Femmes âgées. Réenchanter les corps vieillissants éprouvant du désir

  • Re-enchanting the aging older women’s bodies, still stirred by desire

DOI : 10.57086/radar.972

p. 82-100

Résumés

Kenza Khelfi évoque l’âgisme et la manière dont la sexualité taboue des femmes âgées est mal ou sous-représentée dans les médias (séries, films) et l’art contemporain (photographies). Elle montre que les représentations stéréotypées, désexualisantes, voire diabolisantes qui leur sont attribuées placent ces femmes en marge de la société. Elle met en lumière dans cet article, le travail d’artistes contemporaines qui « réenchantent » les corps vieillissants afin d’élaborer un contre-récit dans lequel leur âge est, a contrario, perçu comme un renouveau significatif de liberté et d’émancipation.

C’est le cas de Julie Glassberg, Hortense Belhôte ou bien Zaida Gonzalez Rios, qui redressent les corps de ces femmes pour briser le tabou de « la vieille courbée ». Les artistes Pauline Curnier Jardin et Arianne Clément se concentrent quant à elles, sur la monstration de la peau et le toucher. La participation des modèles à ces projets sera envisagée comme un acte d’empouvoirement et de sororité.

Kenza Khelfi addresses ageism and the way in which the taboo surrounding the sexuality of older women is poorly represented—or entirely absent—in media (TV shows, films) and contemporary art (photography). She highlights how stereotypical, desexualizing, and even demonizing representations relegate these women to the margins of society. In this article, she sheds light on the work of contemporary artists who re-enchant aging bodies in order to construct a counter-narrative where age, conversely, is perceived as a significant renewal of freedom and emancipation.

This is the case with artists like Julie Glassberg, Hortense Belhôte, and Zaida González Ríos, who straighten the bodies of these women to break the taboo of the “hunched old lady”. Artists such as Pauline Curnier Jardin and Arianne Clément, on the other hand, focus on the display of skin and touch. The participation of the models in these projects is considered an act of empowerment and sisterhood.

Plan

Texte

« La bonne nouvelle, c’est que tout le monde s’accorde à dire qu’il n’a jamais été aussi agréable de vieillir1 » écrit bell hooks en 2024, renversant le point de vue, largement répandu dans les médias, selon lequel perdre sa jeunesse serait une fatalité. En réalité, ne plus correspondre aux standards de beauté dictés par une société patriarcale – dont la jeunesse est la clé – ne serait-il pas un moyen efficace, pour les femmes, de s’émanciper d’un regard stigmatisant et limitant ?

Les pages qui suivent consistent à observer les représentations du corps des femmes âgées dans la création artistique contemporaine française pour mettre en lumière le tabou qui l’entoure. Nous observerons les différentes stratégies plastiques mobilisées par plusieurs femmes artistes pour briser les images stéréotypées assignées aux femmes âgées, notamment celles renforçant le tabou de l’inactivité sexuelle. Nous verrons que le fait de « relever » ces corps, de les mettre en mouvement et en lumière, puis de mobiliser les sens humains, participe d’une redéfinition nécessaire de la vieillesse.

La notion de vieillesse a d’abord été théorisée à partir de données purement biologiques. Dans le corpus hippocratique (iiie siècle av. J.-C.), elle est associée aux premiers signes de maladies, qui arrivaient (à cette époque) dès l’âge de 30 ans. Irréversible, elle implique une forme de modération et de vigilance2 chez les personnes concerné·es ce qui, dans l’imaginaire collectif, réduit leurs capacités et appelle ainsi les plus jeunes à prendre soin des plus vieux·eilles. Jusqu’au Moyen Âge, la vieillesse est demeurée synonyme de maladie et de faiblesse. Puis, progressivement, elle a été étudiée en tant que phénomène social et culturel traduisant la manière dont les plus jeunes perçoivent les plus vieux·eilles3. Le « palier » de la vieillesse s’est étendu parallèlement à l’allongement de l’espérance de vie, débutant aux alentours de 50 ans selon certaines autrices, comme bell hooks qui parle du « mitan »4 de la vie, et s’étendant jusqu’à 65-70 ans dans différentes recherches sociologiques récentes5. Toutefois, malgré l’élargissement de la conception de la vieillesse, le rejet des personnes âgées ne s’est pas pour autant réduit, comme en témoigne le phénomène de marginalisation qu’est l’âgisme. Théorisé en 1975 par Robert Butler6, le concept de l’âgisme est une stigmatisation subie par les personnes vieillissantes définie comme un « type de violence exercée par la société sur les personnes âgées »7 en raison de stéréotypes liés au vieillissement, à la maladie et à l’impuissance qui leur sont rattachés. L’âgisme conduit souvent à différents types de discrimination tel que l’infantilisation ou la désexualisation. Les femmes dites âgées subissent une marginalisation plus importante que les hommes. Tout en étant perçues comme une charge pour les plus jeunes, elles apparaissent aussi dénuées d’utilité pour la société « patriarcapitaliste »8, une société régie par des normes patriarcales et capitalistes prônant une supériorité masculine et l’accroissement de la productivité. Comme l’explique Susan Sontag9, les femmes, lorsqu’elles vieillissent, sont doublement discriminées. Elles sont mises à l’écart pour leur âge mais aussi pour leur genre, c’est ce qu’on appelle le « double standard de l’âge ». D’un côté, elles n’occupent plus de place dans la sphère publique par le travail. De l’autre, elles perdent leur « fonction principale », celle d’enfanter, causé par la ménopause – du grec men qui signifie « mois » et pausis qui signifie « cessation », renvoie à l’arrêt des menstruations.

Cette stigmatisation est le résultat d’un malaise éprouvé par les jeunes générations face à l’angoisse de devenir incapable et inutile10. Elle a pour conséquence la dissimulation des marques du temps, qui semble déranger ou angoisser. De fait, le corps des femmes âgées est rejeté d’emblée, comme si, passé un certain âge, elles étaient prises dans « une rhétorique de la fatalité »11. Les autrices Michèle Kérisit et Simone Pennec expliquent que l’arrivée de la ménopause est un passage appréhendé par toutes les femmes car il marquerait un tournant fataliste aux yeux de la société, induisant l’idée d’une perte tragique de la plupart de ses capacités. Cette idée reçue alimente un tabou concernant la sexualité des femmes ménopausées. En raison de la perte de libido souvent associée aux premiers symptômes hormonaux, leur vie sexuelle est globalement occultée des discours publics comme privés12.

Cette catégorisation binaire – jeune/vieille – se traduit à travers les images qui circulent dans les médias. Celles-ci servent souvent les clichés de la « vieille courbée »13 fragile et dédiée à ses petits-enfants – la « mamie gâteau » – ou alors souffrante et méchante – « la vieille sorcière ». Les représentations stéréotypées qui circulent imprègnent les imaginaires collectifs au mépris de ces femmes tenues à l’écart. On parle à ce sujet d’hagsploitation dans le cinéma et dans les cultures visuelles. Il s’agit d’un terme anglais qui vient du mot « hag » pouvant se traduire par « harpie », « démon femelle », « sorcière » ou tout simplement « vieille peau »14. Il désigne l’utilisation de personnages féminins âgés dans des films d’horreur ou des thrillers, dans le but de susciter de la peur ou du dégoût chez le public. Tout ce qui est associé aux vieillissements du corps (rides, peaux fripées, cheveux blanc, dos courbés) est associée à la méchanceté et à l’aigreur, des traits de caractères à fuir absolument.

Des tentatives maladroites de bousculer ces figures jusqu’alors décrites comme inactives ont vu le jour à travers des personnages tels que la milf ou encore la cougar. Le terme « milf » qui signifie « mother i would like to fuck » apparaît dans les années 2000 avec des films comme Américain Pie (1999) et désigne des « mères » qui restent « sexy » et actives sexuellement malgré les préjugés autour de leur âge. Le terme de cougar a été popularisé par l’arrivée en France de la série américaine Cougar Town (2009). Il désigne des femmes sortant avec des hommes bien plus jeunes qu’elles. Associé aux félins, le mot « cougar » implique une forme de danger et de prédation. De telles images, circulant à la télévision15, sont régulièrement empreintes de mâle gaze, c’est-à-dire qu’elles sont réalisées sous un prisme hétérosexiste, éloigné de la réalité. Elles excluent ainsi les femmes âgées qui ne peuvent s’identifier. Ces objets filmiques ou sériels mettent en scène des femmes à l’apparence plus jeune, dans le but de rester « désirable » aux yeux du personnage auquel le public est censé s’identifier16. Ainsi, « redonner » de la visibilité aux femmes âgées (de cette manière) ne fait que renforcer leur invisibilisation. Faussement représentatives, ces images simulent une sortie de la marge tandis que les représentations demeurent irréalistes, renforçant une visualité stéréotypée. Avec les figures hypersexualisées de la milf et de la cougar, la sexualité des femmes âgées est dorénavant mise en scène à l’écran, mais elle continue donc d’alimenter un tabou concernant la monstration d’un corps vieillissant éprouvant du plaisir. Si, comme l’expliquent Simone de Beauvoir (1970) ou encore Annie Ernaux (2022), la vieillesse n’est pas uniquement une donnée biologique et se ressent en premier lieu à travers le regard (masculin et occidental) des autres – cultivant ainsi un « refus-rejet »17 de ce processus de vieillissement –, un inversement de cette perception sociale et culturelle négative, s’impose18. Alors comment sortir de ces visualités dominantes et élaborer des contres-visualités19, c’est-à-dire des images construites en opposition aux représentations qui circulent abondamment et forgent les imaginaires collectifs, capables de revaloriser ici l’activité – notamment sexuelle – des femmes âgées ?

Les créations visuelles détiennent un pouvoir majeur puisqu’elles agissent sur nos manières d’appréhender notre société. Fabriquer de nouvelles images, en opposition aux visualités classiques, permet déjà, en effet, de commencer à agir sur notre réalité, on parle ainsi de capacité d’agir des images20. Afin de démontrer que ces corps vieillissants ne sont ni inactifs ni terrifiants ni dangereux, et qu’il existe bel et bien une sexualité après la ménopause, il apparaît nécessaire de passer par « la réinvention radicale de l’image de la femme par les femmes21 ».

Plusieurs chercheur·euses et créateur·ices ont proposé d’autres manières de représenter et de « réenchanter » le corps vieillissant, c’est-à-dire de lui « redonner un charme captivant et séduisant, typiquement perdu ou diminué »22 pour s’opposer à la prétendue incapacité de séduction des femmes âgées. Dans cet article je m’intéresse à la définition politique de Silvia Federici qui théorise le « réenchantement » en opposition au « désenchantement » du monde explicité par Max Weber. Elle interprète les écrits de Weber comme une « mise en garde » face à la logique capitaliste, et propose de réunifier ce qui a été séparé ou endommagé par ce système : « notre relation avec la nature, avec les autres, et avec notre corps, nous permettant de […] retrouver un certain sentiment de totalité, d’intégrité et de complétude dans nos vies »23. Dans cette optique la vidéo Privilège (1990) d’Yvonne Rainer, qui traite de la ménopause24, ou les nombreux autoportraits réalisés par Maria Lassnig au début des années 200025, contribuent à inscrire la question de l’âgisme au sein de l’art contemporain. Mais l’exposition Martha Wilson Invisible – Words on aging26, présentée en 2023 au Frac Sud à Marseille, ayant permis à l’artiste éponyme d’explorer les notions d’âgisme et de réenchantement, marque un tournant important. En effet, concernant l’invisibilisation du corps des femmes de plus de 70 ans, elle est la première exposition, au sein d’une institution française, à être pleinement consacrée aux œuvres traitant du sujet. Martha Wilson, artiste américaine féministe des années 1970, a choisi de photographier son corps en évolution, pour documenter les étapes du vieillissement de sa peau à travers les séries Before and After et Beauty + Beastly réalisées entre 1974 et 2009. Sur les images qu’elle présente, le modèle publicitaire du avant/après est employé pour valoriser « l’après ». Bien que la peau soit plus relâchée, Martha Wilson l’expose sans honte pour mettre en avant un sentiment de complétude lié à l’acceptation de son propre corps. D’autres séries de photographies reprenant le même protocole – comme par exemple Détails (1965) de Roman Opalka – ont eu du succès mais présentait un visage d’homme. Ce travail féministe et militant de visibilisation des femmes âgées connaît donc un essor dans les années 2020 et se retrouve chez de plus jeunes artistes contemporaines, elles aussi préoccupées par ces enjeux intergénérationnels27.

Dans un contexte médiatique où le corps vieillissant qui jouit est sous (ou mal) représenté, comment les femmes âgées peuvent-elles se réapproprier (les images de) leur sexualité ? Nous observerons les stratégies plastiques déployées par Julie Glassberg, Hortense Belhôte et Zaida Gonzalez Rios, respectivement performeuse et photographes, et par les photographes et vidéastes Arianne Clément et Pauline Curnier Jardin. Ces artistes partagent toutes les mêmes idées féministes et proposent une critique de la société occidentale à travers leurs multiples créations. Tandis que les premières s’emploient à « redresser » les corps des femmes âgées pour détruire le cliché du corps inactif et courbé, nous verrons comment les secondent se consacrent plus précisément à la question du désir en valorisant le toucher.

Redresser les corps des femmes âgées

« La vieillesse est victime d’une lente programmation, à travers les millénaires et les siècles, programmation qui en a façonné ses aspects de laideur, sa collection de personnages repoussants ou dégoûtants, voire dangereux ou néfastes, sa colonie infinie de personnes considérées comme une charge et un rebut ».28 La collection de personnages à laquelle fait ici référence Rita El Khayat témoigne d’une façon de penser bien précise. La figure de la vieille est connotée négativement, associée à une perte de capacités psychique et surtout physique. Considérées comme un fardeau à porter pour les plus jeunes générations, les corps des femmes âgées semblent incapables de se mouvoir. Leurs allures courbées, affaissées, ramollies sont constamment dépréciées, ce qui renforce l’idée de leur inutilité au sein des sociétés capitalistes29.

C’est en opposition à ces images fatalistes que la photographe française Julie Glassberg propose de montrer des corps redressés. Née à Paris, elle s’y installe de nouveau après avoir travaillé à New York et à Tokyo. Son œuvre s’inscrit dans une démarche documentaire tournée vers les personnalités en marge et les modes de vie alternatifs. En s’immergeant au sein de différents univers (communauté punk, sportif·ves en marge, collectifs de cirque, activistes anticapitalistes…), elle souhaite proposer un regard mélioratif de l’intérieur. Pour réaliser sa série de photographies Stayin’ Alive (2022), elle s’est rendue dans des thés dansants et des bals afin de capturer des moments de vie de femmes et d’hommes âgé·es refusant d’être inactif·ves. Elle explique sa démarche comme une volonté de bousculer les perceptions de la vieillesse :

J’ai souhaité aller à la rencontre de ces seniors pour qui la vie ne s’est pas arrêtée, passé l’âge de la retraite. Il y a ceux qui dansent, ceux qui travaillent encore, ceux qui font du sport, ceux qui tombent amoureux… Le désir est bien là ! Mais le regard paternaliste de la société tend à limiter les occasions. Alors certes, l’enveloppe change et se transforme, mais sa beauté est une question de perception, et si le feu intérieur brûle toujours, il n’est pas question de s’arrêter.30

Au sein de ce projet, l’artiste photographie des femmes en train de se préparer ou de danser31. Elles sont toutes en mouvement, le corps droit et élancé. En portant l’accent sur des couleurs vives et chaudes – en opposition aux tonalités froides évoquant la fin de vie – Julie Glassberg crée une rupture visuelle avec les images dominantes. Pour amplifier ce contraste, elle oriente l’objectif sur les vêtements aux couleurs vives, les strass, les talons, le rouge à lèvres et les paillettes arborés par ces femmes.

Pour sortir du « tunnel de l’actrice de 50 ans32 », qui concerne les comédiennes considérées comme âgées mais qui s’étend à toutes les femmes invisibilisées en raison de leur âge, Julie Glassberg infiltre les espaces investit par les femmes de plus de 50 ans. Zaida Gonzalez Rios et Hortense Belhôte choisissent également de repositionner ces femmes au centre de l’attention. Tout comme l’âge, les images sont également des données manipulables33. En mobilisant l’usage du remake et du tableau vivant, ces artistes manipulent des images connues de tous·tes, pour replacer le corps de ces femmes âgées au sein de leurs créations visuelles. Sur les bases de la Pictures Generation (avec, notamment, l’artiste étasunienne Cindy Sherman), qui critiquait les institutions culturelles au moyen de cette stratégie d’appropriation d’images déjà existantes, les artistes présentées ici confisquent les images dominantes pour les transformer et condamner l’invisibilisation des femmes âgées34. Nous verrons que ces artistes s’approprient une image, un symbole, une idée, un concept largement diffusés et étudiés, dans le but de déconstruire les clichés qu’ils véhiculent.

Hortense Belhôte et Cécile de Arce35 ont, par exemple, choisi de revisiter la Maja Vêtue (1800-1803), de Francisco de Goya. Sur le photogramme tiré de leur websérie « Merci de ne pas toucher »36, on observe une femme aux cheveux blancs étendue sur un lit. Cette dernière semble fixer avec assurance les spectateur·rices ; ses bras reposent sur un coussin, ils sont pliés et posés nonchalamment sous sa tête37. Elle adopte ici les codes gestuels employés dans l’iconographie de l’odalisque qui ont été établis à partir des fantasmes orientalistes des peintres occidentaux du xixe siècle. Dans La Maja Vêtue, on retrouve un modèle conforme aux idéaux de beauté et de jeunesse de l’époque. Le tableau vivant réalisé par Hortense Belhôte et Cécile de Arce parodie cet idéal désuet en se mettant – dans un premier temps – au service d’un processus d’inversion des modes de représentation des femmes âgées, qui permet d’interroger l’invisibilisation des signes de vieillesse. Puis il contribue ensuite à la revalorisation du corps féminin vieillissant par un processus de réajustement du corps. D’une part, en effet, il est replacé dans une création visuelle qui rejetait les signes de vieillesse perçus comme contraire aux figures fantasmées. D’autre part, il est métaphoriquement redressé. Lascive et sensuelle, l’attitude du personnage bouscule la notion de déclin explicitée par Simone de Beauvoir, dans la Vieillesse (1999), ce qui crée une rupture avec l’image de la « vieille courbée » avachie ou recroquevillée sur un lit médical.

Zaida Gonzalez Rios, photographe chilienne née en 1977, réinvestit, quant à elle, les cartes du tarot marseillais dans sa série Tarot trans (2023). La carte « magie » présente une femme âgée en tenue de cabaret en train de poser, rouleau de pâtisserie brandi en l’air et voile rose déployé, défiant la caméra du regard38. Cette femme aux traits du visage et au corps marqués par le temps arbore une tenue considérée comme « sexy » : vêtue de lingerie, d’une cape en plume et en tulle rose, elle porte un maquillage voyant. Au moyen de cette mise en scène, l’artiste déconstruit ce qui semble être un paradoxe : être vieille et être « sexy ». L’œuvre contraint le public à regarder ce qu’il nie involontairement. De façon ironique et provocante, Zaida Gonzalez Rios déplace le personnage de la « mamie gâteaux » ou de la « tireuses de cartes » sénile et immobile, au centre du jeu et de nos regards. Le portrait de cette femme âgée s’inscrit dans une série de figures marginalisées remises en valeur par l’artiste : des personnes transgenres, homosexuel·les, racisé·es, gros·ses… etc.

Ces artistes érigent donc des contre-modèles de vieillesse en replaçant le corps des femmes âgées au cœur de récits dont elles ont été exclues. Pour cela, elles occultent la prétendue détérioration de la posture de ces femmes en les redressant. Elles réenchantent les corps en les relevant de leurs « postures déclinantes »39 et en les extirpant du bord, pour affirmer ainsi leurs pleines capacités.

(Res)sentir son corps au mitan de sa vie

Ce corps redressé est toujours « capable » : capable de (se) déplacer, de (se) toucher. Capable d’agir. C’est en substance ce qu’affirment les artistes Arianne Clément et Pauline Curnier Jardin lorsqu’elles façonnent une forme de beauté nouvelle permettant de légitimer une sexualité sans artifice. En explorant les différents sens du corps humain – notamment le toucher –, elles montrent l’étendue des capacités niées par la société. Nous verrons comment ces artistes réenchantent les corps mis à la marge, à l’aide d’un jeu de regard et de toucher, pour valoriser « la magie du mitan de l’existence »40 qui reste à expérimenter.

Pauline Curnier Jardin est une artiste française née en 1980, dont le travail s’attache souvent à montrer des personnes marginalisées. Au moyen d’installations et de productions visuelles, elle interroge le monde de l’industrie du divertissement et les mécanismes de pouvoir et de violence qu’il renferme. Dans son moyen métrage Qu’un sang impur (2019)41, elle s’inspire du film de Jean Genet Un chant d’amour (1950) en remplaçant les hommes incarcérés par des femmes âgées libérées des pressions de la société patriarcale (voir fig. 1). Après avoir assassiné des jeunes hommes, dont le regard méprisant leur était devenu insupportable, un groupe de femmes âgées se retrouve en prison. À travers le judas de la porte des cellules, on observe, de la même manière que le gardien, ces femmes qui prennent du plaisir seules. Elles touchent puis lèchent les fleurs, les tables, les murs, les vêtements et enfin leur propre peau. Enfermées entre quatre murs mais paradoxalement libérées du regard masculin, elles chantent, dansent, se caressent, jouissent sans même prêter attention aux protestations du gardien, qui ne cache ni son dégoût ni sa colère. L’artiste s’attaque à un double tabou, en mettant le public d’une part face à celui de la masturbation féminine et, d’autre part, face au désir des femmes âgées qui reste impensable, voire dégoûtant, pour certains. Ici, les femmes âgées apparaissent à l’écran très loin des « clichés » sensuels ou pornographiques qui montrent des femmes jeunes, apprêtées et sans aucune imperfection. Elles ne sont ni en lingerie ni maquillées, c’est la peau dans tous ses états qui importe : on remarque des rides sur certains visages ou encore des bleus sur les jambes de l’une d’entre elles. Les différents plans du film au sein de la prison montrent des femmes qui, ne cherchant plus à satisfaire les attentes d’une société patriarcale, s’empouvoirent. Pauline Curnier Jardin contribue ainsi à mettre en valeur une forme de douceur, aussi bien dans la manière de regarder ces femmes âgées, que dans celles qu’elles ont, elles-mêmes, d’appréhender leur sexualité. Elle prouve visuellement qu’il existe chez les femmes âgées une sexualité qui s’expérimente bien plus que ce que les images dominantes ne voudraient nous faire croire.

Fig. 1. Pauline Curnier Jardin, Qu’un sang impur (still), 2019

Fig. 1. Pauline Curnier Jardin, Qu’un sang impur (still), 2019

HD video, 16:05 min.

Courtesy: the artist, Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam, Chertlüdde, Berlin. Photo : © William Minke. Site internet : https://paulinecurnierjardin.com/quun-sang-impur-2019/

Fig 2. Pauline Curnier Jardin, Qu’un sang impur (still), 2019

Fig 2. Pauline Curnier Jardin, Qu’un sang impur (still), 2019

HD video, 16:05 min.

Courtesy: the artist, Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam, Chertlüdde, Berlin. Photo : © William Minke. Site internet : https://paulinecurnierjardin.com/quun-sang-impur-2019/

La photographe et reportrice française Arianne Clément a elle aussi choisi de porter un regard attentif sur les représentations des aîné·es. Pour cela, elle réalise de nombreux portraits intimistes en noir et blanc, qui permettent, avec sensibilité, de se focaliser sur les détails du corps des personnes photographiées. Dans sa série L’art de vieillir (2016), elle donne à voir des femmes libérées de toute entrave en transposant une nudité frontale, sans aucun artifice. Pour cela, elle photographie des femmes nues pour rendre perceptible une intimité souvent niée (voir fig. 2). La poitrine tombe, les rides sont mises en avant, les taches de vieillesse et les cheveux gris sont fièrement exposés. En posant, ces femmes refusent de se conformer au jeunisme – l’injonction à paraître plus jeune – que Rita El Khayat définit comme « une autre forme de beauté, celle qui est la plus chantée, la plus prisée, la plus désirée »42. L’affirmation de ce nouveau corps, de cette nouvelle peau, fait partie d’un processus de « mue » selon les mots de bell hooks, qui permettrait d’« envisage(r) la ménopause comme un rite de passage qui les mènerait de la servitude à la liberté »43. Par ces images, l’artiste participe d’une redéfinition de la beauté.

La série se poursuit avec les photographies de moments d’intimité. Arianne Clément dévoile des femmes souriantes, qui enlacent tendrement leur compagnon et se prélassent entièrement nues dans un lit. Les peaux se mêlent et se touchent. Chaque photographie, associée à un témoignage retranscrit par l’artiste, démontre que la sexualité est bien réelle chez les personnes âgées et que son invisibilisation résulte en réalité d’un refus de voir des corps vieillissants, jugés moins attirants, prendre du plaisir. Loin des pressions sociales liées à la performance sexuelle glorifiée par la profusion de contenus pornographiques, Arianne Clément propose de s’attarder sur la lenteur des gestes. Elle met en évidence l’idée formulée par la psychanalyste Madeleine Gueydan selon laquelle la vieillesse, en représentant le lieu de l’affranchissement des normes de beauté, permet d’expérimenter une sexualité libératrice44. Ginette, 72 ans, explique avoir « accepté de participer à ce projet photo parce qu[’elle] pense qu’il est important, pour les femmes d’âge mûr, de prendre leur place dans la société. Après 65 ans, on a l’impression qu’on a aussi pris notre retraite de la vie, ce qui est tout à fait faux ». Ces nouvelles images qui lèvent le tabou de la sexualité des femmes âgées, constituent des contre-visualités sorores et inspirantes, pouvant servir d’exemple notamment pour les femmes qui expérimentent le vieillissement. Ici, l’engagement des modèles permet non seulement d’élaborer de nouvelles images pour combattre la mauvaise et la sous-représentation des corps vieillissants et jouissants, mais aussi d’accompagner symboliquement les femmes qui entrent dans cette période de leur vie.

Fig. 3. Série de photographies L’art de Vieillir

Fig. 3. Série de photographies L’art de Vieillir

Réalisé en 2016 par Arianne Clément

© Arianne Clément. Site internet : https://arianneclement.com/.

Fig. 4. Série de photographies L’art de Vieillir

Fig. 4. Série de photographies L’art de Vieillir

Réalisé en 2016 par Arianne Clément

© Arianne Clément. Site internet : https://arianneclement.com/.

Les contre-visualités proposées par Pauline Curnier Jardin et Arianne Clément entrent en résonance avec le concept de liberté absolue théorisé par l’anthropologue et historienne de l’art Germaine Greer45. La théoricienne explique que la vieillesse permet de s’affranchir des rôles sociaux limitants (mère, épouse) et d’enfin connaître une nouvelle forme de liberté inatteignable à d’autres moments de la vie. Elle envisage le fait de vieillir comme un moyen de s’empouvoirer et de se redécouvrir. Les artistes Julie Glassberg, Hortense Belhôte, Zaida Gonzalez Rios, Pauline Curnier Jardin et Arianne Clément proposent aux femmes âgées de se réapproprier leurs représentations, en affirmant les capacités de leurs corps. Ce réenchantement des corps rend possible un inversement des pouvoirs de force, les artistes détournent donc les regards : ce qui était jusqu’alors occulté, est désormais porté à la vue de tous·tes.

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Notes

1 bell hooks, Communion. Aimer en féministe, Paris, Points, 2025, p. 21. Retour au texte

2 Simone De Beauvoir, La Vieillesse, Paris, Gallimard, 1970, p. 12. Retour au texte

3 Ellen Corin, « Regards anthropologiques sur la vieillesse », Anthropologie et sociétés, vol. 6, n3, 1982, p. 63-89. https://doi.org/10.7202/006099ar. Retour au texte

4 bell hooks, op. cit. « 1. Aimer son âge, aimer avec l’âge », p. 21-35. Retour au texte

5 Laetitia Brabant-Delannoy, « Perspectives du vieillissement et de la perte d’autonomie en France », Constructif, no 53, 2019, p. 5-9. https://doi.org/10.3917/const.053.0005. Retour au texte

6 Juliette Rennes, Encyclopédie critique du genre : Corps, sexualité, rapports sociaux, Chapitre « genre et rapport sociaux au miroir du vieillissement », La Découverte, Paris, 2016, p. 32-35. Retour au texte

7 Lucio Bizzini, « L’âgisme : Une forme de discrimination qui porte préjudice aux personnes âgées et prépare le terrain de la négligence et de la violence », in Gérontologie et société, no 123(4), 2007, p. 263-278 https://doi.org/10.3917/gs.123.0263. Retour au texte

8 Pour une définition plus complète de cette notion, voir « Glossaire », RadaR, no 10, 2025. https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=1034. Retour au texte

9 Sontag Susan, « The Double Standard of Aging », The Saturday Review, 1972, p. 29-38. https://archive.org/details/7-h-the-double-standard-of-aging/. Retour au texte

10 Ibid. Retour au texte

11 Michèle Kérisit et Simone Pennec, La mise en science de la ménopause, Cahiers du genre, no 31(2), Paris, 2001, p. 129-148. Retour au texte

12 Il est important de noter que le tabou de la ménopause évolue cependant depuis ces dernières années. La parole se libère grâce à des mouvements préventifs qui apparaissent sur les réseaux sociaux, avec des comptes Instagram comme Omena (@omena.menopause) qui rassemblent des milliers de femmes. L’ouvrage Bouffées de chaleur : briser le tabou de la ménopause de Miriam Stein paru en 2023 aux Éditions Zones, ou encore la diffusion de podcasts engagés comme « Chaud dedans » produit par Claire Fournier permettent également d’installer la ménopause dans un discours public et privé. Retour au texte

13 Ibid. Retour au texte

14 Le film Tatie Danielle, réalisée en 1990 par Étienne Chatiliez est un exemple concret de production visuelle qui véhicule ces clichés. Retour au texte

15 J’utilise ici le terme télévision au sens large avec lequel le définit l’autrice Joëlle Rouleau dans son ouvrage Télévision Queer (Paris, Éditions du remue-ménage, 2022). Pour elle, il s’agit d’un concept flexible qui regroupe « les réseaux, les webséries, les plateformes de streaming, le cinéma et les jeux vidéo. La télévision, c’est tout et rien à la fois. C’est un médium, une technologie, un appareil ; c’est aussi une plateforme, un art narratif, un système, une industrie », p. 12. Retour au texte

16 Il est important de mentionner l’existence mineure de certaines séries télévisées américaines telles les Golden Girls (1985-1992) ou bien the Crown (2016-2023) qui a mis en avant des femmes âgées dans des rôles principaux et actifs. Retour au texte

17 Ellen Corin, « Regards anthropologiques sur la vieillesse », Anthropologie et Sociétés, vol. 6, no 3, 1982, p. 63–89. Retour au texte

18 Ibid. Retour au texte

19 Pour une définition plus complète, voir « Glossaire », RadaR, no 10, 2025. Retour au texte

20 Maxime Boidy, Les études visuelles, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 2016, p. 80-91. Retour au texte

21 Lucy Lippard, From the center: feminist essays on women's art, New York, Dutton, 1976, p. 80. Retour au texte

22 Définition du dictionnaire en ligne La langue française. https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/reenchanter. Retour au texte

23 Silvia Federici, Réenchanter le monde, le féminisme et la politique des communs, Genève, Entremonde, 2022, p. 262. Retour au texte

24 https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/filmer-disent-elles-/privilege. Retour au texte

25 Léa Barbisan, « “Beauté féminine, ou non”. Maria Lassnig, (auto)portraits du corps féminin », Cahiers d’études germaniques, 81, p. 149-172. https://doi.org/10.4000/ceg.15034. Retour au texte

26 https://fracsud.org/Martha-Wilson. Retour au texte

27 Lorine Dumas et Juliette Rennes, « Inventer un autre regard sur l’avancée en âge. Vieillissement corporel, féminisme et arts plastiques depuis les années 1970 » Nouvelles questions féministes, vol. 41, 2022, p. 100-121. https://doi.org/10.3917/nqf.411.0100. Retour au texte

28 Rita El Khayat, La beauté des vieilles femmes : Amour et sexualité chez les femmes âgées, Paris, L’Harmattan, 2024. Retour au texte

29 J’utilise ce terme d’un point de vue marxiste qui définit le capitalisme comme une société dont le seul et unique but est de produire toujours plus de capital au travers de la main d’œuvre d’autrui. Retour au texte

30 https://www.julieglassberg.com/stayin-alive-bnf. Retour au texte

31 Julie Glassberg, Stayin' Alive, https://commande-photojournalisme.culture.gouv.fr/fr/julie-glassberg-stayin-alive. Retour au texte

32 Il s’agit d’une formulation employée par le collectif Acteurs et actrices de France associés. Voir : https://aafa-asso.info/presentation/. Retour au texte

33 Comme l’écrit Pierre Bourdieu « l’âge est une donnée manipulable ». Voir Pierre Bourdieu, La Distinction : sociale du jugement, Paris, Les Éditions de minuit, 1979, p. 245. Retour au texte

34 Douglas Crimp, Pictures. S’approprier la photographie, New-York 1979-2014, Paris, Le Point du Jour, 2016. Retour au texte

35 Hortense Belhote est conférencière en histoire de l’art et performeuse. Cécilia de Arce est scénariste et réalisatrice. Ensemble elles réalisent la web-série Merci de ne pas toucher. Retour au texte

36 Web-série diffusée sur la plateforme Arte, créé en 2021. Retour au texte

37 https://www.arte-campus.fr/program/merci-de-ne-pas-toucher-my-heart-must-go-on-la-maja-vetue-francisco-de-goya. Retour au texte

38 Zaida Gonzalez Rios, Tarot trans, https://thequeermuseum.art/tarot-trans/. Retour au texte

39 Simone De Beauvoir, La Vieillesse, Paris, Gallimard, 1970, p. 10. Retour au texte

40 bell hooks, op. cit, « 1. Aimer son âge, aimer avec l’âge », Paris, Points, 2025, p. 34. Retour au texte

41 https://paulinecurnierjardin.com/quun-sang-impur-2019/. Retour au texte

42 Rita El Khayat, op. cit. Retour au texte

43 bell hooks, op. cit, « 1. Aimer son âge, aimer avec l’âge », p. 21-35. Retour au texte

44 Madeleine Gueydan, Femmes en ménopause, Toulouse, érès, 1991. Retour au texte

45 Germaine Greer, The change: women, aging, and the menopause, London, Hamish Hamilton, 1991. Retour au texte

Illustrations

Citer cet article

Référence papier

Kenza Khelfi, « Femmes âgées. Réenchanter les corps vieillissants éprouvant du désir », RadaЯ, 10 | 2025, 82-100.

Référence électronique

Kenza Khelfi, « Femmes âgées. Réenchanter les corps vieillissants éprouvant du désir », RadaЯ [En ligne], 10 | 2025, mis en ligne le 05 juin 2025, consulté le 03 décembre 2025. URL : https://www.ouvroir.fr/radar/index.php?id=972

Auteur

Kenza Khelfi

Étudiante au sein du master 2 Écritures critiques et curatoriales de l’art et des cultures visuelles à l’université de Strasbourg, Kenza Khelfi s’intéresse aux études de genre dans un contexte sériel et filmique ainsi qu’aux récits d’exilé·es. Son mémoire s’attache à démontrer le lien entre la pratique du tableau vivant et la pensée queer, en se focalisant sur la notion de fluidité.

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