Recherche et Formation par le conseil en information et en communication pour les structures à vocation transfrontalière

p. 331-334

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Ce programme de recherche « ComTrans » (2018-2019), financé par NovaTris1 et dirigé par Eleni Mitropoulou, a pour objectif d’observer, d’analyser et d’accompagner les organisations et les initiatives à vocation transfrontalière, et/ou s’inscrivant dans un contexte interculturel, autour de la problématique de leurs besoins spécifiques en communication. Expérimenté à l’université de Haute-Alsace depuis 2018, il s’appuie sur l’observation directe d’un corpus de structures à forte dimension culturelle œuvrant dans l’espace tri-national du Rhin Supérieur. Avec une volonté affirmée de mener une recherche scientifique au plus proche des réalités vécues au sein des organisations, ce programme s’inscrit dans une démarche de collaboration avec des acteurs institutionnels et professionnels. Il réunit une équipe d’enseignants-chercheurs et de doctorants en sciences de l’information et de la communication dont les travaux portent sur les problématiques médiatiques, transfrontalières et interculturelles, ainsi que d’étudiants du département Information-Communication de l’université de Haute-Alsace. Il se caractérise par la mise en œuvre de plusieurs étapes :

Identifier

La première étape a consisté en l’identification de structures concernées par la problématique de recherche du projet, tous secteurs d’activités confondus. Le travail de prospection a permis l’identification de 95 structures dans le territoire préalablement délimité.

Observer

Le corpus constitué a donné lieu à un travail de sélection à partir d’observations menées sur des outils de communication numérique des structures identifiées. Cette étape a orienté les premiers travaux d’analyse du programme de formation/recherche vers des structures culturelles et institutionnelles bien que non exclusivement.

Analyser

L’analyse de la communication transfrontalière se focalise sur les outils de communication numérique, à savoir les sites web et réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) des structures observées. Elle se réalise à partir d’une grille d’analyse construite par les chercheurs du programme en fonction des spécificités de chaque structure observée. Les analyses sont suivies de réunions avec les personnes-contact dans les structures.

Accompagner

Le programme permet de développer les échanges avec les professionnels de la communication et/ou de la direction des organisations constitutives du corpus, l’objectif étant de partager avec eux les analyses de recherche tout en leur proposant des recommandations sur mesure.

La recherche trouve dans ce programme d’envergure transfrontalière des conditions favorables pour une approche multidimensionnelle et originale des problématiques communicationnelles, à la croisée des univers académique et professionnel. Il s’agit d’observer, d’étudier, d’analyser et de former sur :

  • la diversité professionnelle des champs de l’information-communication,

  • les processus de médiation face aux représentations sociales et au pouvoir des médias,

  • les démarches de conception, de production, de réception et d’appropriation en milieu transfrontalier, à savoir un contexte de production/réception ayant son propre système de valeurs en matière d’objectifs professionnels, économiques et identitaires.

 

Ceci implique que le milieu transfrontalier présente, suppose voire impose des caractéristiques dans la gestion de l’information et de la communication au sein des médias et des organisations, qui relient les publics, les villes et l’ensemble des sites concernés. Cette approche, qui explique la pertinence du terme « milieu » dans le pôle de recherche « Culture·s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages » du CRÉSAT, met en lumière certains questionnements dans le prolongement de travaux de recherche réalisés dans ce cadre : les besoins en information et communication en milieu transfrontalier sont-ils les mêmes qu’ailleurs ? La situation géographique du transfrontalier est-elle particulière en matière de production et de consommation médiatiques ? Un département, une région en milieu transfrontalier ont-ils besoin du même système d’information et de communication ? Les organisations aux activités, aux fonctions et aux enjeux transfrontaliers ont-elles besoin de dispositifs en information et en communication en relation avec leur spécificité ?

Les phénomènes informationnels et communicationnels étant parmi les enjeux de société les plus décisifs, l’information a une valeur stratégique pour l’espace partagé et pour la modernisation des sociétés ainsi que pour la compétition économique et pour l’intelligence territoriale. Aussi, la spécificité territoriale de l’espace franco-germano-suisse du Rhin Supérieur est porteuse d’enjeux politiques dans la gestion de l’information et de la communication. Il s’agit pour le programme, à la fois, d’adapter, de créer et d’innover :

  • adapter les manières de faire en communication des structures œuvrant pour le transfrontalier aux processus de communication technologique,

  • créer pour ces structures des plans de communication médiatique appropriés pour leur mission transfrontalière,

  • innover dans leur démarche d’informer les publics locaux, nationaux, mais également européens voire internationaux à partir de la notion de « besoins informationnels ».

 

Avec ce projet, il s’agit de saisir la spécificité transfrontalière de l’espace franco-germano-suisse du Rhin Supérieur comme espace de communication aux exigences spécifiques pour pouvoir penser les milieux de communication.

Une série de séminaires académiques avec des conférencier·e·s invité·e·s, spécialistes des domaines de recherche du programme a été réalisée :

  • 30 novembre 2018 : « Pratiques journalistiques au prisme de l’interculturalité », Angeliki Monnier (professeur en sciences de l’information et de la communication, université de Lorraine) ;

  • 20 décembre 2018 : « Art et espaces transfrontaliers : communication muséale et dialogues interculturels », Nanta Novello Paglianti (maître de conférences en sciences du langage, université de Bourgogne-Franche-Comté) ;

  • 8 février 2019 : « Médias sociaux : entre moi et les autres », Philippe Viallon (professeur en sciences de l’information et de la communication, université de Strasbourg) ;

  • 5 avril 2018 : « La lecture d’un territoire créatif à travers ses lieux culturels. L’exemple de l’Île-de-France », Fabrice Rochelandet (professeur en sciences de l’information et de la communication, université Sorbonne Nouvelle Paris-3).

 

À l’issue d’une année de travaux a été organisée une journée d’étude visant à croiser les premiers résultats du projet avec les problématiques communicationnelles des territoires2. Intitulée « Vivre ensemble [en milieu transfrontalier] – Des flux, des médias, des cultures », cette rencontre, composée d’exposés et de débats, a concerné les dynamiques territoriales vues depuis les enjeux communicationnels. Elle a interrogé les moyens mobilisés, les besoins présumés et les pratiques adoptées en information et en communication dans la perspective de favoriser à la fois la relation du public au territoire et la relation entre territoires. Cette journée d’études a été l’occasion de questionner la pertinence de cette approche pour interroger les politiques territoriales au-delà du transfrontalier. Penser la vie collective en fonction du comment les territoires communiquent entre eux et comment ils pratiquent l’information auprès de leurs publics est une réflexion qui peut concerner différents aspects de la relation qu’est la communication. Cette rencontre a mis en écho des approches et des travaux de niveau inter-régional, menés dans le cadre des pôles « Transition Socio-Écologique, espaces publics et territoires » (EA Cimeos, université de Bourgogne-Franche-Comté) et « Culture·s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages » (EA CRÉSAT, université de Haute-Alsace).

1 « ComTrans » bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’avenir portant la

2 Pour un compte rendu plus complet de cette journée d’études, voir p. 294-296.

Notes

1 « ComTrans » bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’avenir portant la référence ANR-11-IDFI-0005, NovaTris, Centre de compétences transfrontalières.

2 Pour un compte rendu plus complet de cette journée d’études, voir p. 294-296.

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Référence papier

« Recherche et Formation par le conseil en information et en communication pour les structures à vocation transfrontalière », Revue du Rhin supérieur, 1 | 2019, 331-334.

Référence électronique

« Recherche et Formation par le conseil en information et en communication pour les structures à vocation transfrontalière », Revue du Rhin supérieur [En ligne], 1 | 2019, mis en ligne le 01 novembre 2019, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/rrs/index.php?id=118

Droits d'auteur

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