En 2022-2023, le CRÉSAT et sa revue ont été confrontés à de grands défis, qui ont été remarquablement relevés grâce à la bonne collaboration de ses membres et au dynamisme des recherches menées dans le laboratoire. La revue a continué à s’engager courageusement sur la voie de la transformation en un journal OpenEdition publié électroniquement. Malgré cela, l’intérêt pour l’édition imprimée du numéro 4 de 2022 n’a pas diminué, une réimpression a même dû être commandée pour la première fois au printemps 2023 afin de répondre à la demande accrue.
Le succès de la revue est notamment dû à l’engagement exceptionnel du comité de lecture, au sein duquel – outre les membres déjà actifs l’année précédente – Sandrine Kott (université de Genève) a remplacé Lilian Hilaire-Pérez en tant qu’experte extraordinaire pour le dossier thématique de cette année. Par ailleurs, la revue a pu continuer à compter sur l’engagement des collègues suivants au sein de son conseil d’experts : Régis Boulat (histoire), Brice Martin (géographie) et Catherine Roth (sciences de l’information et de la communication) continuent de siéger au comité de lecture pour le compte du CRÉSAT ; Indravati Félicité (université de La Réunion, récemment élue à l’université d’Erlangen-Nuremberg), Stéphane Haffemayer (université de Rouen), Carine Heitz (UMR GESTE, INRAE-ENGEES) et Pascal Raggi (université de Lorraine) siègent toujours en tant que membres externes. Avec les collègues extérieurs régulièrement contactés pour des expertises ponctuelles et qui contribuent à la charge de la relecture de tous les articles par les pairs en double aveugle, ils assurent par leur engagement la qualité de la revue.
Le comité éditorial, quant à lui, a également connu certaines modifications : Aude-Marie Certin, maîtresse de conférence en histoire médiévale à l’université de Haute-Alsace, ancienne secrétaire de rédaction, succède à partir de ce numéro, en tant que directrice éditoriale adjointe à Aziza Gril-Mariotte, professeure d’histoire de l’art à l’université d’Aix-Marseille depuis la rentrée 2022. À partir de l’été 2024, Luciano Piffanelli, maître de conférence en histoire moderne et archivistique à l’université de Haute-Alsace, prendra le relais d’Aude-Marie Certin en sa qualité de secrétaire de rédaction. Le fait que la politique de l’emploi de l’université ait conduit à une série de contrats à durée déterminée se traduit donc aussi par un affaiblissement temporaire du comité éditorial, qui ne comptait que deux personnes – en plus du comité de lecture – pour ce numéro. Le manque persistant de financement de base a contribué à ce que la correction formelle de toutes les parties de la revue et la traduction d’une grande partie des résumés des articles soient entre les mains du directeur éditorial alors que la directrice adjointe rassemblait les informations pour la plupart des rubriques du bulletin. L’élection de Luciano Piffanelli au poste de secrétaire de rédaction en juin 2023, avec une reprise des tâches prévue pour l’été 2024, devrait apporter un soulagement bienvenu.
Par ailleurs, il convient de remercier vivement Salomé Risler pour la conception graphique de la revue et l’équipe strasbourgeoise de PARÉO pour la préparation technique de la version en ligne (https://www.ouvroir.fr/rrs/).
Entre-temps, le CRÉSAT a de nouveau enregistré une augmentation réjouissante de son personnel, au 1er septembre 2023, renforçant ses capacités de laboratoire de recherche : outre la pérennisation des postes de Luciano Piffanelli dans le domaine de l’histoire des Temps modernes et de l’archivistique, ainsi que de Sabine Bosler en sciences de l’information et de la communication, l’élection de Murielle Béasse comme MCF également en sciences de l’information et de la communication signifie une augmentation considérable des compétences du laboratoire dans ce domaine.
De nouveaux projets de recherche transversaux émergent actuellement à l’interface entre différentes disciplines du laboratoire (géographie, histoire et info-com) autour des champs thématiques de recherche du développement durable, de l’énergie et de l’environnement. L’histoire économique, les circulations et les identités constituent en outre des axes thématiques traditionnels, récemment renforcés et relancés, des recherches menées au sein du CRÉSAT.
Les manifestations scientifiques et les nouveaux projets de recherche organisés à cet effet en 2022, documentés dans le bulletin ci-joint, en témoignent, tout comme la récente évaluation par le Hcéres. Par ailleurs, la direction du laboratoire partage l’analyse proposée par le comité, suite à sa visite du laboratoire à l’automne 2022, en saluant notamment la reconnaissance du très bon bilan de l’unité durant le quinquennal 2017-2021, reconnu par une chaire senior IUF en histoire et plusieurs distinctions et prix, de son expertise dans les domaines de l’industrialisation, des risques, du nucléaire et des circulations ainsi que les conclusions du rapport selon lesquelles « l’unité contribue fortement, dans le domaine des SHS, à la réflexion sur des défis sociétaux majeurs1 ». Dans son avis global, le comité Hcéres conclut que le « CRÉSAT est une unité de recherche qui, au fil du temps, a su se créer une identité claire : celle d’un laboratoire en SHS participant aux travaux transfrontaliers (France, Suisse, Allemagne), à partir d’axes forts (histoire économique, patrimoine industriel ; géographie historique et des risques), puis qui a su faire émerger des thématiques novatrices (circulations internationales, nucléaire) sans perdre son identité et sa crédibilité initiales2 ».
C’est à travers sa revue, entre autres, que le CRÉSAT s’engage à développer l’interdisciplinarité au sein de l’unité et dans la construction de ses réseaux, en poursuivant sa politique d’internationalisation, de valorisation de la recherche et de son inscription dans la société.
Dans ce sens, le thème du dossier thématique de la revue de cette année, les élites du Rhin supérieur entre l’époque moderne et le xxe siècle, s’inscrit dans le sillage du très grand succès du premier numéro, sur la désindustrialisation, paru il y a quatre ans et qui a reçu un accueil très positif. En même temps, le nouveau numéro se place dans la tradition des recherches en histoire économique et industrielle menées depuis des décennies à Mulhouse au CRÉSAT. Les contributions Varia reprennent également ce point fort de l’histoire économique, mais aussi d’autres thèmes de notre laboratoire qui sont apparus plus récemment et qui répondent eux aussi à des défis sociétaux majeurs, comme l’adaptation au changement climatique et la recherche sur la paix.