Les pépinières Baumann de Bollwiller, fondées par Jean Baumann vers 1735, ont connu une formidable ascension en trois générations et vivent leur heure de gloire au xixe siècle. L’entreprise alsacienne perdure jusqu’au xxe siècle, mais sans plus jamais atteindre la renommée des Frères Baumann de la première moitié du xixe siècle. Le succès extraordinaire de cette entreprise, où l’on bouture, sème et élève des arbres fruitiers, forestiers ou d’ornement destinés à être replantés, repose sur sa capacité à s’approvisionner et à reproduire des plantes rares et prisées. Elles sont écoulées sur un marché alors en expansion et en constante mutation. Ces plantes participent largement à la propagation d’un goût nouveau – celui pour la végétation exotique, propice à l’évasion par la rêverie – qui remplace progressivement l’engouement pour les arbres fruitiers. Le champ d’activité principal de production d’arbres et d’arbustes est complété dès le début du xixe siècle par le travail de « dessin de jardins », diffusant notamment en Alsace et en Suisse les jardins pittoresques. Ce volet permet un écoulement de la production et une diversification de l’entreprise mais développe également le renom de l’établissement. L’affaire transmise stratégiquement sur plusieurs générations a permis de pérenniser sa renommée.
L’activité de pépiniéristes-paysagistes, à la croisée des disciplines
La culture des pépinières est un travail agricole consacré à la production d’arbres, qu’ils soient fruitiers, d’ornement ou destinés à la sylviculture. Elle se déroule sur plusieurs années, ce qui en fait une activité à la temporalité lente et aux contraintes spécifiques liées au rythme de la nature et à la croissance des végétaux. Le travail de pépinière se distingue ainsi des autres activités agricoles dont le cycle se déroule sur quelques mois. La pépinière en elle-même est le terrain où l’on fait pousser de jeunes arbres destinés à être replantés ou à recevoir des greffes. Les terminologies allemande, Baumschule, et anglaise, Nursery, expriment bien ce sens premier. Cette branche de l’agriculture entre, en particulier en vieux français, dans le domaine de l’horticulture, c’est-à-dire au sens littéral, la culture des jardins (hortus)1. Durant tout le xixe siècle, la pomologie, les pépinières, le maraîchage et le dessin de jardins composaient le champ de l’horticulture autant que celui de la floriculture et celui de la multiplication des plantes d’ornement.
L’horticulture au xixe siècle est une activité à la croisée de plusieurs domaines. Elle concerne le monde rural pour la production mais intéresse les villes pour la consommation. L’activité horticole se pratique sur des terres fertiles en campagne, relève des techniques agricoles et emploie de la main-d’œuvre rurale. Cependant, l’horticulture d’ornement qu’Édouard André qualifierait de « luxe de l’agriculture »2 s’adresse particulièrement à une clientèle aisée, urbaine ou périurbaine, comme le patronat industriel et financier, qui se développe avec la croissance économique en Alsace au xixe siècle. Les villas construites dans les périphéries de ville se parent d’attributs issus des arts décoratifs comme le papier peint ou les étoffes, mais aussi de végétaux. Montrées et objets de fierté, les plantes, véritables biens de consommation, se trouvent soumises aux modes changeantes, à l’instar de certaines productions destinées aux marchés urbains.
En effet, l’horticulture n’est pas sans rapport avec l’industrie, par sa production en série, destinée à une consommation dans une sphère extra-locale, mais sans rejoindre complètement ce secteur du secondaire, ne consistant pas en une transformation de matières premières. Elle nécessite une immobilisation du capital, tant pour le foncier, avec une culture s’étalant sur plusieurs années, que pour l’acquisition des connaissances et du savoir-faire.
L’horticulture épouse aussi le domaine des sciences et des techniques. Elle suppose une innovation continue en matière de technique de reproduction et de culture végétale. En outre, alors que l’impression sur étoffes fait appel à la chimie pour la fixation des couleurs, l’horticulture nécessite d’importantes connaissances en botanique. Son objectif marchand pousse à des pratiques de haut-niveau scientifique, comme les hybridations qui donnent naissance à des variétés dites horticoles et obtenues de roses, de camélias ou de pivoines. La transmission et le perfectionnement des savoir-faire spécifiques s’avèrent des enjeux essentiels.
Par ailleurs, la partie commerciale est essentielle à la réussite de l’entreprise. La production se vend sans intermédiaire à une clientèle lointaine d’amateurs passionnés aisés, attentifs à leur cadre de vie, et nécessite le développement de méthodes de commercialisation spécifiques. Un des outils particulièrement innovants, à savoir le déploiement des catalogues de vente par correspondance, permet un rayonnement lointain. Une importante communication participe à la renommée nécessaire au succès commercial, et entraîne la valorisation du nom Baumann.
Enfin, l’horticulture jouxte le domaine de l’art. Les nouveautés végétales, fleurs ou plantes non fleuries, deviennent l’objet de représentations. Leurs images se diffusent à travers les arts et les arts décoratifs : gravure, peinture, lithographie, puis photographie. Le lien se resserre encore lorsque l’horticulteur développe ses compétences en « dessin de jardin ». Cette discipline nécessite une dextérité graphique, utilise les techniques du dessin à la plume, de l’aquarelle ou encore de la perspective. Elle suppose aussi une créativité certaine afin de concevoir des aménagements répondant aux critères esthétiques, aux contraintes de terrains et aux usages souhaités par les propriétaires.
Une histoire peu étudiée
L’histoire horticole et plus précisément celle des pépinières Baumann n’a fait l’objet que de peu d’études. Elle a été exclue des recherches récentes sur le monde agricole3, sans doute parce qu’il s’agit d’une agriculture non nourricière. Cette activité économique, marginale par rapport à la croissance de l’économie alsacienne au xixe siècle, se trouve également occultée des études sur l’industrialisation. Alors que les premières statistiques industrielles de 1822 ont pris en compte cette activité, celles menées dans les années 1860 à travers la France ne font plus entrer les pépinières et l’horticulture dans leurs analyses4. Phénomène à la marge des grosses productions mécaniques ou textiles alsaciennes, l’horticulture n’a pas non plus retenu l’attention des chercheurs en histoire économique5. Pourtant, le développement de cette activité épouse la croissance industrielle de l’Alsace et participe, à son échelle, à la progression économique de la région. Par leur innovation continue, les pépiniéristes Baumann renforcent le nombre des entrepreneurs qui au xixe siècle ont donné à l’Alsace sa superbe6.
L’histoire du goût et des modes se centre sur l’objet matériel, l’habitat, les vêtements, les pratiques culturelles. L’ouvrage Une histoire des fleurs, entre nature et culture de Valérie Chansigaud, publié en 2014, introduit néanmoins le rapport de l’homme aux fleurs par une approche transversale et interdisciplinaire.
L’histoire de la botanique, centrée sur l’étude des plantes en elles-mêmes, a été étudiée par de nombreux auteurs. Les savants des xviiie et xixe siècles qui se sont employés à classifier et à rassembler la connaissance des espèces botaniques (Linné, de Candolle, etc.) sont des personnalités de grande notoriété7. Parallèlement, l’histoire de l’introduction de nouvelles espèces végétales par des botanistes explorateurs a éveillé les curiosités et donné lieu à quelques journées d’études, expositions et publications8. Ces recherches diffèrent de l’histoire horticole, qui étudie la diffusion et la propagation artificielle des végétaux.
Enfin, l’histoire horticole est complémentaire de celle de l’histoire des jardins sans s’y limiter. Les prémices de l’étude de l’histoire des parcs et jardins se situent à la fin du xixe siècle lorsqu’Arthur Mangin publie en 1867 Les Jardins : histoire et description9, suivi l’année suivante de L’Art des jardins, histoire, théorie, pratique du baron Alfred-Auguste Ernouf. En 1879, Édouard André débute son Traité général de la composition des parcs et jardins par un essai historique des jardins depuis l’Antiquité jusqu’à son époque10. Plusieurs décennies plus tard, en 1944, Ernest de Ganay, historien des jardins réguliers (appelés de manière restrictive « à la française »), recense une bibliographie aussi exhaustive que possible de l’histoire des jardins11. Depuis, de nombreux travaux voient le jour à travers la France. En Alsace, le champ d’étude des jardins d’un point de vue patrimonial reste vaste et peu exploré. Les démarches initiées ces dernières années se sont contentées de reprendre les connaissances existantes12. Le constat de l’omniprésence des pépinières Baumann dans l’histoire des parcs et jardins alsaciens du xixe siècle est certes établi mais induit une nécessaire étude, non seulement des parcs en tant qu’aménagement paysager, mais également des circuits de diffusion des arbres et arbustes.
À la croisée de différentes disciplines, l’étude des entreprises horticoles ou de pépinières se révèle très peu explorée. Sur le plan national, Michel Traversat, auteur d’une thèse d’histoire intitulée Les Pépinières. Étude sur les jardins français, sur les jardiniers et les pépiniéristes (1600-1900), a recensé les différentes pépinières en activité au xixe siècle. Depuis, des études sur de prestigieux établissements ont été menées, suivies, pour certaines, de publications « grand public »13. Ainsi, en 2012, Clemens Alexander Wimmer a réalisé une courte synthèse de l’histoire des pépinières allemandes14. Cependant, en Alsace, l’histoire horticole demeure très peu étudiée et l’histoire des établissements de pépinières se retrouve à la marge des études de spécialistes d’arboriculture15. De fait, le peu d’intérêt accordé à cette branche de l’histoire a longtemps laissé place au développement de traditions familiales en guise d’histoire et les quelques écrits sur l’histoire de la famille Baumann ont négligé l’inscription du sujet dans son contexte économique et horticole.
Une étude à l’intersection des champs de recherche
Le développement de l’horticulture, et celle des pépinières Baumann précisément, s’inscrit dans un contexte global de mutation de la société en pleine industrialisation. Les villes sortant de leurs corsets médiévaux, l’espace nécessaire à l’aménagement d’un jardin à destination privée devient accessible et disponible. En périphérie des villes et au-delà des ceintures des centre-bourgs s’implantent des domaines bourgeois. Leurs propriétaires, attentifs au « goût du jour », commandent des parcs, reflets de la société dans laquelle ils vivent. Ils initient un nouveau lieu de convivialité, qu’ils font visiter avec fierté ou dans lequel on déguste une orangeade entre amis. Ces propriétaires développent volontiers, en guise d’évasion, une passion pour la botanique, constituent de véritables collections et adhèrent aux sociétés horticoles nouvellement fondées. Les pépinières Baumann de Bollwiller saisissent ces nouvelles opportunités de marchés dès le début du xixe siècle. Pionnières, elles sont suivies dans la deuxième moitié du siècle de diverses autres initiatives, mulhousiennes, colmariennes, et strasbourgeoises. Elles multiplient des plantes venues d’ailleurs, suivent et impulsent des modes végétales. La dynastie des Baumann en développe le commerce, passant de la botanique scientifique à la botanique capitaliste.
Plusieurs champs d’étude sont alors interrogés. Une approche économique relevant de l’histoire de l’entreprise s’impose tout d’abord. Cet établissement de renommée internationale a connu des périodes de faste mais aussi des difficultés, des changements de raison sociale, d’associés et bien d’autres rebondissements. L’établissement des Frères Baumann a bénéficié de l’essor économique lié à l’industrialisation, époque durant laquelle chaque villa était intégrée dans un écrin de verdure. Il convenait d’arborer ces parcs paysagers avec goût, certes, mais également de remplir les serres avec des espèces rares… et onéreuses. L’étude de la clientèle de l’entreprise, située non seulement à proximité de villes industrielles mais également en zone frontalière, a permis d’établir que le patronat industriel des villes voisines constitue un important débouché pour l’établissement, illustrant dans ce cas le passage d’une société aristocratique à une société bourgeoise. D’un niveau de vie bien assuré, cette population était particulièrement attentive à son cadre de vie. Plus qu’un logement, c’était un environnement intérieur et extérieur qui était agrémenté avec beaucoup d’attention.
Dans ce contexte d’engouement pour les végétaux exotiques, considérés comme des curiosités, la mise en perspective par rapport à l’histoire des sciences permet de percevoir les enjeux en matière d’approvisionnement en plantes nouvelles bien sûr, mais également dans les domaines de l’acquisition et de la transmission d’un savoir-faire en constante évolution, nécessaire à la reproduction en nombre et à l’acclimatation de ces espèces nouvelles venues de tous les continents. Les Frères Baumann prospèrent à l’époque de l’introduction des espèces exotiques venues de pays lointains et dont la multiplication représente un des enjeux majeurs et assure la fortune de l’établissement qui y parvient. L’excellence en termes de techniques botaniques a permis aux pépinières Baumann de se positionner sur le marché horticole pour proposer à la vente des cultures délicates, mais aussi d’obtenir de nouvelles variétés végétales. Dans cette double perspective, une stratégie de formation a été mise en place afin de garantir au mieux l’avenir de l’entreprise.
Après cette période propice, les pépinières Baumann connaissent un déclin en raison du développement de la production en grande série de quelques plantes phares mais aussi de l’essoufflement de la dynastie dans sa capacité d’entrepreneuriat.
En sus de l’histoire des sciences et de l’histoire économique, la thèse jouxte également les recherches en histoire de l’art et plus précisément sur l’évolution du goût. À l’instar du soin porté aux décors des intérieurs avec les faïences, les étoffes et les papiers peints, l’attention portée aux extérieurs implique une recherche en végétaux d’ornement. Héritages du xviiie siècle, les plantes d’orangerie occupent une bonne place dans les habitats bourgeois du début du xixe siècle. De nouvelles plantes, importées par des découvreurs naturalistes, ornent progressivement les jardins d’hiver et les vérandas. À l’extérieur des habitats, les parcs et jardins sont aménagés dans le style paysager de l’époque. Pour recréer ces points de vue dignes de tableaux, les grands arbres, tels que catalpas, cèdres, séquoias, s’imposent comme des attributs incontournables. Alors que les fleurs étaient exclues de ces aménagements dans la première moitié du xixe siècle, la fin du xixe siècle est témoin de la plantation de roseraies, complétées de collections de fleurs de massifs (verveines, dahlias, géraniums, chrysanthèmes), voire d’espèces grimpantes. La diffusion de plantes nouvelles et les progrès horticoles ont contribué à l’évolution de ces aménagements de jardins. La culture massive de certaines variétés les a imposées comme des incontournables. Plus qu’une vitrine des productions, l’activité de paysagiste, développée par trois membres de la dynastie Baumann, a participé au renom de la pépinière. Cette influence sur le goût s’exprime également par la diffusion de motifs végétaux, de certaines fleurs, dans les peintures, les toiles imprimées, les papiers peints et les premières photographies16.
Des sources disparates
Le corpus des sources se révèle très disparate et dispersé à travers les archives publiques et privées en France, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Angleterre, aux États-Unis et même en Australie. Il n’existe en effet pas d’archives d’entreprise des pépinières Baumann. Les descendants conservent cependant des archives familiales, non classées, mais succinctement inventoriées. Mises à disposition, elles ont été entièrement dépouillées afin de mener ce travail de recherche. Elles contiennent essentiellement des documents renseignant les successions, tels que des titres de propriétés, des contrats de mariage ou des conventions de famille. La présence de livres de comptes ou de raison permet d’approfondir certaines périodes dont le choix est entièrement contraint par la présence sporadique de sources. La famille s’étant divisée, un autre fonds se trouve actuellement au sein de la famille Gay. Enfin, Eugène Baumann, autre fils de Joseph, qui s’installe aux États-Unis en 1854-1855, a également généré un fonds d’archives, actuellement en possession de Scott Baumann. Au sein de celui-ci, un livre de raison intitulé Réminiscences d’Eugène-Achille Baumann renseigne, de façon subjective certes, sur l’histoire de l’établissement au xixe siècle.
Accessibles dans les familles concernées ou dans les archives publiques au sein desquelles elles sont déposées, d’autres archives privées renseignent sur la clientèle de l’établissement tant du point de vue des productions horticoles que de l’activité de paysagiste développée ensuite. Parallèlement, des plans d’aménagement de jardins renseignent sur l’activité de paysagiste qu’a menée l’établissement au cours du xixe siècle.
D’autre part, les archives de botanistes contemporains de l’activité des pépinières Baumann constituent de précieuses sources concernant les réseaux d’approvisionnement en nouvelles plantes. La famille Baumann entretenait des contacts avec des jardiniers et botanistes de l’Europe entière; aussi des courriers expédiés par la famille Baumann sont-ils conservés, de manière éparse, dans des bibliothèques et services d’archives. Certains fonds conservent une correspondance suivie. C’est le cas de la Bibliothèque du conservatoire et du jardin botanique de Genève, mais également de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg. La première abrite celle du botaniste Augustin-Pyramus de Candolle, ami de Joseph Baumann, avec lequel il correspond de 1812 à 1831. La seconde conserve le fonds manuscrit du botaniste strasbourgeois Jean-Daniel Buchinger, avec lequel Napoléon Baumann échange de 1836 à 1881. Ces écrits constituent une source documentant l’histoire de la famille ainsi que l’histoire horticole de l’établissement sur près de 70 ans et retracent tous deux les préoccupations à différents stades de l’évolution de l’établissement.
Des sources imprimées complètent les sources manuscrites et apportent un éclairage sur le volet botanique et horticole du sujet. Les ouvrages écrits par les membres de la dynastie Baumann se révèlent des sources incontournables : Catalogue des arbres fruitiers les plus recherchés et les plus estimés qui peuvent se cultiver sous notre climat, en 1788 par François-Joseph Baumann ; Taschenbuch des verständigen Gärtners en 1824 par les Frères Baumann ; Les Camellia de Bollwiller publiés entre 1829 et 1837 par Charles et Napoléon Baumann ; Index Filicum in hortis Europaeis cultarum par Auguste Baumann en 1853. Ces ouvrages mettent en lumière le savoir-faire de pointe développé dans la culture de certains végétaux.
Par ailleurs, les catalogues horticoles se révèlent être une source de première importance. Un corpus quasi complet est réparti à travers plusieurs lieux de conservation principaux pour la période 1803-1870 : la Bibliothèque nationale de France, la bibliothèque des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève et la bibliothèque centrale du Muséum d’histoire naturelle à Paris. Des catalogues de concurrents sont présents à la bibliothèque des Dominicains de Colmar, à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, à la Bibliothèque nationale de France et à la bibliothèque des Conservatoires et Jardin botaniques de Genève.
Enfin, les bulletins des sociétés horticoles européennes, rapports d’expositions ou de concours horticoles ont constitué des sources importantes pour contextualiser les données fournies par l’étude des catalogues.
Conclusion
L’établissement Baumann, en amont du grand âge d’or de l’horticulture, s’avère pionnier en matière d’horticulture. Plusieurs raisons principales expliquent ce succès. Certes, le contexte d’industrialisation permet le développement de l’activité, mais le renouvellement constant de l’offre de vente par un approvisionnement régulier en nouvelles plantes, et l’acquisition d’un savoir-faire de pointe constituent ensuite les facteurs du succès. La communication menée autour de l’établissement alimente alors sa renommée.
Maillon manquant entre la plante rare et la plante diffusée, l’action des pépinières Baumann a largement contribué à la propagation de nouvelles essences végétales en Europe. Les pépinières Baumann ont marqué les parcs et jardins alsaciens et au-delà, en approvisionnant le marché d’espèces jusque-là réservées aux jardins botaniques. Leur histoire rejoint alors l’histoire matérielle et l’étude du patrimoine alsacien, allemand et suisse.