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Ces dernières années, la Revue du Rhin supérieur, portée par l’université de Haute-Alsace et éditée par le CRÉSAT, s’est imposée, dans les différentes disciplines qu’elle représente, comme une référence dans la région transfrontalière du Rhin supérieur, voire aux niveaux national et international. Sept ans après sa création, sa réputation est désormais assise, ce dont témoignent les demandes d’abonnement récurrentes et les besoins de réimpression du volume papier. Malgré sa présence en ligne, la diffusion de la Revue du Rhin supérieur sous forme imprimée n’a cessé d’augmenter depuis 2022. Des abonnés prestigieux, tels que la bibliothèque d’État de Bavière à Munich, qui assurent une diffusion internationale encore plus large et une visibilité croissante des résultats de recherche publiés, sont venus s’ajouter.

Respectant le principe de relecture en double aveugle par les pairs, doté d’un comité de lecture et grâce à sa diffusion hybride (papier et numérique), la Revue du Rhin supérieur est ainsi devenue, en l’espace de quelques années, une revue reconnue au-delà de la zone transfrontalière où elle se situe elle-même, à travers son titre, et a encore gagné en visibilité avec son passage amorcé en édition ouverte depuis janvier 2022 pour tous les numéros publiés à ce jour, sur le site PARÉO (https://www.ouvroir.fr/rrs/), impliquant le référencement sur d’autres sites. Le rayonnement de la revue a ainsi un impact très fort sur l’image de l’université de Haute-Alsace et de ses chercheurs et chercheuses notamment en histoire, en géographie et en sciences de l’information et de la communication, en France et à l’étranger. Le dernier numéro (6/2024), qui portait sur « Les juifs et la cité dans l’espace du Rhin supérieur (xie-xvie s.) », a connu une très forte valorisation, a été l’objet d’émissions au niveau national (sur France Culture, par exemple) et est commercialisé par le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (Paris).

La politique éditoriale est désormais passée à une programmation thématique à moyen et long terme. Le présent numéro (7/2025) est consacré à la moyenne montagne. Le dossier, coordonné par Jean-Baptiste Ortlieb (université de Strasbourg) et Benjamin Furst (université de Haute-Alsace), aborde un thème interdisciplinaire ambitieux, qui dépasse le cadre des discussions scientifiques et revêt une grande importance pour les débats sociétaux et politiques actuels. Sous le titre « Re(définir) la moyenne montagne. Espaces, environnements et enjeux », l’introduction et les neuf contributions de ce dossier relient entre autres des approches géographiques, archéologiques et historiques de cette thématique complexe. Se basant initialement sur un panel d’un congrès organisé en Suisse, les coordinateurs du dossier ont conçu un appel à communications à l’international qui a suscité un vif intérêt dans différentes disciplines universitaires et a donné lieu à une série de soumissions de manuscrits de grande qualité. Comme tous les articles publiés par notre revue depuis sa création, les contributions à ce dossier ont fait l’objet d’une évaluation en double aveugle par des experts français et internationaux. En tant que directeur éditorial, je ne voudrais pas anticiper sur la richesse thématique et méthodologique de ce dossier, à la croisée de plusieurs disciplines et approches complémentaires, que les deux coordinateurs responsables présentent dans leur introduction.

Cette année encore, l’ampleur du dossier et des trois leçons d’ouverture des nouveaux membres titulaires du CRÉSAT recrutés en 2024 nous ont empêchés de publier des articles dans la rubrique Varia, alors que la rubrique Retour aux sources, conçue spécialement pour les jeunes chercheuses et jeunes chercheurs et représentée l’année dernière par des publications de sources dans le dossier, devait absolument être à nouveau présente, cette fois-ci, avec une contribution indépendante du thème du numéro et rédigée par un jeune historien qui, dans le cadre de sa thèse, s’est penché sur les sources relatives à l’histoire des relations extérieures des villes impériales alsaciennes au xviie siècle. L’auteur nous présente certaines de ses découvertes les plus intéressantes.

Le numéro 8 (2026) de notre revue, déjà programmé, aura pour thème « Entre circulations et confinements : acteurs, savoirs, matières du nucléaire ». Il sera coordonné par Audrey Sérandour (UHA-CRÉSAT, CPJ Métabolisme des matériaux) et Teva Meyer (UHA-CRÉSAT, porteur de l’ERC Starting Grant GeoNuFE). L’approche retenue est d’explorer les tensions entre la notion de circulation et celle de confinement, fondamentales pour le nucléaire. Un appel à communications, validé par le comité de lecture de la revue au mois de mai, a déjà été lancé. Publié en français et en anglais, il articule le thème autour de trois axes : primo, « Organiser les circulations, contrôler les confinements » ; secundo, « Frictions et tensions : lorsque le nucléaire déborde » ; tertio, « Enjeux méthodologiques de la recherche sur les circulations dans le nucléaire ». Ce dossier aborde donc lui aussi une question complexe tant sur le plan scientifique que sociétal et politique, et consolide l’expertise reconnue de l’UHA, et notamment du CRÉSAT, dans le domaine des implications géostratégiques, politiques et sociétales de l’utilisation militaire et civile de l’énergie nucléaire.

Le numéro 9 (2027) portera sur « Traductions et impressions dans l’espace rhénan, xviiie-xixe siècle ». Ce dossier se concentrera sur les stratégies éditoriales liées aux traductions, sur le rôle des éditeurs dans la demande de traductions et sur les communautés de lecteurs de ces traductions dans l’espace rhénan entre le mitan du xviiie siècle et les années 1820. Il sera coordonné par les historiens Anaïs Nagel (université de Strasbourg-ARCHE), Daniel Fischer (université de Lorraine-CRUHL) et Luciano Piffanelli (UHA-CRÉSAT).

Ces deux dossiers aborderont ainsi, tant sur le plan thématique que méthodologique, des questions complexes liées aux circulations, qui font traditionnellement l’objet d’une grande attention dans notre revue ainsi que dans la communauté scientifique de notre université et du laboratoire et ce, toujours dans une perspective trans- et interdisciplinaire.

La trajectoire remarquable de notre très jeune revue serait impensable sans l’engagement exemplaire de son comité de lecture. Comme les années précédentes, l’évolution de sa composition nous permet de porter, à chaque fois, un regard nouveau sur les questions et enjeux scientifiques au cœur des débats dans nos différentes disciplines. Xavier Rochel (université de Lorraine), géographe spécialiste de la moyenne montagne, a pris le relais cette année de Dominique Iogna-Prat (EHESS) comme expert du dossier thématique. Il sera à son tour remplacé en 2025-2026 par Cesare Mattina, sociologue à MESOPOLHIS (Centre méditerranéen de sociologie, science politique et d’histoire, CNRS-Aix Marseille Université-Science po Aix), expert du dossier sur le nucléaire.

Alors que Sandrine Kott (professeure d’histoire contemporaine à l’université de Genève), qui a intégré le comité l’année dernière, et Indravati Félicité (professeure d’histoire moderne à l’université d’Erlangen-Nuremberg) nous permettent de consolider nos relations avec les chercheurs suisses et allemands, Carine Heitz (géographe, UMR GESTE, INRAE-ENGEES) et Pascal Raggi (maître de conférences habilité à diriger des recherches en histoire contemporaine à l’université de Lorraine) reflètent l’ancrage territorial de notre revue dans le Rhin supérieur et le Grand Est. Brice Martin (géographie) et Catherine Roth (sciences de l’information et de la communication) siègent toujours pour le compte du CRÉSAT au sein de son conseil d’experts. Régis Boulat (histoire), membre du comité depuis la création de la revue, cédera bientôt sa place à Éric Sergent (histoire de l’art). En ma qualité de directeur éditorial, je tiens à exprimer à mon collègue Régis Boulat, coordinateur de deux dossiers thématiques, ma profonde gratitude. Il a contribué à faire de notre revue une référence dans l’histoire économique.

Comme cela a déjà été relevé l’année passée, aux côtés d’autres collègues extérieurs régulièrement contactés pour des expertises, les membres du comité de lecture assurent la relecture de tous les articles par les pairs en double aveugle. Avec l’équipe de direction, ils préparent, discutent et valident les orientations thématiques et stratégiques de la revue. Leur engagement extraordinaire assure ainsi la qualité et le développement de la revue.

Au sein du comité éditorial, Aude-Marie Certin, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Haute-Alsace, assurait toujours la charge de directrice éditoriale adjointe et Luciano Piffanelli, maître de conférences en histoire moderne et archivistique à l’UHA, celle de secrétaire de rédaction. Pour renforcer encore le caractère fortement interdisciplinaire de la RRS, Muriel Béasse, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’UHA, succédera à la rentrée 2025 à Aude-Marie Certin en sa qualité de directrice éditoriale adjointe. Madame Béasse a déjà intégré le comité à l’automne 2024 avec la mission de développer la science ouverte.

Même si le soutien apporté par l’université de Haute-Alsace permet à la revue un fonctionnement très régulier et le respect scrupuleux des délais de publication depuis sa naissance, le financement de base reste toujours modeste de sorte que la correction formelle de toutes les parties de la revue est toujours entre les mains du directeur éditorial alors que la directrice adjointe rassemble, comme il a déjà été remarqué l’année dernière, les informations pour la plupart des rubriques du Bulletin. Ce dernier, par ailleurs, a vocation à disparaître à court ou à moyen terme, dans la mesure où le développement de la revue en fait une réalisation non seulement d’un laboratoire mais de toute la communauté universitaire, mobilisant des chercheurs et des chercheuses même au-delà de l’université de Haute-Alsace.

Enfin, je tiens à remercier, du fond de mon cœur, Salomé Risler qui assure, avec une fidélité et une ponctualité infaillibles, la conception graphique de notre revue. Mes remerciements vont également à l’équipe strasbourgeoise de PARÉO pour la préparation technique de la version en ligne (https://www.ouvroir.fr/rrs/).

References

Bibliographical reference

Guido Braun, « Édito », Revue du Rhin supérieur, 7 | 2025, 5-8.

Electronic reference

Guido Braun, « Édito », Revue du Rhin supérieur [Online], 7 | 2025, Online since 15 décembre 2025, connection on 16 décembre 2025. URL : https://www.ouvroir.fr/rrs/index.php?id=566

Author

Guido Braun

Directeur éditorial

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