventes.

Finalement, la frontière crée une juxtaposition de cadres réglementaires et culturels actuels et hérités qui conditionnent les adaptations possibles. Cependant, la comparaison permet aussi de relativiser ces différences et denrichir la compréhension des déterminants qui conditionnent les pratiques dadaptation.

Lapport de la comparaison pour relativiser les freins réglementaires

La comparaison peut aider à dépasser les discours parfois simplificateurs de certains viticulteurs alsaciens sur les cépages et lirrigation.

LAllemagne sert ainsi parfois de référence dans largumentaire exigeant lautorisation de lirrigation. Cependant, cette dernière nest finalement que très rarement utilisée par les producteurs allemands. La proportion du vignoble badois irrigué serait ainsi bien inférieure à 10 % (VAC3). Sur les dix viticulteurs allemands rencontrés, seuls deux avaient, très récemment, installé des systèmes dirrigation automatisés ; et uniquement dans des jeunes vignes non encore productives, pratique autorisée également en France, pour rappel. Sans système automatisé, le vignoble est arrosé manuellement pied par pied, avec de leau transportée dans des citernes :

Nous allons donc chercher de grandes quantités deau avec un grand camion-citerne, avec lequel nous transportons leau, et nous la donnons aux vignes […] Mais cest très laborieux (VAP6).

Du fait du travail considérable que cela représente, cela explique que seuls les jeunes plants soient arrosés, sachant que, du fait dun moindre enracinement, leur survie est directement menacée par un manque deau :

Mais cest seulement les trois premières années que nous devons être derrière. Quand les vignes sont plus âgées, ce nest plus aussi dramatique […] Le problème est que les vignes fraîchement plantées sont peu enracinées dans le sol. Elles ont besoin de beaucoup deau. Et nous avons aussi planté ici des vignes longues, des vignes hautes tiges, et elles sont encore fragiles. La première année, elles en ont besoin. Elles ne doivent pas subir de stress hydrique, alors nous devons le faire ponctuellement (VAP6).

Autrement dit, malgré la différence réglementaire, les pratiques dirrigation sont similaires de part et dautre de la frontière. Le discours présentant les contraintes réglementaires comme le seul frein apparaît donc réducteur, car il occulte les difficultés rencontrées en Allemagne. Or, du fait de la similitude des vignobles alsaciens et badois et de leur symétrie25 de part et dautre du Fossé rhénan, les mêmes contraintes sappliqueraient à la majorité du vignoble alsacien. En effet, le premier obstacle réside dans le travail nécessaire, ce qui est accentué par la topographie (pente forte26), la configuration du parcellaire et les difficultés daccès qui en découlent. À cela sajoute laccès à leau, qui dépend aussi en premier lieu de laltitude et de la nature du sous-sol, la nappe phréatique nétant accessible quen plaine et les collines sous-vosgiennes, où sépanouit la vigne, étant plutôt sèches. Leau doit ainsi être transportée : « car nous navons pas non plus dapprovisionnement en eau dans les vignes (VAP6) ». Ainsi, même lorsquun système automatisé a été installé, il reste nécessaire de transporter leau pour lalimenter :

Mais il faut toujours amener leau dans les vignobles jusquà la parcelle, dans une citerne, des citernes, et la raccorder ensuite au réservoir. Il ny a donc pas de conduite fixe dans les vignobles, mais il faut toujours amener leau dans les vignobles (VAP1).

Même automatisée, lirrigation reste donc très chronophage et coûteuse.

De plus, le contexte économique alsacien est également difficile :

Quand le prix moyen de la bouteille dAlsace cest 4 € […] Alors bon nous on est un domaine qui vend un peu plus cher, mais on nest pas non plus au prix des bouteilles dHermitage ou de Côtes-Rôties. On est entre 10 et 15 € en gros. Donc même à ces prix-là cest difficile dappliquer certaines méthodes très coûteuses (VFP12).

Irriguer le vignoble alsacien serait ainsi économiquement difficile pour de nombreuses exploitations, ce qui est dailleurs souligné par certains de ses acteurs : « ce nest pas faisable partout (VFC1) ».

Le discours présentant la contrainte réglementaire comme la seule barrière à lirrigation occulte donc les disparités territoriales. Si elle peut être profitable à certaines exploitations, de grande taille, avec un parcellaire adapté, situées en plaine et valorisant bien la production, elle ne serait certainement pas généralisable et les vignobles de plaine sont plutôt en régression du fait de la pression foncière dans un territoire aussi densément peuplé que lAlsace. Une autorisation risquerait, de plus, daccroître les inégalités entre viticulteurs.

La comparaison permet aussi de relativiser les différences observées dans ladoption de cépages méridionaux. En effet, malgré la souplesse du cahier des charges, ceux-ci restent relativement marginaux en Allemagne. Ainsi, dans le pays de Bade, cinq cépages occupent plus de 88 % des surfaces en blancs, et le Pinot noir représente à lui seul près de 84 % des surfaces en rouges27. Les vignobles alsaciens et badois sont finalement assez similaires sur ce point. Les cépages plantés par VAP1 pour sadapter aux températures plus élevées ne représentent que 7 % de lencépagement badois pour le Sauvignon blanc, 0,3 % pour le Merlot, 0,05 % pour la Syrah et 0,03 % pour le Cabernet franc. Chenin blanc, Tempranillo, Malbec, Tannat, Grenache et Mourvèdre napparaissent pas dans les statistiques, regroupés sous létiquette « autres cépages », dont la somme fait moins de 0,5 %.

Les différences réglementaires et culturelles concernant les cépages doivent donc être relativisées, puisque ceux-ci sont majoritairement les mêmes quen Alsace, à lexception du Müller-Thurgau. Les principaux autres – Pinot gris, Pinot blanc, Chasselas, Riesling et Pinot noir – figurent parmi les cépages alsaciens28 : 24 % de lencépagement en blanc en Alsace pour le Pinot blanc et le Riesling, et 18 % pour le Pinot gris. Le Pinot noir est le seul cépage rouge présent en Alsace, et le Chasselas est également inscrit dans le cahier des charges.

Sur le papier, il existe donc une différence, puisque certains cépages présents en Allemagne sont absents en Alsace, car empêchés par le cahier des charges, mais comme pour lirrigation, le rôle de la réglementation doit par conséquent être relativisé tout comme celui de la différence culturelle : en effet, le principal frein rencontré par les viticulteurs allemands pour changer de cépages concerne la commercialisation. La plupart dentre eux expliquent en effet navoir aucune difficulté technique dans la conduite de la vigne avec les nouveaux cépages, mais peiner à trouver des clients :

Du point de vue de la culture, cest merveilleux. Cest parfait. Mais cest très difficile à vendre […] Le client allemand est très axé sur les cépages. Il préfère boire du monocépage, comme cela sonne si bien en français. Il prend du Pinot gris, du Chardonnay ou du Pinot blanc, ou du Pinot noir, ou du Chasselas. Mais ils ne veulent pas de Johanniter et ne sintéressent pas au Bronner ou à lHélios (VAP4).

Même si la typicité du vin ne repose pas autant sur le cépage quen France, en tout cas telle quelle est définie dans les cahiers des charges, la même importance est donc accordée aux cépages par les consommateurs, qui plus est à des cépages communs. De part et dautre du Rhin, on a les mêmes goûts et les mêmes pratiques viticoles, mais les vins ne traversent pratiquement pas la frontière. Par certains aspects, une culture viticole commune est donc partagée, mais celle-ci nest pas définie de la même manière : réglementairement en Alsace ; directement par les choix des consommateurs en Allemagne, dans une approche plus libérale. En fin de compte, lapproche comparative montre que ces deux logiques distinctes aboutissent au même résultat : seuls certains cépages « typiques » dominent.

Conclusion

La démarche comparative permet tout dabord de faire apparaître la convergence de nombreuses stratégies dadaptation entre France et Allemagne. Les viticulteurs mobilisent une grande diversité de moyens à léchelle locale, ce qui montre la prédominance des facteurs locaux dans la faisabilité des différentes pratiques, mais permet aussi en partie de généraliser les principes à suivre pour ladaptation des vignobles de la région.

Lintérêt majeur de la comparaison dans cette étude réside dans une meilleure compréhension des freins à ladaptation, résultants de processus plus complexes quil ny paraît. En effet, confronter les discours des producteurs alsaciens à la situation allemande a permis de relativiser certaines explications et de les enrichir par dautres pistes qui nauraient probablement pas été envisagées.

Nous espérons avoir montré lintérêt dune démarche comparative pour comprendre les déterminants de ladaptation au changement climatique. Plus encore, nous soulignons lutilité de mener celle-ci selon une approche multiscalaire et transnationale, afin de sassurer de bien identifier les facteurs qui pourraient ne pas être visibles à une échelle uniquement locale ou régionale. Enfin, le poids des consommateurs montre également que les stratégies dadaptation au changement climatique doivent être envisagées dans le cadre dun système incluant, informant et responsabilisant tous les acteurs dune filière.

1 Intergovernmental panel on climate change, Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment

2 Ibid., p. 342.

3 Rachel Bezner Kerr, Toshihiro Hasegawa, Rodel Lasco, Indra Bhatt, Delphine Deryng, Aidan Farrel, Helen Gurney-Smith, Hui Ju, Salvador Lluch-Cota

4 Guillaume Simonet, « Une brève histoire de ladaptation : lévolution conceptuelle au fil des rapports du GIEC (1990-2014) », Natures Sciences

5 H.-O. Pörtner et alii (dir.), Climate Change 2022…, op. cit., p. 2898.

6 Dans le contexte du changement climatique, la distinction entre « pays du Nord » et « pays du Sud » est définie juridiquement par le protocole de

7 Synnøve Støverud Beitnes, Birgit Kopainsky et Kerstin Potthoff, « Climate change adaptation processes seen through a resilience lens: Norwegian

8 Soazig Di Bianco, Nejla Ben Arfa, Mohamed Ghali, Élodie Turpin et Karine Daniel, « Les coopératives agricoles dans la transition écologique des

9 Yang Chen, Rafael Alcalá Herrera, Emilio Benitez, Christoph Hoffmann, Stefan Möth, Daniel Paredes, Elke Plaas, Daniela Popescu, Silke Rascher

10 R. Bezner Kerret alii « Food, Fibre and Other Ecosystem Products », op. cit., p. 730.

11 Caroline Grégoire et Jens Lange, « Exploitation (et limites) de la notion de symétrie pour la quantification du transfert de pesticides dans les

12 Zone située entre les vignes du même rang.

13 Il sagit dun cylindre entouré de lames qui roule entre les rangs de vignes pour aplatir et casser les tiges, créant ainsi un paillage et

14 Gregory V. Jones, Michael A. White, Owen R. Cooper et Karl Storchmann, « Climate Change and Global Wine Quality », Climatic Change, vol. LXXIII, no

15 Association des viticulteurs d’Alsace, , « Cahier des charges AOC Alsace ou Vin dAlsace », en ligne : <https://ava-aoc.fr/sites/default/files/cdc

16 Ministerium für ländlichen Raum und Verbraucherschutz, « “Baden”. Produktspezifikation für eine geschützte Ursprungsbezeichnung », en ligne : <htt

17 Commission européenne, « Publication of a communication of approval of a standard amendment to a product specification for a name in the wine

18 Le prix moyen dachat en vrac en France entre septembre et octobre 2023 était de 180,40 €/hl pour un vin blanc AOP, contre 98 €/hl pour un vin

19 Jean Danièle Kientz, « Viticulture. La Grange de loncle Charles tourne le dos à lAOP Alsace », Dernières Nouvelles d’Alsace, 03 novembre 2021.

20 Agreste, Production de raisin, production de vins, jus et moûts (anciennes séries) Disar-Saiku, en ligne : <https://page.hn/0d3dgw> (URL simpl

21 Statistisches Landesamt Baden-Württemberg, Weinmosternte in Baden-Württemberg seit 2002 nach Qualitätsstufen und Weinbaubereichen, en ligne : <htt

22 Sylvaine Boulanger, « Le renouveau du vignoble alsacien (1950-2000) », dans Où en est la géographie historique ? Entre économie et culture, L

23 Les prix sur le marché du vrac des différentes AOP dOccitanie ont rarement dépassé 1,50 €/l sur les neuf premières semaines de la campagne

24 « Colmar. La brûlante question de lirrigation », Dernières Nouvelles dAlsace, 18 août 2018.

25 C. Grégoire et J. Lange, « Exploitation (et limites) de la notion de symétrie pour la quantification du transfert de pesticides dans les vignobles

26 Caroline Grégoire et Julien Tournebize, « Lenherbement du vignoble alsacien : un bilan positif vis-à-vis du transfert de nitrates », Revue

27 Christoph Hofmaier, Rebsorten, en ligne : <https://www.badischerwein.com/rebsorten/>, consulté le 31 mai 2021.

28 Conseil interprofessionnel du vin d’Alsace, « Typologie du vignoble alsacien », 2019, en ligne : <https://www.vinsalsace.com/assets/files/presse/36

Notes

1 Intergovernmental panel on climate change, Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge (UK)/New York (USA), Cambridge University Press, 2021, p. 313.

2 Ibid., p. 342.

3 Rachel Bezner Kerr, Toshihiro Hasegawa, Rodel Lasco, Indra Bhatt, Delphine Deryng, Aidan Farrel, Helen Gurney-Smith, Hui Ju, Salvador Lluch-Cota, Francisco Meza, Gerald Nelson, Henry Neufeldt et Philip Thornton, « Food, Fibre and Other Ecosystem Products », dans Hans-Otto Pörter, Debra C. Roberts, Melinda M.B. Tignor, Elvira Poloczanska, Katja Mintenbeck, Andrés Alegria, Marlies Craig, Stefanie Langsdorf, Sina Löschke, Vincent Möller, Andrew Okem et Bardhyl Rama (dir.), Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Working Group II Contribution to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge, New York, Cambridge University Press, 2022, p. 713-906.

4 Guillaume Simonet, « Une brève histoire de ladaptation : lévolution conceptuelle au fil des rapports du GIEC (1990-2014) », Natures Sciences Societes, vol. XXVIII, suppléments, 2015, p. 52-64.

5 H.-O. Pörtner et alii (dir.), Climate Change 2022…, op. cit., p. 2898.

6 Dans le contexte du changement climatique, la distinction entre « pays du Nord » et « pays du Sud » est définie juridiquement par le protocole de Kyoto. Les premiers sont listés à lannexe I.B, et comprennent les pays dont le développement industriel a démarré le plus tôt. Ils ont par conséquent une responsabilité historique majeure dans le changement climatique et sengagent à ce titre à réduire leurs émissions. À linverse, les pays non listés dans cette annexe sont considérés non responsables et nont pas dobjectifs assignés. Par ailleurs, une grande part des pays de lannexe I sont également listés à lannexe II, qui exige de leur part un soutien technologique et financier à latténuation et ladaptation des pays en développement : Nations Unies, Protocole de Kyoto à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, 1998, en ligne : <https://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf>, consulté le 20 juin 2023.

7 Synnøve Støverud Beitnes, Birgit Kopainsky et Kerstin Potthoff, « Climate change adaptation processes seen through a resilience lens: Norwegian farmers handling of the dry summer of 2018 », Environmental Science & Policy, vol. CXXXIII, 2022, p. 146-154.

8 Soazig Di Bianco, Nejla Ben Arfa, Mohamed Ghali, Élodie Turpin et Karine Daniel, « Les coopératives agricoles dans la transition écologique des agriculteurs. Les dispositifs de preuve de lintérêt économique », Économie rurale. Agricultures, alimentations, territoires, vol. CCCLXVIII, 2019, p. 75-93.

9 Yang Chen, Rafael Alcalá Herrera, Emilio Benitez, Christoph Hoffmann, Stefan Möth, Daniel Paredes, Elke Plaas, Daniela Popescu, Silke Rascher, Adrien Rusch, Mignon Sandor, Pauline Tolle, Louise Willemen, Silvia Winter et Nina Schwarz, « Winegrowers decision-making: A pan-European perspective on pesticide use and inter-row management », Journal of Rural Studies, vol. XCIV, 2022, p. 37-53.

10 R. Bezner Kerr et alii « Food, Fibre and Other Ecosystem Products », op. cit., p. 730.

11 Caroline Grégoire et Jens Lange, « Exploitation (et limites) de la notion de symétrie pour la quantification du transfert de pesticides dans les vignobles badois et alsaciens », Revue Géographique de l’Est, vol. XLVII, no 2, 2007, p. 79-90.

12 Zone située entre les vignes du même rang.

13 Il sagit dun cylindre entouré de lames qui roule entre les rangs de vignes pour aplatir et casser les tiges, créant ainsi un paillage et détruisant le couvert sans perturber le sol et en conservant lenracinement.

14 Gregory V. Jones, Michael A. White, Owen R. Cooper et Karl Storchmann, « Climate Change and Global Wine Quality », Climatic Change, vol. LXXIII, no 3, 2005, p. 319-343.

15 Association des viticulteurs d’Alsace, , « Cahier des charges AOC Alsace ou Vin dAlsace », en ligne : <https://ava-aoc.fr/sites/default/files/cdcalsace_homologation_b.o.agri_ndeg2021-32.pdf>.

16 Ministerium für ländlichen Raum und Verbraucherschutz, « “Baden”. Produktspezifikation für eine geschützte Ursprungsbezeichnung », en ligne : <https://www.bmel.de/SharedDocs/Downloads/DE/_Landwirtschaft/Pflanzenbau/Wein/gU_Baden.pdf>.

17 Commission européenne, « Publication of a communication of approval of a standard amendment to a product specification for a name in the wine sector referred to in Article 17(2) and (3) of Commission Delegated Regulation (EU) 2019/33 2022/C 272/05 », en ligne : <https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022XC0715(03)>.

18 Le prix moyen dachat en vrac en France entre septembre et octobre 2023 était de 180,40 €/hl pour un vin blanc AOP, contre 98 €/hl pour un vin blanc sans indication géographique et sans mention de cépages et 95,32 €/hl pour un vin blanc sans indication géographique avec mention de cépages : FranceAgriMer, Constatation des prix moyens dachat de vin en vrac. Campagne viticole 2023-2024. Octobre 2023/Septembre 2023, 2023, en ligne : <https://page.hn/oyz8va> (URL simplifiée).

19 Jean Danièle Kientz, « Viticulture. La Grange de loncle Charles tourne le dos à lAOP Alsace », Dernières Nouvelles d’Alsace, 03 novembre 2021.

20 Agreste, Production de raisin, production de vins, jus et moûts (anciennes séries) Disar-Saiku, en ligne : <https://page.hn/0d3dgw> (URL simplifiée), consulté le 15 juillet 2022.

21 Statistisches Landesamt Baden-Württemberg, Weinmosternte in Baden-Württemberg seit 2002 nach Qualitätsstufen und Weinbaubereichen, en ligne : <https://www.statistik-bw.de/Landwirtschaft/Weinwirtschaft/Weinmosternte.jsp>, consulté le 28 octobre 2021.

22 Sylvaine Boulanger, « Le renouveau du vignoble alsacien (1950-2000) », dans Où en est la géographie historique ? Entre économie et culture, LHarmattan, 2005, p. 239-250.

23 Les prix sur le marché du vrac des différentes AOP dOccitanie ont rarement dépassé 1,50 €/l sur les neuf premières semaines de la campagne 2022-2023, tandis que le prix moyen des transactions en vrac enregistrées au Centre interprofessionnel des vins dAlsace en juin 2015 allait de 1,83 €/l à 3,94 €/l selon les cépages : Agreste Occitanie, Situation du marché des vins vendus en vrac en Occitanie à 9 semaines de la campagne 2022-2023, novembre 2022 ; Conseil interprofessionnel du vin d’Alsace, Mercuriales des vins dAlsace. Transactions en vrac entre Opérateurs du Vignoble Alsace AOC, 2015, en ligne : <http://www.journee-vinicole.com/doc/documents/33456/Alsace-30-06-2015.pdf>.

24 « Colmar. La brûlante question de lirrigation », Dernières Nouvelles dAlsace, 18 août 2018.

25 C. Grégoire et J. Lange, « Exploitation (et limites) de la notion de symétrie pour la quantification du transfert de pesticides dans les vignobles badois et alsaciens », op. cit.

26 Caroline Grégoire et Julien Tournebize, « Lenherbement du vignoble alsacien : un bilan positif vis-à-vis du transfert de nitrates », Revue Géographique de l’Est, vol. XLIV, no 1-2, 2004, p.  2.

27 Christoph Hofmaier, Rebsorten, en ligne : <https://www.badischerwein.com/rebsorten/>, consulté le 31 mai 2021.

28 Conseil interprofessionnel du vin d’Alsace, « Typologie du vignoble alsacien », 2019, en ligne : <https://www.vinsalsace.com/assets/files/presse/367/typologie-du-vignoble-2019_(ext)_.pdf>.

Illustrations

Fig. 1 : Localisation des vignobles et des entretiens

Fig. 1 : Localisation des vignobles et des entretiens

Source : Georhena, Occupation du sol du Rhin Supérieur, 2018 ; <https://geoportal.georhena.eu/geonetwork/srv/fre/catalog.search#/metadata/c0ccbf45-2620-4bde-93f8-869558e51d7e>. Sans restriction d’usage. GADM maps and data, <https://gadm.org/data.html>. Utilisation non commerciale libre de droits. DAO : Gaël Bohnert. CC BY-NC-SA.

Citer cet article

Référence papier

Gaël Bohnert, « Lapproche comparative, une méthode pour comprendre les stratégies dadaptation au changement climatique dans les vignobles alsacien, badois et palatin », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, 21 | 2023, 186-199.

Référence électronique

Gaël Bohnert, « Lapproche comparative, une méthode pour comprendre les stratégies dadaptation au changement climatique dans les vignobles alsacien, badois et palatin », Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe [En ligne], 21 | 2023, mis en ligne le 15 février 2024, consulté le 27 avril 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/sources/index.php?id=880

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Gaël Bohnert

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