Commémoration des inondations de 1919-1920

p. 182-191

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Les événements climatiques extrêmes pourraient devenir plus violents et fréquents dans le Grand Est du fait du changement climatique. Mieux se préparer, c’est d’abord se souvenir. Les chercheurs du CRÉSAT (programme Interreg Clim’ability Design) et les gestionnaires des risques d’inondation dans la Région Grand Est se sont donc mobilisés pour commémorer le centenaire des inondations de décembre 1919 et janvier 1920 à travers diverses actions favorisant la mémoire et la culture du risque auprès d’un large public.

Les inondations de 1919-1920

Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1919, des pluies torrentielles s’abattent sur l’Est de la France, après un automne déjà très arrosé. La neige fond sur les sommets des Vosges et de la Forêt- Noire du fait du redoux brutal et les cours d’eau connaissent une crue violente. Le jour de Noël, des centaines de communes, d’entreprises, de routes et de voies ferrées se retrouvent sous l’eau, en Alsace, en Lorraine ainsi que dans le Pays de Bade de l’autre côté du Rhin. Rapidement, les crues se propagent en aval et, dans les jours qui suivent, les grandes villes de la région sont, elles aussi, victimes des inondations : Colmar, Strasbourg, Mulhouse, Épinal, Saint-Dié, Nancy, Metz, Charleville-Mézières, puis bientôt la région parisienne du fait de la crue de la Marne, le Luxembourg et les grandes villes allemandes du Rhin moyen. La population s’est à peine remise de cet événement qu’une nouvelle tempête déferle sur l’Est de la France le 12 janvier 1920, associant vents violents et pluies torrentielles qui entraînent localement des inondations encore plus fortes qu’en décembre 1919, notamment dans le sud du Massif Vosgien. Pour la haute Moselle, la Doller ou la Lauch, les hauteurs d’eau de décembre 1919 sont dépassées de 20 à 30 centimètres, les victimes étant par ailleurs plus nombreuses dans ces secteurs en 1920.

Fig. 1. Dommages causés par les inondations de décembre 1919 et janvier 19201

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Enjeux de la commémoration

Ces événements terribles se sont produits il y a tout juste 100 ans et, malgré l’importance des dommages, ils ont été oubliés par la plupart des acteurs des territoires. Dans le Grand Est, les inondations extrêmes sont plus rares qu’en région méditerranéenne. Se rappeler des inondations majeures fournit donc la possibilité d’entretenir la mémoire du risque d’inondation dans des départements qui, pour certains, figurent pourtant parmi les vingt plus exposés de France. Commémorer 1919 permet aussi de se rappeler que les inondations de janvier 1910, décembre 1947, janvier 1955, mai 1970, avril-mai 1983 et février 1990 ont aussi durement frappé la région Grand Est. À chaque fois, il y a été répondu efficacement grâce à l’entraide et à la solidarité, notamment nationale. Mais chaque catastrophe a montré la même chose : si les acteurs avaient été mieux informés et mieux préparés, l’impact des inondations aurait été bien moindre. Dans des territoires qui se sont considérablement développés et urbanisés depuis 1919, entretenir la culture du risque pour réduire le coût des catastrophes constitue un enjeu essentiel de bonne gouvernance et une garantie pour le futur, car aucun ouvrage de protection ne pourra assurer un risque zéro, alors que les conséquences du changement climatique pourraient, notamment, se traduire par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes à l’origine des crues. Les modélisations réalisées par Météo France et l’Université de Fribourg-en-Brisgau dans le cadre du programme Interreg Clim’ability montrent en effet que les précipitations hivernales, à l’origine des grandes inondations du xxe siècle, devraient augmenter de 20 à 30 % après 2050 dans l’Est de la France. Commémorer les inondations de 1919-1920 constitue donc également un moyen de prendre conscience des conséquences locales du changement climatique et ainsi de réduire les coûts humain, matériel, économique, organisationnel mais aussi émotionnel et psychologique des crues majeures.

Fig. 2. Les inondations de 1919

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Crue de la Bruche à Strasbourg, 25 décembre 1919 (en haut à gauche) ; crue de la Moselle à Épinal, 24 décembre 1919 (en haut à droite) ; crue de la Meuse à Mézières, janvier 1920 (en bas à gauche) ; crue du Rhin à Cologne (en bas à droite)

[Collection privée]

Actions collectives réalisées dans le cadre des commémorations

Sous la coordination du CRÉSAT et du SDEA (Service des Eaux et de l’Assainissement Alsace-Moselle), les institutions en charge de la gestion des inondations dans le Grand Est ont choisi de s’associer pour organiser des actions en faveur de la culture du risque en novembre et décembre 2019, avec une contrainte forte : les élections municipales de 2020. De fait, de nombreuses actions ont dû être programmées en novembre 2019, avant la date anniversaire.

La première action a consisté en la conception d’un outil d’in- formation rétrospectif et prospectif sur les inondations de 1919-1920, à destination de tous les publics de la région Grand Est, et ce avec un double objectif : montrer la dimension catastrophique d’une inondation majeure (par ses dégâts et son extension spatiale) et sensibiliser aux conséquences du changement climatique en termes d’augmentation des phénomènes extrêmes. La région Grand Est a donc financé la réalisation d’un film, piloté par Tom Walter (réalisateur/monteur indépendant) et Brice Martin (Université de Haute-Alsace), dans lequel interviennent la plupart des acteurs de la prévention des inondations2 dans la région Grand Est, mais également de nombreux chercheurs français et allemands du programme Interreg Clim’ability. Mais, si le film se concentre sur les conséquences des inondations dans la région Grand Est, les catastrophes majeures dépassent les limites administratives. Le film a notamment été projeté pendant deux mois à la Kunsthalle de Mulhouse dans le cadre de l’exposition « Se suspendre aux lendemains – Régionale 20 ». Les inondations de 1919-1920 ont touché d’autres régions françaises ainsi que les pays voisins (Allemagne, Luxembourg, Belgique) et conduisent à questionner l’échelle pertinente pour la prévention et gestion d’une semblable crise.

Le second volet d’actions a consisté à inscrire la commémoration dans les contextes locaux afin de favoriser l’appropriation de l’événement, en associant mesures réglementaires (ancrage territorial et mémoriel avec la pose de repères de crue), explications, information du public (notamment dans les médias) et pédagogie à destination des scolaires. Si ces mesures en faveur de l’amélioration de la culture du risque restent relativement classiques, elles ont été renforcées par des actions plus originales, à travers l’implication des sociétés d’histoire, l’approche festive dans des bars et restaurants (sous-bocks « repères de crue 1919 ») et la médiation artistique (œuvres, expositions, débats). Au sein des départements qui ont participé à l’opération, certaines opérations sont similaires, mais il convient de les détailler en suivant une logique spatiale car chaque projet s’est construit autour d’une logique propre à chaque territoire.

Dans le Haut-Rhin, en raison de la non-participation de l’acteur principal de la prévention des inondations, les actions se sont concentrées sur les aspects non-institutionnels (artistiques, festifs et éducatifs) de la prévention des risques d’inondation, à savoir :

  • À la Kunsthalle de Mulhouse, dans le cadre de l’exposition « Se suspendre aux lendemains – Régionale 20 » (22 novembre 2019 – 5 janvier 2020) : présentation de l’œuvre de la plasticienne suisse Aline Veillat, à l’issue de sa résidence de deux ans à l’Université de Haute-Alsace sur le thème de la mémoire des inondations.

  • Distribution, avec flyers explicatifs, de sous-bocks « repère de crue 1919 » dans les bars de Mulhouse (en partenariat avec les associations étudiantes de l’Université de Haute-Alsace), de Thann et Masevaux.

  • Réalisation d’un film d’information pour les lycéens sur les risques d’inondation en Alsace par la Nef des Sciences (projection et webcast avec les élèves des lycées).

  • Opérations pédagogiques pilote avec des classes de seconde et terminale, en partenariat avec le CRÉSAT.

  • Ateliers organisés par la CCI Alsace Eurométropole à destination des entreprises sur l’anticipation, la gestion du risque d’inondation et la culture du risque en entreprise (Haut-Rhin et Bas-Rhin, dans le cadre d’un accord partenarial avec l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse).

Fig. 3. Alice Veillat, « Impression d’interdépendance »

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© B. Martin

Dans le Bas-Rhin, les actions ont été aussi nombreuses que diversifiées et ont impliqué acteurs institutionnels et société civile, s’appuyant notamment sur la longue tradition de coopération entre les chercheurs du CRÉSAT et les acteurs de la gestion des risques d’inondation (SDEA, Eurométropole)3. Dans ce département, les sites de commémoration ont été nombreux, traduisant notamment la montée en puissance du SDEA dans la prévention des inondations, dans le cadre de la compétence GEMAPI (« Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations ») issue des lois de décentralisation MAPTAM (2014) et NOTRe (2015)4. Les actions conduites révèlent donc la sensibilité aux questions de culture du risque et l’approche pragmatique des acteurs institutionnels bas-rhinois :

  • En association avec la commune de Villé, le SDEA a organisé une exposition photographique sur la thématique des crues, la projection du film de la commémoration de 1919 et la pose d’un premier repère de crue dans le bassin du Giessen, place du Général de Gaulle.

  • En association avec les communes de Kogenheim et de Sélestat, le SDEA a organisé la pose des premiers repères de crue de 1919 dans le bassin de l’Ill.

  • Dans l’Eurométropole de Strasbourg, un article sur les inondations de 1919 a été publié dans le numéro de décembre du magazine de l’Eurométropole, distribué dans 33 communes. Le magazine a également lancé un appel à contributions pour recueillir des photographies d’inondations. Par ailleurs, dans l’Eurométropole, un parcours de découverte patrimoniale (à pied, à vélo) autour de la gestion de l’eau et des inondations a été mis à l’étude en collaboration avec le CRÉSAT.

  • Plusieurs milliers de sous-bocks « repère de crue 1919 » ont été distribués dans les bars de Strasbourg et de l’Eurométropole.

  • À Sélestat, lors de l’inauguration du barrage B10 par la Région Grand Est (29 novembre 2019), le film de la commémoration de 1919 a été projeté en présence des élus, des services de l’État, des associations environnementales et des acteurs économiques qui interviennent sur l’Ill.

  • Les inondations de 1919-1920 ont été présentées lors du salon Cycl’eau de Strasbourg, premier salon professionnel régional dédié à la gestion de l’eau au cœur des bassins hydrographiques à destination des acteurs publics et privés du secteur de la gestion de l’eau.

Dans les Vosges enfin, il a été possible de s’appuyer sur un réseau d’acteurs institutionnels déjà très impliqués dans le développement de la culture du risque, selon des modalités similaires au département du Bas-Rhin (sensibilisation liée à la GEMAPI et aux PAPI, collaborations multi-acteurs et notamment universitaires avec Nancy). Les actions se sont déroulées sur deux secteurs caractérisés par des gouvernances territoriales différentes :

  • La Communauté d’Agglomération d’Épinal, en lien avec la Direction départementale des territoires, la Maison de l’Environnement de la ville d’Épinal, la ville d’Épinal et l’association cartophile et iconographique d’Épinal, a organisé :

    • La pose de deux repères de crue, sur le bâtiment de l’espace Cours et sur le kiosque de l’espace Cours à Épinal.

    • La matérialisation de la hauteur d’eau (de 1919 et de la centennale) par des bandeaux bleus sur les arbres dans l’espace Cours de la Ville d’Épinal.

    • Une exposition de photographies et documents historiques dans le hall de la ville d’Épinal.

    • Une action de sensibilisation d’une classe de CM1/CM2 d’une école d’Épinal.

  • L’Établissement Public Territorial de Bassin Meurthe Madon, en lien avec la Vigie de l’eau, a organisé :

    • Une exposition photographique et une présentation de maquettes simulant les inondations à la Médiathèque de Mirecourt, suivies de visites découverte de différents aménagements de lutte contre les inondations.

    • À Raon l’Étape (en partenariat avec l’association locale de Sauvegarde des riverains et les sociétés d’histoire), un parcours extérieur reprenant des vues d’époque de Raon sous les eaux ainsi qu’une exposition en lien avec une classe de sixième du collège local.

Fig. 4. À gauche, pose de repère de crue et panneau explicatif à Épinal. À droite, arbres marqués par des bandeaux bleus à Épinal

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© Y. Vatageot

En Meurthe-et-Moselle, l’Établissement Public Territorial de Bassin Meurthe Madon a pu s’appuyer sur un réseau de collaborateurs issus de la société civile, construit dans le cadre des actions d’animation propres aux EPTB, dans le cadre, là aussi, de la GEMAPI. Ont ainsi été organisées :

  • En lien avec le CPIE (Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement), une présentation de maquette interactive expliquant le fonctionnement des cours d’eau suivie d’une visite de terrain sur la Vezouze (à Lunéville).

  • En lien avec l’association ETC…Terra, une présentation en salle de la crue de 1919 et de la prévention des crues aujourd’hui suivie d’une découverte de site remarquable à Thiaville-sur- Meurthe.

  • Une visite pour comprendre la dynamique de la Meurthe, en lien avec L’atelier vert à Art-sur-Meurthe.

Fig. 5. Inondations et glissements de terrain en Alsace, mai 1970

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Source : INA – Journaux télévisés

Ces différentes actions ont fait l’objet de huit articles de presse dans les quotidiens régionaux (Dernières Nouvelles d’Alsace, L’Alsace, L’Est Républicain, Vosges Matin) et quatre reportages sur les chaînes de télévision (France 3, Via Vosges, TLVA) et radio locale (France Bleu).

Il est important de relever que les institutions ayant participé aux actions de commémoration sont celles qui expérimentent déjà des actions en faveur de la culture du risque et sont, d’une part, sensibilisées à l’importance de ce type d’action, d’autre part, habituées à pratiquer une politique plus collaborative en termes de gestion des risques, notamment de relations acteurs institutionnels – société civile.

Des opérations de commémoration devaient initialement se poursuivre durant les six premiers mois de 2020, notamment à travers une mobilisation plus large des sociétés d’histoire autour des inondations catastrophiques de mai 1970 (50 ans après5) et de février 1990 (30 ans après), mais ces opérations ont été en grande partie annulées à cause de la pandémie de Covid-19. Néanmoins, la commémoration des inondations de 1919-1920 a fait l’objet d’une session lors de l’édition 2020 du Festival International de Géographie de Saint-Dié consacré cette année aux « Climat(s) », le samedi 3 octobre, avec la projection du film sur les inondations de 1919-1920, suivie d’un débat avec les acteurs des scènes locales de la gestion des inondations.

Équipe et information

  • CRÉSAT (coordination) : Brice Martin

  • Région Grand-Est : Claude Fruh

  • SDEA : Julien Ludwig

  • Communauté d’Agglomération Épinal : Yohann Vatageot

  • EPTB Meurthe Madon : Philippe Lariviere

  • DREAL Grand-Est : Régis Creusot

  • EPAMA-EPTB Meuse

  • Eurométropole de Strasbourg : Morgane Pacaud

  • CCI : Amandine Amat

1 Carte constituée à partir des informations trouvées dans les archives ainsi que dans la presse française, allemande et luxembourgeoise.

2 T. Walter, B. Martin (réal.), Il y a 100 ans, la crue de 1919 [film], 2019 [En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=2PX_pDdnoxQ].

3 Le SDEA et le CRÉSAT ont notamment collaboré pour organiser, dans le secteur de Sarreguemines, une première action de commémoration des inondations

4 Autre élément significatif, le SDEA est très engagé dans des procédures de PAPI (Programme d’Action de Prévention des Inondations). Ces programmes

5 La commémoration s’est limitée à la publication d’un article en page région des DNA, néanmoins particulièrement intéressante car, pour l’occasion

Notes

1 Carte constituée à partir des informations trouvées dans les archives ainsi que dans la presse française, allemande et luxembourgeoise.

2 T. Walter, B. Martin (réal.), Il y a 100 ans, la crue de 1919 [film], 2019 [En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=2PX_pDdnoxQ].

3 Le SDEA et le CRÉSAT ont notamment collaboré pour organiser, dans le secteur de Sarreguemines, une première action de commémoration des inondations en 2018, à l’occasion des 25 ans des inondations de 1993, opération réalisée en partenariat avec le Land de Sarre en Allemagne.

4 Autre élément significatif, le SDEA est très engagé dans des procédures de PAPI (Programme d’Action de Prévention des Inondations). Ces programmes permettent d’obtenir d’importants financements publics mais sont assujettis à la réalisation d’actions en faveur du développement de la culture du risque.

5 La commémoration s’est limitée à la publication d’un article en page région des DNA, néanmoins particulièrement intéressante car, pour l’occasion, les DNA ont exhumé des photos d’archives de 1970, associées à des images tirées des archives de l’INA (recherches menées par Nicolas Holleville).

Illustrations

Fig. 1. Dommages causés par les inondations de décembre 1919 et janvier 19201

Fig. 1. Dommages causés par les inondations de décembre 1919 et janvier 19201

Fig. 2. Les inondations de 1919

Fig. 2. Les inondations de 1919

Crue de la Bruche à Strasbourg, 25 décembre 1919 (en haut à gauche) ; crue de la Moselle à Épinal, 24 décembre 1919 (en haut à droite) ; crue de la Meuse à Mézières, janvier 1920 (en bas à gauche) ; crue du Rhin à Cologne (en bas à droite)

[Collection privée]

Fig. 3. Alice Veillat, « Impression d’interdépendance »

Fig. 3. Alice Veillat, « Impression d’interdépendance »

© B. Martin

Fig. 4. À gauche, pose de repère de crue et panneau explicatif à Épinal. À droite, arbres marqués par des bandeaux bleus à Épinal

Fig. 4. À gauche, pose de repère de crue et panneau explicatif à Épinal. À droite, arbres marqués par des bandeaux bleus à Épinal

© Y. Vatageot

Fig. 5. Inondations et glissements de terrain en Alsace, mai 1970

Fig. 5. Inondations et glissements de terrain en Alsace, mai 1970

Source : INA – Journaux télévisés

Citer cet article

Référence papier

« Commémoration des inondations de 1919-1920 », Revue du Rhin supérieur, 2 | 2020, 182-191.

Référence électronique

« Commémoration des inondations de 1919-1920 », Revue du Rhin supérieur [En ligne], 2 | 2020, mis en ligne le 01 novembre 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.ouvroir.fr/rrs/index.php?id=159

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