Approche rétrospective et prospective des stratégies d’adaptation au changement climatique des filières agricoles et agroalimentaires dans le Fossé Rhénan (France, Allemagne, Suisse)
Gaël Bohnert, doctorat en géographie sous la direction de Renaud Meltz (université de Haute-Alsace) et Brice Martin (université de Haute-Alsace).
L’agriculture est particulièrement dépendante des ressources naturelles et du climat, ce qui en fait l’un des secteurs les plus vulnérables face au changement climatique. Toutes les entreprises agricoles et agroalimentaires ne le sont toutefois pas au même degré. Il s’agira, par cette thèse, de comprendre les facteurs qui conduisent à plus ou moins de vulnérabilité (milieu physique, caractéristiques structurelles et organisationnelles des acteurs, réseaux, perceptions, etc.). Pour la limiter, les acteurs doivent s’adapter aux futures conditions climatiques et à leurs possibles conséquences. Mais l’adaptation n’est pas un processus simple, en raison notamment des incertitudes, des ressources humaines, financières et techniques, des éventuelles répercussions sur d’autres acteurs ou domaines, etc. Il s’agira donc d’identifier les conditions favorisant ou entravant les mesures d’adaptation, mais aussi d’évaluer leur pertinence à court et long terme pour les acteurs qui les adoptent ainsi que pour d’autres acteurs, agricoles ou non. Des pistes pourraient ainsi s’ouvrir pour promouvoir les adaptations qui semblent les plus pertinentes. S’intéresser aux actions déjà réalisées peut s’avérer utile à la fois pour les évaluer et pour identifier des freins et leviers. Enfin, la situation transfrontalière de la zone d’étude, comprenant une partie de la France, de l’Allemagne et de la Suisse, offre l’opportunité de la comparaison comme outil supplémentaire pour déceler des critères de vulnérabilité, comprendre les freins et leviers à l’adaptation, et identifier les éléments dont dépend la pertinence des mesures.
Les circulations militantes antinucléaires en Europe occidentale : passeurs et réseaux
Valéry Bordois, doctorat en histoire contemporaine sous la direction de Renaud Meltz (université de Haute-Alsace).
La thèse en préparation ambitionne de livrer une approche transnationale (France, Allemagne, Suisse) des militantismes anti- nucléaires sous toutes leurs formes. Souvent étudiées de façon séparée, les oppositions au nucléaire (civil et militaire) offrent pourtant depuis leur émergence, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des formes de continuité, en particulier au niveau de l’engagement individuel de certains militants et plus largement dans le discours des associations qui structurent les réseaux d’opposants. Il s’agit en premier lieu de documenter l’extension des réseaux antinucléaires et leurs dynamiques, mais aussi de repérer les circulations qui les irriguent à partir de l’étude de quelques cas. Ce travail vise plus particulièrement à souligner le rôle joué à l’intérieur des mouvements militants par la catégorie des « passeurs ». Cela suppose d’en envisager tous les visages possibles (engagés associatifs ou politiques, journalistes, experts, etc.), mais aussi de privilégier une approche géographique en s’attachant à repérer ces acteurs qu’ils soient individuels ou collectifs, et les lieux de la circulation et de la médiatisation des informations, ainsi que les formes de connexions des luttes antinucléaires entre elles et avec d’autres causes.
Les réseaux de militantisme contre les essais nucléaires en Polynésie française (1962–1998)
Clémence Maillochon, doctorat en histoire contemporaine, sous la direction de Renaud Meltz (université de Haute-Alsace) et de Teva Meyer (université de Haute-Alsace).
Ce travail doctoral se consacre à l’analyse des relations entre opposants aux essais nucléaires du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP) ainsi qu’à la compréhension des phénomènes de transferts de pratiques et d’informations entre les acteurs militants. La méthode utilisée se fonde sur un ample dépouillement d’archives privées et publiques, des enquêtes de terrain et des entretiens menés dans différents espaces, notamment européens et océaniens. L’étude se place ainsi dans une dynamique d’historisation du CEP, afin d’étudier ses incidences sur le territoire polynésien à travers les militantismes anti-nucléaires, depuis l’annonce de construction du CEP, avec la « Protestation solennelle contre le sort que le Gouvernement français a décidé d’imposer aux habitants de la Polynésie française et autres territoires du Pacifique » (J. Rostand, A. Schweitzer, J. Teariki, 1965), jusqu’à la mobilisation actuelle de vétérans et associations polynésiennes axés sur la question des conséquences sociales, sanitaires et environnementales. Une attention particulière sera également accordée à l’aspect transnational de cette lutte, à la remise en question de la place de la France dans le Pacifique, ainsi qu’à l’enjeu de la mémoire des essais dans le cadre de l’émergence d’un renouveau culturel polynésien. Différentes échelles d’analyses permettront d’appréhender les thématiques propres aux communautés militantes localisées, comme le rapport local au nucléaire, l’affirmation identitaire régionale océanienne, ou la montée en puissance d’institutions, organisations para-étatiques, et réseaux religieux internationaux.
Les rapports presse-politique sous la Révolution. Le gouvernement français et les médias 1792-1795
Nina Pösch, doctorat en histoire, sous la direction de Guido Braun (université de Haute-Alsace) et de Lothar Schilling (université d’Augsbourg).
La Révolution française marque un pas important dans le développement de la presse moderne. Dès le début de la Révolution, les événements politiques furent accompagnés d’un développement très rapide de la presse et d’une multiplication des titres de presse dont la plupart finirent par être éphémères. La Révolution change de manière fondamentale le cadre juridique de la presse, supprimant la censure et le système de privilèges de l’Ancien Régime tout en imposant de nouvelles limites à la transmission des informations et des opinions. Ce projet de thèse propose une analyse des rapports entre la presse et le pouvoir politique des années 1792 à 1795, période souvent négligée dans les recherches sur la presse de la Révolution. Se focalisant sur les acteurs politiques et les institutions du gouvernement révolutionnaire et reposant sur un corpus de sources très diverses, cette analyse abordera deux sujets interconnectés : l’utilisation de la presse à des fins politiques et les pratiques de la suppression d’informations.